Les temples d'Angkor
Merveilles dans la jungle
Le site présenté ici fait suite à un voyage au Cambodge en Février 2008. Plutôt habitués à l'Inde, nous avons décidé de nous écarter de notre destination habituelle.
Nous n'avons pas été déçus. A telle enseigne que la décision a été vite prise de préparer ces pages pour en faire profiter d'autres amateurs de vieilles pierres.
Nous avons fait une large place aux photos (873), seules capables de rendre (un peu) le caractère magique et unique de l'ambiance de ces temples, enserrés dans un décor de jungle qui va parfois jusqu'à les étouffer.
L'accès aux photos est indiqué dans chaque paragraphe. De plus, pour rendre plus compréhensibles certains mots ou notions de l'hindouisme, chaque lien avec un petit glossaire est indiqué par le signe .
Nous présentons tous les temples que nous avons visités, dont les plus connus, comme Angkor Vat, sur lequel de nombreux sites Web existent et que d'innombrables livres ont célébré, ainsi que des monuments situés plus loin de l'épicentre d'Angkor. Tous ont leur charme particulier.
Aspects pratiques
Se rendre au Cambodge
De très nombreux visiteurs viennent directement de Bangkok (Thailande) à Siem Reap par avion. Le billet est
coûteux pour une heure de vol, environ 200 US$ l'aller et retour par Bangkok Airways, Thai Airways (opéré par Thai Smile) ou Cambodia Angkor Air.
En revanche, les vols Bangkok-Phnom Penh (mais partant de Bangkok Don Mueang airport), sur la
compagnie low cost Airasia sont nettement plus avantageux, surtout si l'on achète le billet en ligne assez longtemps
à l'avance. Il suffit ensuite, après avoir consacré un jour ou deux à Phnomh Penh (qui le mérite bien), de prendre
un bus qui pour moins de 10 US$ (prix variables en fonction du confort et de la compagnie - on conseille Mekong Express), vous conduit en six heures
de bonne route à Siem Reap.
Voir une carte du Cambodge :
http://www.lib.utexas.edu/maps/
Jusqu'à plus ample informé, il ne serait pas vraiment agréable de venir de Bangkok par la route,
via Poipet.
On n'oubliera pas que l'entrée au Cambodge nécessite l'obtention d'un visa (valable trente jours), délivré au poste
frontière, contre une photo et la somme en espèces de 30 US$. Il n'est réellement pas utile de prendre son visa
à l'avance à l'ambassade du Cambodge à Paris, ou bien auprès de l'un des innombrables intermédiaires qui proposent ce service
dans les rues de Khao San à Bangkok.
Hôtels et restaurants
La monnaie nationale est le riel. Le taux est d'environ 1 Euro = 4500 riels. Cependant, la plupart des prix sont exprimés en dollars
américains et, lors d'un paiement, la monnaie est généralement rendue dans la même devise. On conseille cependant de changer de temps quelques dollars
pour les petites dépenses exprimées en riels.
Les coûts d'hôtellerie au Cambodge sont raisonnables. On peut trouver, à Siem Reap comme à Phnom Penh ou à Battambang,
une chambre climatisée propre et confortable (salle de bains indivuelle, télé) pour 20 à 25 US$ par jour. La climatisation
est un luxe apprécié quand on a transpiré sur les sites toute la journée...
La nourriture est excellente et vraiment pas chère selon nos critères occidentaux.
Sur les sites d'Angkor, on trouve un peu partout des gargottes où l'on peut se procurer de quoi survivre. A proximité
des monuments principaux, sont disponibles des WC gratuits très propres.
Santé et autres risques
Le Cambodge a longtemps été considéré comme une destination quelque peu risquée. Ce n'est plus le cas de nos
jours. Les Khmers Rouges de sinistre mémoire continuent certainement à hanter la mémoire collective de ce peuple attachant, mais
aucun impact sur le touriste. Sauf que l'on voit de nombreux estropiés car les mines antipersonnelles continuent, même encore maintenant,
à faire des centaines de victimes dans le pays. Des efforts considérables de déminage
ont été faits et sont toujours en cours sur le terrain. On se gardera simplement de s'écarter des chemins balisés; les
zones non déminées sont d'ailleurs signalées sans ambiguïté.
Pour s'informer davantage sur les mines : https://siamactu.fr/le-nombre-de-victimes-des-mines-terrestres-au-cambodge-augmente-de-plus-de-40-cette-annee/
Un autre aspect à prendre en compte lors d'un voyage au Cambodge est le risque sanitaire. On consultera utilement le site
https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/preparer-son-voyage/cambodge/
En ce qui concerne le paludisme (malaria), on ne conseille généralement pas de traitement pour un séjour de durée limité à Phnom Penh, ... et
Siem Reap. Donc guère
de danger, à mon avis, pour visiter les temples d'Angkor. A propos de paludisme, les médecins en France
conseillent souvent la malarone, qui coûte cher en pharmacie. Divers
voyageurs se plaignent des effets secondaires de ce médicament (en plus de
l'amaigrissement rapide du portefeuille). De toutes façons, la malarone, sous le nom de malarine, est en vente au Cambodge à un coût
très subventionné...
Pour ceux qui veulent revoir le blog de ce voyage : ganapatitara2008.
NB : afin d'accèder à la partie Angkor, ouvrir, avec la flèche, les archives de février.
Les photos présentées sur ce site ont toutes une hauteur de 550 ou 650 pixels et une résolution de 72 pixels par pouce.
Pour un meilleur confort, il est préférable de disposer d'un moniteur de 17 pouces en résolution 1280x800 pixels. Si vos
caractéristiques sont inférieures, réduisez le nombre de barres d'outils affichées en haut et en bas de l'écran
par votre navigateur.
Photos de tous les jours (1) |
Photos de tous les jours (2) |
Visite des temples d'Angkor
Les monuments d'Angkor se visitent, pour la plupart d'entre eux, à partir de la ville de Siem Reap située à 10-15 km de là.
Voir une carte de Siem Reap et de ses environs
Voir un plan des principaux monuments d'Angkor. Nota : ce plan, trouvé sur
le Web, présente une erreur grossière : le temple indiqué Banteay Srei est en réalité le Banteay Kdei. Le Banteay
Srei est à 35 km d'Angkor, via une route différente. Cela se voit sur le premier plan, en haut à droite.
Pour se rendre sur les monuments, depuis Siem Reap, on a le choix entre louer un taxi (environ 30-35 US$ par jour), un tuk-tuk (véhicule local,
pouvant transporter en général deux personnes, tiré par une petite moto - voir photo
), pour environ 15-20 US$ par jour, ou une bicyclette (2 US$ par jour) en se rappelant que le climat est chaud, que les distances entre les temples
ne sont pas négligeables et qu'à mon avis, il vaut mieux réserver ses forces pour escalader les hautes marches d'escalier des
temples-montagnes... Mais tout est question d'âge et d'énergie !!
L'entrée des sites est payante : 37 US$ le "pass" valable la journée, 62 US$ valable 3 jours, 72 US$ valable jusqu'à 7 jours. Les tickets
doivent impérativement être achetés à l'"official ticket center" (4 km de la ville de Siem Reap).
A mon avis, trois jours constituent un temps minimum pour visiter les temples principaux. Le ticket, comportant la photographie de chaque visiteur, prise
automatiquement au guichet d'achat, est plastifié. Il est demandé de le conserver soigneusement, en bon état, car il est
vérifié par les gardes à l'entrée de chaque monument.
Ce ticket n'est pas valide pour les sites de Koh Ker et de Bang Melea, très éloignés (on parlera de leur accès dans leur
description). L'entrée (un jour) du site de Koh Ker est de 10 US$, celle du site de Beng Melea de 37 US$.
Documentation
Avant d'entrer dans le vif des visites, quelques sites Web méritent d'être cités :
Historique du Cambodge :
Histoire des royaumes d'Angkor :
En faisant une petite recherche sur Google, on constatera aisément que nombreux sont les visiteurs qui ont, comme nous, éprouvé
l'envie de consacrer un blog ou un site entier à ces extraordinaires témoignages du passé glorieux des Khmers.
Quelques livres :
Outre les sites Web cités plus haut, il est conseillé de se documenter dans divers livres et guides de voyage. Ceux indiqués ici
ne constituent qu'un petit choix parmi tout ce qui a été écrit sur les temples d'Angkor.
Angkor, cité Khmère.- Claude Jacques , Michael Freeman; disponible sur place à prix attractif.
Très bien fait, très utile sinon indispensable
On trouvera dans les hôtels, gracieusement distribués, des opuscules fort bien faits donnant, à côté de
publicités pour les hôtels, restaurants, boutiques diverses de chaque ville importante du Cambodge, des descriptions sommaires de chaque site
touristique, accompagnées de plans.
Quelques carnets de voyage sur le Web :
http://angkor.wat.online.fr/
Organisation des visites
Elle dépend évidemment du nombre de jours que l'on se propose de passer ici. Certains suggèrent de procéder
méthodiquement, sans rien oublier, d'autres d'aller voir en premier les monuments principaux, puis les secondaires et de finir en revenant aux
endroits que l'on a préférés. Toutes les combinaisons sont possibles, pour autant que l'on évite de faire des
kilomètres inutiles. Si on a recours aux services d'un tuk-tuk ou d'un véhicule de location, les
conseils du conducteur sont, en principe, valables.
De manière générale, on conseille de commencer la journée très tôt, en pratique il est mieux d'être
sur les sites le matin dès 6 heures. On évite ainsi, la foule, la lumière du soleil levant est belle et on bénéficie
d'une ou deux heures de relative fraîcheur.
Pour notre part, nous avons organisé notre visite sur sept jours comme suit :
Jour 1. Enceinte d'Angkor Thom, Bayon, Baphuon, Phimeanakas, Terrasse des Eléphants, Terrasse du Roi Lépreux, Chau Say Thevoda,
Thaommanom, Ta Prohm, Phnom Bakheng (au coucher du soleil)
Jour 2. Angkor Vat
Jour 3. Praeh Khan, Neak Pean, Ta Som, Mebon Oriental
Jour 4. Banteay Samré, Pré-Rup, Banteay Kdei, Srah Srang (bassin), Prasat Kravan
Jour 5. Angkor Vat (au lever du soleil), Bayon, Ta Keo, Terrasse des Eléphants, Terrasse du Roi Lépreux
Jour 6. Banteay Srei, Kbal Spean
Jour 7. Les temples du groupe des Roluos (Bakong, Praeh Ko, Lolei)
Jour 8. Groupe des temples de Koh Ker (Prasat Thom, etc.), Beng Melea.
L'accès aux temples du jour 8 n'est pas inclus dans le "pass" de sept jours, ce qui explique que la visite n'en soit faite qu'au jour 8.
Les incontournables
Indiquer les plus belles visites est, bien entendu, affaire de goût personnel. Le nôtre s'est défini comme suit :
le monument le plus grandiose : Angkor Vat
En fonction du soleil : au lever, Angkor Vat, au coucher Phnom Bakeng.
Temples au sud d'Angkor Thom
Angkor Vat
Depuis l'entrée du site, on traverse le pont qui enjambe les douves de près de 200 mètres de largeur. On franchit la
première enceinte par un gopuram latéral (le gopuram
central est interdit par mesure de sécurité). La façade
intérieure de cette enceinte est ornée de nombreuses apsara
délicatement ouvragées.
Puis l'on suit une longue allée de quelque 350 m, donnant accès à la seconde enceinte. De part et d'autre s'élevait
autrefois la ville dont il ne reste rien car les bâtiments étaient en bois. Seule la pierre était réservée aux Dieux.
Deux bâtiments appelés à tort "bibliothèques" par les archéologues sont placés, de part et d'autre,
ainsi que deux bassins maigrichons où s'épanouissent des nénuphars roses. Puis un escalier donne
accès à une terrasse cruciforme.
C'est de là que l'on pénètre, par un gopuram, dans la seconde enceinte du temple. Les longues galeries, à droite et
à gauche, récèlent d'immenses bas-reliefs que l'on visitera plus tard.
On pénètre dans une cour intérieure, le cloître cruciforme, divisée en quatre parties, chacune pourvue d'un
bassin de pierre. Sur la partie sud a été installé un autel dédié au Bouddha
. On y voit également quelques statues mutilées, victimes, elles aussi, de la guerre civile. Nous apprécions
davantage les jolies apsara qui, ça et là, agrémentent les murs. Des escaliers nous mènent à
l'étage suivant de la troisième
enceinte. On pénètre ainsi dans la cour au centre de laquelle s'élève, tel un château-fort, la partie centrale du
monument. Les quatre escaliers qui y donnent accès sur les différentes faces sont actuellement fermés. Nous sommes donc
limités à faire le tour de cette cour pour rechercher les différents point de vue sur les cinq tours (quatre gopurams
et la tour centrale), qui constituent le coeur du temple.
On redescend ensuite au niveau de la galerie périphérique où s'étalent les bas-reliefs muraux sur près
de 600 mètres au total. Nous commençons par la face Est, côté sud, où l'on découvre le bas-relief qui
représente le mythe hindou du Barattage de la Mer de Lait, 49 mètres de longueur... Dans sa partie centrale,
on note le Mont Meru (l'axe du Monde) reposant sur Kurma
la Tortue, second Avatar
du Seigneur Vishnu
. Ce dernier est représenté
coordonnant l'action de barattage des Dieux et des Démons. Les 88 Dieux tirent le corps du Naga
; à l'extrémité, s'y trouve Hanuman
qui les exhorte à plus de vigueur.
Dans la partie inférieure de la fresque, s'agite toute une vie marine.
La deuxième partie de cette galerie orientale, section Nord, est consacrée à la victoire de Vishnu
sur les Asuras
. Ces bas-reliefs sont plus tardifs, du 16ème siècle, plus plats, donc de moins bonne facture.
On passe ensuite dans la galerie Nord, section Est, elle aussi de qualité moyenne. Ses bas-reliefs racontent la victoire de Krishna
sur l'Asura Vana. La composition se termine par l'action de grâce de Krishna à Shiva
au pied duquel est assis Ganesh
(la seule représentation du Dieu à tête d'éléphant à Angkor Vat).
La deuxième partie de la galerie Nord, section Ouest, est longue de 94 m et narre une bataille entre les Deva
et les Asura . On y voit les 21 Dieux principaux accompagnés de leur monture.
Le pavillon d'angle à cette galerie est en travaux, donc d'accès interdit, ce qui est dommage car de nombreuses scènes du
Ramayana y sont gravées.
La galerie Ouest, section Nord est une remarquable description de la bataille de Lanka
décrite dans le Ramayana
. Les reliefs sont bien marqués mais la richesse, le foisonnement de la composition rendent difficile l'identification
des personnages. On retrouve Rama et son frère Lakshmana, Hanuman, Ravana
. On remarque une belle
composition de Rama sur Hanuman, une autre de Ravana à vingt bras sur son char
tiré par des lions. Les scènes de bataille entre l'armée des singes et les soldats de Ravana se déroulent à profusion.
Nous poursuivons la galerie Ouest par sa section Sud où se trouve décrite la grande bataille de Kurukshetra, l'objet principal de
l'épopée du Mahabharata
. On commence par l'armée
des Kaurava ainsi qu'une représentation émouvante de Bhishma mourant,
étendu sur un lit de flèches. Un peu plus loin, le Maître Drona, cheveux coiffés en chignon, file à toute allure sur
son char. Puis vient la scène de la mort de Karna, tué par une flèche que vient de décocher Arjuna, que l'on voit un peu plus
loin, campé sur son char. Partout, ce ne sont que combats acharnés au corps à corps. Sur la droite, on voit
arriver l'armée des Pandava
.
On arrive au pavillon d'angle du sud-ouest. Diverses scènes y sont sculptées sur les murs : Ravana secouant le Mont Kailash
, la Demeure céleste de Shiva
et son épouse
Pârvatî ; juste en face, une scène identifiée comme représentant
Shiva sous la forme d'un Saddhu errant séduisant les femmes des Rishi
. Sur un autre mur, Kama , le Dieu de l'Amour et du Désir,
décoche sa flèche de fleurs afin de sortir Shiva de sa méditation et le rendre amoureux de Pârvatî. Sur
la scène voisine, on voit le corps de Kama pleuré par son épouse Ratî
. En face, le combat de Valli et Sugriva (scène
du Ramayana). Valli, tué traîtreusement par Rama, est pleuré par sa femme Tara.
Vient ensuite la galerie sud. Sur sa partie occidentale, elle présente une longue fresque de l'armée du roi fondateur d'Angkor Vat,
Suryavarman II. Celui-ci est représenté de grande dimension et surmonté d'une quinzaine de parasols, emblèmes royaux. Un
peu plus loin, des prêtres portent le feu sacré.
La deuxième partie, orientale, de cette galerie, est la description du Jugement de Yama
. De nombreuses personnes
s'avancent vers lui, confiantes, tandis que déjà, dans le registre inférieur du panneau mural, on voit les tortures cruelles que
subissent les damnés. Mais Yama porte son jugement et ses deux assesseurs précipitent par une trappe ceux qui sont condamnés
à l'un des 32 enfers. Malheureusement, la partie de la fresque décrivant ces enfers est assez abîmée.
Angkor Vat est suffisamment vaste et varié pour y passer de longues heures et prendre des centaines de photos. Nous en présentons ici
quelque 140, classées en "thèmes".
Phnom Bakheng
Le temple-montagne hindou, dédié à Shiva
, de Phnom Bakheng date de la fin du 9ème siècle,
ou du début du 10ème, c'est à dire sous le règne du roi Yasovarman Ier (889-910). C'est donc le premier monument
d'importance à avoir été construit ici, après que le roi ait décidé de transférer sa capitale de Roluos
à Angkor.
Situé en haut d'une colline d'où l'on jouit d'une vue imprenable sur Angkor Vat (à quelque 1500 mètres), ainsi que sur
le coucher du soleil - qui attire d'ailleurs une foule considérable - le Phnom Bakheng fut en partie excavé de la roche (comme
l'extraordinaire temple de Kailash, à Ellora en Inde). Les escaliers qui gravissent ses divers niveaux sont raides et les marches étroites.
On accède au Phnom Bakheng par un chemin qui contourne la colline par le nord car le chemin direct en escalier est en mauvais état.
On peut aussi suivre un chemin plus court qui contourne la colline par le sud, chemin que suivent également les beaux éléphants qui
amènent les touristes au sommet pour 15 US$. Si l'on s'attarde au sommet après le coucher du soleil, il ne faut pas oublier que la nuit
tombe très vite et qu'il est alors préférable d'avoir une lampe torche pour suivre plus aisément le chemin de retour.
http://fr.wikipedia.org/wiki/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cambodge
https://www.histoire-et-civilisations.com/angkor-siecle-de-demesure/
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/archeologie-cite-geante-decouverte-autour-temples-angkor-cambodge-63160/
Angkor, splendors of the Khmer civilization.- Marilia Albanese, Ed. White Star, 2006. Edition en petit format
(20,5x15cm); très bonnes photos et texte excellent mais en trop petits caractères
Cambodge, Lonely Planet. La qualité habituelle de ces guides nécessaires à tout voyageur; et
une édition en français, qui plus est
Cambodge, Guide du Routard. Bien documenté
Visiter Angkor.- Hy Sanh; ed. Milan, 2002. Un ouvrage très bien fait.
The new guide to the National Museum, Phnom Penh, 2006; vendu au Musée. Pour garder un souvenir de la visite (photos N/B)
http://www.impression-voyage.fr/asie/pays/cambodge
le plus somptueux : Bayon
l'architecture, la décoration la plus fine : Banteay Srei
l'ambiance "temple perdu au fond de la jungle" : Beng Melea
le plus incroyable : Ta Prohm
le lieu le plus original, bien différent de tous les autres : Kbeal Spean.
Vues générales d'Angkor Vat
Levers de soleil sur Angkor Vat
Les Apsara et Devata d'Angkor Vat
Photos diverses d'Angkor Vat
Bas-reliefs de la galerie Est
Bas-reliefs de la galerie Nord
Bas-reliefs de la galerie Ouest
Bas-reliefs de la galerie Sud
Photos de Phnom Bakheng |
Photos d'Angkor Thom |
Bayon
Le Bayon est l'un des monuments majeurs d'Angkor. Il a été popularisé par les tours de pierre sculptées de magnifiques
têtes regardant les quatre horizons. Datant de la fin du 12ème siècle et dédié au Bouddha
, ce temple
fut édifié par le roi Jayavarman VII (1181-1218) dans un style
très spécifique. On le considère comme le plus surprenant des monuments que construisit ce roi. Postérieur de quelque cent ans
à Angkor Vat, ce temple-montagne (la tour centrale figure le Mont Meru, l'axe du Monde dans la mythologie hindoue) semble avoir été
construit sur un temple plus ancien. Le Bayon lui-même connut diverses transformations pendant près d'un siècle. Cette
édification par étapes montre que l'on a longuement cherché avant de s'arrêter sur la forme définitive. Ceci explique
probablement l'aspect quelque peu désordonné et fort complexe de de la construction.
On arrive sur le site par l'est en traversant un pont à Naga
. Le premier gopuram perce
le mur de l'enceinte extérieure. En suivant dans le sens des aiguilles
d'une montre la galerie qui longe ce mur extérieur, on admire de remarquables bas-reliefs. Ceux du mur sud, en particulier, illustrent des
scènes des batailles historiques qui se sont déroulées entre les Khmers et les Cham (du royaume Cham, sur le territoire de l'actuel
Vietnam). On notera les différences de vêtements entre les guerriers Khmers et Chams. On distingue aussi les Khmers des tribus vêtus
de simples pagnes. On pense généralement que ces scènes représentent l'invasion des Cham en 1177, à moins qu'il ne
s'agisse d'une bataille postérieure au cours de laquelle les Khmers furent victorieux. Ces scènes de batailles montrent les armées
en marche, les archers, les éléphants d'attaque. De nombreux morts jonchent le sol.
Y font pendant des ermites paisibles entourés de disciples, des scènes de cour, des dames cueillant des lotus et se promenant
en bateau... Les dieux ne sont pas oubliés : on voit Vishnu
surmonté d'une Apasara
volante
ou bien encore entouré de dévots, un Shiva barbu.
Très évocatrices encore sont les parties basses des bas-reliefs qui relatent la vie de tous les jours à cette époque, par
exemple un combat de coqs, de sangliers, cuisinier faisant cuire des brochettes, le marché, une partie d'échecs, la naissance d'un enfant,
potier, jongleur, lutteur..., ainsi que différents animaux. Deux ermites grimpent dans un arbre pour échapper à un tigre, un gros
poisson avale un cerf.
Certaines parties des murs montrent des bas-reliefs commencés mais non terminés, ce qui indique la cessation des travaux dès
la mort de Jayavarman VII. D'autres, comme par exemple au nord-est, sont moins intéressantes, plus fragmentaires.
Le deuxième niveau du temple est également entouré d'un mur et d'une galerie à bas-reliefs mais la réalisation en
est nettement moins intéressante.
Le troisième niveau est une terrasse à peu près circulaire, limitée par une balustrade de Naga, où se dressent les
nombreuses tours à visages et, au centre, la haute tour du sanctuaire central. Les tours à visages sont au nombre de 37, mais elles ne
portent pas toutes des visages orientés vers les points cardinaux. L'ensemble est saisissant. On pense que ces visages représentent
Avalokiteshvara = Lokeshvara (littéralement le Seigneur des Mondes en sanscrit), le Boddhisattva de la Compassion
dans la tradition bouddhiste du Mahayana , à moins qu'il ne s'agisse du roi Jayavarman VII divinisé.
Plus loin, à l'est de l'esplanade du palais royal, a été édifié un petit pavillon ouvert où l'on a
installé une
remarquable statue du Bouddha dans sa représentation avec une canopée de Naga autour de la tête. Cette statue de 3,60 m de hauteur
fut découverte en 1933, brisée en plusieurs morceaux, au fond du puits qui se trouve sous le sanctuaire central du Bayon. On pense que
la statue aurait été jetée là au 13ème siècle, lors du retour en force de la religion hindoue.
Vues générales du Bayon
Photos des tours à visages du Bayon
Vues diverses du Bayon
Photos des bas-reliefs de la galerie Est
Photos des bas-reliefs de la galerie Sud
Photos des bas-reliefs des autres galeries
Photos du temple de Baphuon |
Palais Royal et Phimeanakas
Du palais royal de la ville d'Angkor Thom, dont la construction débuta dès le début du 11ème siècle sous le
règne du roi Sûryavarman (les documents ne sont pas d'accord, certains indiquant Rajendravarman II) et fut poursuivie par ses successeurs,
ne subsistent que peu de traces. Ce palais n'étant pas à vocation religieuse, la plus grande partie était en bois et disparut
donc rapidement, une fois que le palais eut été abandonné, à la fin du 16ème siècle. Restent de nombreux
vestiges épars que les archéologues exhumèrent, mais peu de monuments d'importance.
Le palais était entouré d'une enceinte de latérite de 585 x 246 m, de 5 mètres de hauteur, encore bien visible (on
la traverse pour passer directement du temple du Baphuon à celui du Phimeanakas). Cette enceinte était percée de cinq grands
gopuram , dont l'un était situé dans l'axe de la partie centrale de la Terrasse des Eléphants.
Le Phimeanakas, nom à la consonance curieuse qui signifie "Palais Céleste", désigne le temple faisant partie du
Palais Royal. Construit à la fin du 10ème siècle ou au début du 11ème sous les règnes des rois
Rajendravarman et Jayavarman V, ce temple hindou royal, fait de latérite et de grès, consiste en une grosse pyramide à trois
niveaux reposant sur une base carrée. Il ne présente pas de caractéristiques architecturales remarquables mais il est
intéressant d'en escalader les raides escaliers (celui de l'ouest est le moins périlleux ) pour jouir d'une belle vue sur le panorama
environnant. Selon une légende locale, une femme-serpent résidait dans la tour du temple. Les dirigeants étaient
obligés d'avoir des relations sexuelles avec elle durant la nuit pour s'assurer de la protection du royaume.
Photos du temple de Phimeanakas |
Terrasse des Eléphants
La vaste esplanade que l'on découvre juste en sortant du Phimeanakas et de l'enceinte du Palais Royal est bordée, sur sa face Ouest,
par la Terrasse des Eléphants que prolonge, au Nord, la terrasse du Roi Lépreux.
La Terrasse des Eléphants était une plate-forme de quelque 300 mètres de longueur sur laquelle le roi et sa cour prenaient
place, lors des cérémonies et fêtes. Datant de la fin du 12ème siècle, elle fut donc aménagée du temps
de Jayavarman VII (et de ses succcesseurs) alors que le Palais Royal existait déjà depuis des décennies. C'est le mur la
délimitant à l'Est, haut de 2.5 m, qui constitue le clou de cet ensemble et lui donne son nom grâce aux
monumentales sculptures d'éléphants qui le décorent. Cinq escaliers permettent d'accéder au niveau supérieur de
la terrasse, trois au centre, un au nord, un au sud. Ce sont ces escaliers qui sont bordés par les plus belles sculptures d'éléphants
en haut-relief, certains cueillant des lotus du bout de leur trompe. Les autres parties du mur sont ornés, sur toute leur longueur, de bas-reliefs
d'éléphants ainsi que de Garuda .
A son extrémité nord, le mur se dédouble, en sorte que les reliefs qui en décorent les parties intérieures sont
restées en parfaite condition. On y remarque, en particulier, un haut-relief de cheval à cinq têtes ou encore un
éléphant terrassant un démon.
Photos de la Terrasse des Eléphants |
Terrasse du Roi Lépreux
A proximité immédiate du nord de la Terrasse des Eléphants, se dresse un petit monticule de sept mètres de hauteur,
limité sur ses faces sud, est et nord, par de hauts murs décorés en façade de remarquables bas-reliefs figurant des Apsara,
des personnages royaux, etc... Certains, dans la partie inférieure, représentent des poissons et des crocodiles, animaux féroces
qui peuplaient les eaux des douves à l'époque. Comme la Terrasse des Eléphants, la Terrasse du Roi Lépreux possède
un double mur sur le côté Est ce qui a permis aux reliefs intérieurs de rester parfaitement bien conservés au cours des
siècles. On y admire, en particulier, des Naga à cinq têtes (figurant les cinq éléments), des représentations
effrayantes de Yama
accompagné de démons patibulaires.
Datant de la fin du 12ème siècle, la Terrasse du Roi Lépreux tient son nom de la statue placée à son sommet. On
crut pendant longtemps que cette statue (dont l'original se trouve au Musée National à Phnom Penh) représentait un roi qui aurait
contracté cette maladie invalidante. D'autres attribuent ce nom au fait que cette statue, lorsqu'elle
fut trouvée il y a quelques décennies au cours des fouilles, intrigua par les taches sur la pierre, en fait provoquées par une
sorte de lichen. Le personnage qu'elle représente reste également l'objet d'un débat entre spécialistes : les uns pensent
que le roi en question aurait été soit Yasovarman Ier ou Jayavarman VII. D'autres, et cette interprétation semble actuellement la
plus plus crédible, pensent que la statue représente Yama, le Dieu de la Mort dans l'hindouisme
. En effet, le lieu de la Terrasse du Roi
Lépreux fut un crématorium royal.
Photos de la Terrasse du Roi Lépreux |
Temples au nord d'Angkor Thom
Les temples de Preah Khan, Neak Pean et Ta Som peuvent se visiter l'un après l'autre car il sont situés le long d'une route qui,
partant de la sortie nord de l'enceinte d'Angkor Thom, se dirige vers l'Est.
Preah Khan
Situé au nord de l'enceinte d'Angkor Thom, le beau temple bouddhiste de Preah Khan, dont le nom signifie "épée sacrée",
fut édifié à la fin du 12ème siècle sous le règne de Jayavarman VII. C'est un vaste complexe monastique
qui présente à la fois des caractéristiques architecturales et des oeuvres artistiques remarquables. A l'origine, ce fut
un monastère et une école bouddhique, qui regroupait jusqu'à 1000 moines. Il servit aussi de résidence au roi Jayavarman VII
durant le temps de reconstruction de son palais à Angkor Thom. Alors que le temple de Ta Prohm, à trois kilomètres de
là, était dédié à la mère du roi, celui de Preah Khan fut dédié à son père.
Bien que le Buddha ait été honoré ici, la résurgence de l'hindouisme au 13ème siècle apporta son lot de
destruction d'images du Bouddha, ainsi que la mise en place dans ce temple, en particulier, de Shiva Lingam
.
L'arrivée peut indifféremment s'organiser par l'ouest ou par l'est. En venant de Siem Reap, on arrive par l'ouest. Une large
allée encadrée de bornes de pierres, sculptées de petits lions perchés sur leurs pattes arrière, trace son chemin
dans la jungle. On traverse sur un pont de Naga où les Dieux et Démons barattent sans relâche, les douves bordées d'immenses
arbres. On arrive devant le mur d'enceinte de latérite qu'enjambent un peu plus loin les racines d'un énorme fromager. Un grand
Garuda
debout, adossé à ce mur, accueille le visiteur.
On erre dans des dédales de corridors, de petites cours et de passages sombres, à la recherche de frises, sculptures, bas-reliefs et
linteaux. On découvre ainsi de majestueux Dvarapala
debout dont l'un porte un trident shivaïte, de
nombreuses Devata dans des niches, un Shiva méditant, et sur deux murs plusieurs Sages en méditation. Au point central du temple se trouve
un petit stupa installé tardivement au 16ème siècle. Non loin de là, un Shiva Lingam
rappelle que ce lieu fut aussi dédié à Shiva. Plusieurs beaux linteaux de porte attirent l'attention : l'un représente
Rama revenant dans sa capitale d'Ayodhya au terme de son exil, un autre Vishnu couché sur le Serpent Ananta
, un autre encore
Krishna soulevant le Mont Govardhana pour protéger les villageois du courroux d'Indra
, un dernier
enfin une partie d'échec sur un bateau. Vers la partie orientale du temple, on repère aisément
une salle de danse (sacrée) aux frises d'apsara sur les linteaux et les colonnes. Sur le côté, un peu à l'écart, se
dresse un bâtiment particulier appelé "maison de feu", unique par ses grosses colonnes rondes. L'usage en est resté inconnu. La
sortie côté Est se fait par un gopuram donnant sur une
belle terrasse cruciforme que prolonge un pont de Naga orné de lions dressés.
Photos du temple de Preah Khan |
Neak Pean
Une longue allée bordée de bosquets touffus de bambous et autres essences conduit au temple. Edifié à la fin du
12ème siècle sous le règne du roi Jayavarman VII, le constructeur du Bayon, ce temple bouddhiste se dresse sur une petite
éminence circulaire au milieu d'un bassin carré de 70 m de côté, bordé de ghâts
.
En fait, à l'origine, le temple était placé au centre d'un vaste baray (grand bassin d'eau stock´e en vue de l'irrigation,
clos de digues), le Jayatataka (3500m x 900 m), disparu de nos jours.
Ce qui reste du temple lui-même est fort modeste : une tour ouvragée sur les faces de laquelle le Bodhisattva
Lokeshvara
apparaît encadré dans une fausse fenêtre. L'intérieur recèle un petit sanctuaire ouvert vers l'Est. Le monticule
sur lequel se trouve ce temple est encerclé à la base par deux gros Naga dont les queues s'entremêlent à l'Ouest et dont
les têtes se dressent à l'Est, encadrant l'escalier d'accès. Ces Naga, du nom de Nanda et
Upananda, assimilent ainsi le bassin au mythe hindou du lac Avanatapta, au pied du Mont Kailash, la Demeure des Dieux.
Devant cet escalier, un cheval de pierre du nom de Balaha, l'une des formes du Bodhisattva Lokeshvara, vient en aide à des marins voulant
s'échapper de l'emprise d'une ogresse. On les voit s'aggriper à ses flancs.
Le bassin est encadré, à l'extérieur de ses quatre côtés, par d'autres petits bassins de 25 m de côté.
Entre le grand et les petits bassins sont placées des sortes de petites chapelles à-moitié enterrées. Chacune se
singularise, à l'intérieur, par un déversoir (faisant communiquer l'eau du grand bassin vers les petits bassins) ouvragé
en un mascaron réaliste; de l'Est au Nord, on découvre ainsi : une tête d'homme, un lion, un cheval et un éléphant.
Photos du temple de Neak Pean |
Photos du temple de Ta Som |
Photos du temple de Chau Say Tevoda |
Photos du temple de Thommanom |
Photos du temple de Ta Prohm |
Banteay Kdei
Edifié à la fin du 12ème siècle et au début du 13ème sous le règne du roi Jayavarman VII, ce temple
bouddhiste est conçu dans le style d'Angkor Vat et du Bayon. Comme le Bayon, il connut, au cours de sa construction, diverses modifications qui
en rendent le plan quelque peu confus. Durant le règne de son constructeur, ce fut un complexe monastique. De belle taille, il fut construit
sur les restes d'un temple antérieur. Mais les matériaux pour l'édifier ne furent pas de la meilleure qualité en sorte
qu'au cours des siècles, il connut pas mal de dégradations, encore visibles de nos jours, car des travaux de restauration seraient bien utiles.
On y pénètre normalement par l'entrée Est. Celle-ci est marquée par une enceinte percée d'une porte que surmonte
une tour avec les visages du Bodhisattva Lokeshvara, comme on l'a déjà vu ailleurs, à diverses reprises. Sur l'avant du temple
se trouve une terrasse cruciforme avec Naga et lions.
Sur le côté, un bassin peu profond. L'allure du temple est assez inhabituelle : le bâtiment n'est pas très haut et les pierres
de couverture forment un toit arrondi. Cà et là, dans des niches, des Devata. Dans le premier gopuram a été installée
une chapelle où trône un Bouddha. Aussitôt après, on entre dans la salle de danse aux nombreux piliers décorés de
danseurs seuls ou en couple, de faible relief. Un peu plus loin, la tour du sanctuaire est gardée par des Dvarapala
masculins et
féminins, la femme ayant les yeux ouverts. Cette tour ainsi qu'un gopuram
voisin sont enserrés par des cordes sans
doute pour les empêcher de se disloquer. Un peu plus loin, les murs d'une galerie sont de guingois et ne tiennent debout que grâce à
de gros contreforts en bois. On sort du temple par sa face Ouest et l'on va jusqu'à la tour Ouest aux visages de Lokeshvara.
Photos du temple de Banteay Kdei |
Photos du Baray Stah Srang |
Photos du temple de Pre Rup |
Mebon Oriental
On se trouve à l'extrême Est des circuits des temples d'Angkor (à l'exception, évidemment, de Banteay Srei, encore plus lointain) que desservent sans
rechigner les conducteurs de tuk-tuk.
Edifié à la fin du 10ème siècle par le roi Rajendravarman II, ce temple hindou fut dédié à l'origine à Shiva. On se rappelle qu'en 928, le roi usurpateur
Jayavarman IV avait transféré sa capitale à Koh Ker. Mais son pouvoir fut de courte durée et seize ans plus tard, Rajendravarman II réinstalla
à Angkor la capitale du royaume Khmer. C'est à cette occasion qu'il fit construire ce temple du Mébon oriental, alors sur une île au milieu du baray
oriental, depuis lors desséché. Il dédia le temple à Shiva, en l'honneur de ses parents. Des inscriptions rappellent que son édification fut aussi
réalisée pour célébrer le retour à Angkor du siège du pouvoir royal.
Comme le Pre Rup dont il adopte le style, c'est un temple-montagne comportant trois hauts niveaux et couronné de cinq tours. On en gravit les raides
escaliers. Une première terrasse
est gardée aux quatre angles par des éléphants de pierre. Une deuxième terrasse, plus haut, également. Sur cette deuxième terrasse s'élèvent aux angles
cardinaux et secondaires (donc dans les huit directions) des petites chapelles, petites tours en brique, dont les linteaux de porte sont particulièrement
intéressants par les scènes mythologiques hindoues qu'elles représentent : Indra sur son éléphant, Gaja
Lakshmî entourée d'éléphants (comme son nom l'indique !), Narasimha
éventrant le démon Hiranyakashipu
, etc.
Sur la terrasse supérieure, se trouvent encore quatre tours où, là encore, on note des linteaux bien ouvragés, dont
Ganesh chevauchant son rat selon une représentation extrêmement rare (on a l'impression que Ganesh chevauche sa propre trompe). Sur la
tour centrale, les points cardinaux sont marqués par des
linteaux : Indra
à l'Est, Yama
sur son buffle au Sud, Varuna
sur l'oie Hamsa
à l'Ouest, selon l'iconographie hindoue traditionnelle des
Dikpâla
.
Un Bouddha protégé par la canopée d'un Naga à cinq têtes trône dans le sanctuaire...
Du temple du Mébon Oriental, on peut rejoindre rapidement le temple de Ta Som, un peu au nord.
Photos du temple du Mebon oriental |
Photos du temple de Banteay Samre |
Prasat Kravan
Le Prasat Kravan est intéressant car ce fut l'un des premiers monuments du site d'Angkor, en 923. Ce ne fut pas une construction royale
mais elle fut entreprise par des nobles du royaume. Le temple a été intelligemment restauré il y
a une quarantaine d'années. Cinq belles tours de brique, alignées selon un axe nord-sud, se dressent sur une plate-forme de briques. Ces
tours s'ouvrent vers l'Est et, à l'intérieur, certaines sont caractérisées par des bas-reliefs en brique, ce qui
exceptionnel à Angkor où les bas-reliefs sont en grès,
un matériau à grain fin qui permet un meilleur rendu et surtout une meilleure conservation.
Dans le sanctuaire Nord, on admire à l'intérieur un relief bien conservé de la déesse Lakshmî (déesse de la
richesse), vénérée par des orants. Dans une main, elle tient le chakra
de Vishnu, dont elle est la parèdre
(Shakti
).
Les trois faces du sanctuaire central présentent aussi de beaux reliefs en brique : à gauche le Dieu Vishnu, sous sa forme du Nain
Vamana
, parcourt
l'océan; ses quatre mains portent trois de ses attributs habituels plus une fleur de lotus. En face de l'entrée, un autre Vishnu, à
huit bras, est encadré par des assistants masculins et féminins. A droite enfin, on note un fort beau Vishnu chevauchant sa monture
l'aigle Garuda.
Photos du temple de Prasat Kravan |
Photos du temple de Banteay Srei (série 1) |
Photos du temple de Banteay Srei (série 2) |
Kbal Spean
Il est recommandé de coupler cette visite avec celle du très beau temple de Banteay Srei, le site de Kbal Spean étant plus
éloigné. Datant du 11-13ème siècle, du temps de Suryavarman I, en ce qui concerne ses débuts, Kbal Spean est aussi
connu sous le nom plus facile à retenir de "Rivière aux Mille Lingam
". Il ne fut découvert qu'en 1969 (on peut cependant
présumer que les autochtones le connaissaient bien avant...) et resta inaccessible jusqu'en 1998, une fois
que les risques liés à la présence de Khmers Rouges réfugiés dans les jungles isolées de la région
eurent disparu.
Du parking (on ne peut venir ici qu'en taxi, ou à la rigueur en tuk-tuk mais c'est déjà assez loin de Siem Reap), on suit
un chemin bien balisé sur environ 1500 mètres, à travers la jungle. Une partie du trajet escalade une pente forte parsemée
de gros éboulis rocheux. Les noms de nombreux arbres sont inscrits sur des panonceaux. Des racines courent au sol comme de gros serpents. On
transpire comme des bêtes pour grimper à travers les rochers jusqu'en haut de la colline. On arrive près d'une petite rivière,
dont le lit rocheux est tapissé de centaines de petits Lingams sculptés. Sur les rochers voisins, on découvre
de ravissantes sculptures en bas-reliefs représentant diverses divinités hindoues : Vishnu couché sur Ananta, le Serpent
d'Eternité (plusieurs représentations), Brahmâ
, ainsi que d'autres petites scènes. Le cadre
environnant est très beau et reposant. En descendant la rivière sur quelques dizaines de mètres, on arrive
à une petite cascade de 7-8 mètres de hauteur.
De retour au parking, on peut déjeuner dans l'une des gargottes.
Photos du site de Kbal Spean |
Temples à l'est de Siem Reap : groupe des Roluos
Roluos est le site central d'une dynastie connue sous le nom de Hariharalaya. Près de 50 années après que Jayavarman II eut
installé le royaume indépendant de Kambuja sur le Mont Kulen en 802, il déplaça sa capitale à Hariharalaya.
Jayavarman II mourut à Roluos vers 850 mais ses successeurs y demeurèrent encore jusqu'à ce que Yasovarman Ier déplace
la capitale sur le site de Yasodhapura (autre nom d'Angkor), vers l'an 905. Phnom Bakheng fut le premier temple
construit à Angkor et fut donc le temple de Yasovarman Ier.
Le groupe des Roluos date de la fin du 9ème siècle et c'est le plus ancien des sites que comporte la période
pré-angkorienne qui soit ouvert au public.
Les trois temples de ce groupe important, le Bakong, le Lolei et le Pre-Ko, présentent des similitudes architecturales, de décoration
et de construction. Il est important de se souvenir, lorsqu'on les visite, qu'ils sont antérieurs aux monuments d'Angkor, afin d'en
apprécier les différences.
Le Bakhong
Le Bakhong (ne pas confondre ce nom avec le Phnom Bakheng, près d'Angkor Vat) est le premier des
temples-montagnes, édifié au centre de la première capitale Angkorienne, Hariharalaya. C'est un temple impressionnant dont la
pyramide culmine à 15 mètres de hauteur, auxquels s'ajoutent encore 15 mètres de la tour du sanctuaire. Les murs de son enceinte
extérieure délimitaient autrefois
un quadrilatère de 850m sur 650. Construit par le troisième roi de l'ère angkorienne en tant que temple d'Etat, le Bakhong
représente la première application, à grande échelle, du concept de temple-montagne et servit de modèle pendant
près de quatre cents ans. Il est également original par l'emploi de la pierre à grande échelle et non de la brique. Bien
que Indravarman Ier en ait commencé l'édification, ce temple reçut divers ajouts par les souverains
postérieurs. Ainsi, la partie supérieure et les tours datent du 12ème siècle. Quelques uns des décors de linteaux,
sur les tours périphériques, sont de belle facture.
On accède au temple par une longue allée (reste d'un pont de Naga) franchissant de belles douves encadrées d'une luxuriante
végétation. Les deux premiers gopuram
sont en ruine. Suit
une esplanade qui entoure la pyramide du temple. De part et d'autre de l'axe Est-Ouest se trouvent deux bâtiments, les "salles longues" ou
"bibliothèques", qui ont la particularité d'être dotées d'une porte latérale. En faisant ensuite le tour du
"temple-montagne", on découvre une série de hautes tours de briques munies de fausses portes en pierre encadrées par des gardiens
de briques recouvertes de stuc. Quelques visages sont en bon état et gracieux.
On escalade ensuite le temple proprement dit par de raides volées de marches, en cinq niveaux successifs. Deux lions encadrent chaque
escalier. Des éléphants de pierre surveillant les points cardinaux intermédiaires (nord-est, sud-ouest, etc.) sont bien
reconnaissables mais fort abîmés. La terrasse supérieure est ponctuée d'un série de douze petits stupa
, certains réduits
à l'état de tas de pierres. Sur le mur de la quatrième terrasse, il reste des fragments rares de bas-reliefs. Sur la
cinquième terrasse s'élève la tour du sanctuaire, de style Angkor Vat, donc postérieure, comme on l'a dit, au reste du monument.
Photos du temple de Bakhong |
Le Prasat Lolei
De la fin du 9ème siècle (893), le temple de Prasat Lolei est hindou et fut construit sous Yasovarman Ier
(889-915), fils de Indravarman, sur ce qui était autrefois une île située au milieu d'un vaste Baray (bassin entouré de
digues, constituant une réserve d'eau d'irrigation). Initialement prévu pour six tours, organisées en deux groupes de trois, comme
le temple de Prah Ko, seules quatre tours de brique ont été construites, sur une double plate-forme de latérite. Sur l'un des
frontons des portes, on distingue un Ganesh
, étrangement semblable à celui du
temple du Mebon oriental.
Tout proche, un temple bouddhiste moderne s'est installé.
Photos du temple de Prasat Lolei |
Le Preah Ko
Le Preah Ko est constitué de six (en fait cinq) grandes tours de brique, alignées en deux
rangées d'axe nord-sud, construites sur une plate-forme basse de latérite. La tour du centre, côté Est, est la plus haute.
Face aux tours de l'Est, en arrivant sur le site, trois Nandi
de pierre font face aux édifices
(Preah Ko signifie Taureau). En février 2008, la tour centrale est en cours de restauration, entourée d'échafaudages de bois.
Comme au Bakhong, ces tours sont munies de fausses portes de pierre encadrées de divinités gardiennes en brique recouverte de stuc blanc.
D'autres éléments décoratifs en stuc, tels que des feuillages, subsistent aussi. Les divinités gardiennes sont masculines
sur les trois tours de l'Est et féminines sur les trois tours de l'Ouest. Au-dessus des portes de pierre, on observe un grand linteau
en grès sombre, très bien sculpté et finement ouvragé. La plupart de ces linteaux sont en bon état. Comme au
Bakhong encore, certains piedroits des portes sont gravés d'inscriptions qui ont permis de connaître la date d'installation et de
consécration du temple, ainsi que les éléments de préparation de cette fête religieuse rituelle.
Photos du temple de Preah Ko |
Temples au nord-est de Siem Reap
Le groupe des temples de Koh Ker
Koh Ker se trouve à quelque 80 km au nord-est de Siem Reap et sa visite, combinée avec celle de Beng Melea, sur la même route,
demande une petite journée. Vu la distance, il sera préférable de louer un taxi. Le prix de location demandé est de
l'ordre de 100 US$.
Koh Ker abrite les ruines de la capitale de l'empire Khmer, pour la période entre 928 et 944. Ce déplacement de la capitale, d'Angkor
jusqu'en ce lieu éloigné, fut provoqué, croit-on, par des problèmes de succession dans la lignée royale et intervint
peu de temps après qu'Angkor eut été choisi comme capitale (après Hariharalaya). Il est toutefois sûr qu'en 928,
le roi Jayavarman IV, probablement un usurpateur du trône, y installa sa nouvelle capitale.
Apparemment, il fut assez fortuné et puissant pour édifier cette cité impressionnante de temples, monuments et prasats hindous,
entourant un immense baray (réservoir pour l'irrigation), le Rahal. Jayavarman IV régna sur Koh Ker durant 20 années, et mourut
en 941. Son fils, Hashavarman II serait resté dans la capitale de Koh Ker pendant trois ans, avant que la capitale ne revienne, cette fois
définitivement, à Angkor.
La visite de la plupart des monuments de Koh Ker se fait par une bonne piste qui forme une boucle autour du baray, asséché de nos
jours. Le temple le plus important et le plus imposant est le Prasat Thom, dont l'énorme pyramide de sept
étages (hauteur 40 mètres) domine largement le paysage alentour. On traverse des gopurams et diverses ruines avant d'arriver sur la grande
esplanade où se dresse cette pyramide. L'escalier d'accès est heureusement partiellement doublé d'un escalier en bois récemment
mis en place. L'escalier de pierre qui lui fait suite a des marches très hautes, de plus en plus étroites lorsqu'on accède aux
étages supérieurs.
Sur la terrasse sommitale d'environ 10 mètres de côté, se trouve un puits entouré de murs. Aux angles extérieurs de
ce mur ont été gravés de grands Garuda
. On ne les aperçoit que difficilement
et partiellement car ils sont cachés par de grosses pierres en éboulis.
On s'arrêtera également aux petits temples de Prasat Balang et Prasat Thneng,
où demeurent encore les Shiva
lingams
d'origine, insérés dans de grands snanadroni
. Pour les amateurs, on signalera encore quelques autres
temples : le Prasat Pram, à l'entrée du site, comporte cinq tours, le Prasat Neang
Khmau, le Prasat Chen, le Prasat Chrap, et enfin le Prasat
Damrei dont la périphérie présente des éléphants de pierre; il possède aussi un linteau
représentant Indra
sur son éléphant Airavata. Tous sont
situés le long de la piste carrossable (voir carte).
Le site de Koh Ker n'est pas entièrement déminé. On ne s'éloignera donc pas des chemins indiqués.
Photos des temples de Koh Ker |
Photos du temple de Beng Melea |
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