Les temples d'Angkor

Merveilles dans la jungle

 

 

 

 

 

 

 

Le site présenté ici fait suite à un voyage au Cambodge en Février 2008. Plutôt habitués à l'Inde, nous avons décidé de nous écarter de notre destination habituelle.

Nous n'avons pas été déçus. A telle enseigne que la décision a été vite prise de préparer ces pages pour en faire profiter d'autres amateurs de vieilles pierres.

Nous avons fait une large place aux photos (873), seules capables de rendre (un peu) le caractère magique et unique de l'ambiance de ces temples, enserrés dans un décor de jungle qui va parfois jusqu'à les étouffer.

L'accès aux photos est indiqué dans chaque paragraphe. De plus, pour rendre plus compréhensibles certains mots ou notions de l'hindouisme, chaque lien avec un petit glossaire est indiqué par le signe .

Nous présentons tous les temples que nous avons visités, dont les plus connus, comme Angkor Vat, sur lequel de nombreux sites Web existent et que d'innombrables livres ont célébré, ainsi que des monuments situés plus loin de l'épicentre d'Angkor. Tous ont leur charme particulier.

Aspects pratiques

Pour ceux qui veulent revoir le blog de ce voyage : ganapatitara2008.
NB : afin d'accèder à la partie Angkor, ouvrir, avec la flèche, les archives de février.
  Les photos présentées sur ce site ont toutes une hauteur de 550 ou 650 pixels et une résolution de 72 pixels par pouce. Pour un meilleur confort, il est préférable de disposer d'un moniteur de 17 pouces en résolution 1280x800 pixels. Si vos caractéristiques sont inférieures, réduisez le nombre de barres d'outils affichées en haut et en bas de l'écran par votre navigateur.

Se rendre au Cambodge

De très nombreux visiteurs viennent directement de Bangkok (Thailande) à Siem Reap par avion. Le billet est coûteux pour une heure de vol, environ 200 US$ l'aller et retour par Bangkok Airways, Thai Airways (opéré par Thai Smile) ou Cambodia Angkor Air. En revanche, les vols Bangkok-Phnom Penh (mais partant de Bangkok Don Mueang airport), sur la compagnie low cost Airasia sont nettement plus avantageux, surtout si l'on achète le billet en ligne assez longtemps à l'avance. Il suffit ensuite, après avoir consacré un jour ou deux à Phnomh Penh (qui le mérite bien), de prendre un bus qui pour moins de 10 US$ (prix variables en fonction du confort et de la compagnie - on conseille Mekong Express), vous conduit en six heures de bonne route à Siem Reap.

Voir une carte du Cambodge : http://www.lib.utexas.edu/maps/

Jusqu'à plus ample informé, il ne serait pas vraiment agréable de venir de Bangkok par la route, via Poipet.

On n'oubliera pas que l'entrée au Cambodge nécessite l'obtention d'un visa (valable trente jours), délivré au poste frontière, contre une photo et la somme en espèces de 30 US$. Il n'est réellement pas utile de prendre son visa à l'avance à l'ambassade du Cambodge à Paris, ou bien auprès de l'un des innombrables intermédiaires qui proposent ce service dans les rues de Khao San à Bangkok.

Hôtels et restaurants

La monnaie nationale est le riel. Le taux est d'environ 1 Euro = 4500 riels. Cependant, la plupart des prix sont exprimés en dollars américains et, lors d'un paiement, la monnaie est généralement rendue dans la même devise. On conseille cependant de changer de temps quelques dollars pour les petites dépenses exprimées en riels.

Les coûts d'hôtellerie au Cambodge sont raisonnables. On peut trouver, à Siem Reap comme à Phnom Penh ou à Battambang, une chambre climatisée propre et confortable (salle de bains indivuelle, télé) pour 20 à 25 US$ par jour. La climatisation est un luxe apprécié quand on a transpiré sur les sites toute la journée...

La nourriture est excellente et vraiment pas chère selon nos critères occidentaux.

Sur les sites d'Angkor, on trouve un peu partout des gargottes où l'on peut se procurer de quoi survivre. A proximité des monuments principaux, sont disponibles des WC gratuits très propres.

Santé et autres risques

Le Cambodge a longtemps été considéré comme une destination quelque peu risquée. Ce n'est plus le cas de nos jours. Les Khmers Rouges de sinistre mémoire continuent certainement à hanter la mémoire collective de ce peuple attachant, mais aucun impact sur le touriste. Sauf que l'on voit de nombreux estropiés car les mines antipersonnelles continuent, même encore maintenant, à faire des centaines de victimes dans le pays. Des efforts considérables de déminage ont été faits et sont toujours en cours sur le terrain. On se gardera simplement de s'écarter des chemins balisés; les zones non déminées sont d'ailleurs signalées sans ambiguïté.

Pour s'informer davantage sur les mines : https://siamactu.fr/le-nombre-de-victimes-des-mines-terrestres-au-cambodge-augmente-de-plus-de-40-cette-annee/

Un autre aspect à prendre en compte lors d'un voyage au Cambodge est le risque sanitaire. On consultera utilement le site https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/preparer-son-voyage/cambodge/

En ce qui concerne le paludisme (malaria), on ne conseille généralement pas de traitement pour un séjour de durée limité à Phnom Penh, ... et Siem Reap. Donc guère de danger, à mon avis, pour visiter les temples d'Angkor. A propos de paludisme, les médecins en France conseillent souvent la malarone, qui coûte cher en pharmacie. Divers voyageurs se plaignent des effets secondaires de ce médicament (en plus de l'amaigrissement rapide du portefeuille). De toutes façons, la malarone, sous le nom de malarine, est en vente au Cambodge à un coût très subventionné...

Images quotidiennes

La visite des temples d'Angkor, aussi extraordinaire soit-elle, serait incomplète si elle ne s'accompagnait pas des images de la vie de tous les jours des gens de ce très beau et très attachant pays : scènes de marché aux fruits exotiques, enfants dans les ruines des temples jouant près de leur mère gardienne ou tentant de vendre aux touristes quelques cartes postales, familles entassées à trois ou quatre sur un scooter dans la rue, enfants souriants, interrogateurs ou hésitants, orchestres d'handicapés, témoins de l'horrible tragédie qui a bouleversé leur vie, etc. Ces images vivantes se passent d'explications..

Photos de tous les jours (1)

Photos de tous les jours (2)

Visite des temples d'Angkor

Les monuments d'Angkor se visitent, pour la plupart d'entre eux, à partir de la ville de Siem Reap située à 10-15 km de là.

Voir une carte de Siem Reap et de ses environs

Voir un plan des principaux monuments d'Angkor. Nota : ce plan, trouvé sur le Web, présente une erreur grossière : le temple indiqué Banteay Srei est en réalité le Banteay Kdei. Le Banteay Srei est à 35 km d'Angkor, via une route différente. Cela se voit sur le premier plan, en haut à droite.

Pour se rendre sur les monuments, depuis Siem Reap, on a le choix entre louer un taxi (environ 30-35 US$ par jour), un tuk-tuk (véhicule local, pouvant transporter en général deux personnes, tiré par une petite moto - voir photo ), pour environ 15-20 US$ par jour, ou une bicyclette (2 US$ par jour) en se rappelant que le climat est chaud, que les distances entre les temples ne sont pas négligeables et qu'à mon avis, il vaut mieux réserver ses forces pour escalader les hautes marches d'escalier des temples-montagnes... Mais tout est question d'âge et d'énergie !!

L'entrée des sites est payante : 37 US$ le "pass" valable la journée, 62 US$ valable 3 jours, 72 US$ valable jusqu'à 7 jours. Les tickets doivent impérativement être achetés à l'"official ticket center" (4 km de la ville de Siem Reap). A mon avis, trois jours constituent un temps minimum pour visiter les temples principaux. Le ticket, comportant la photographie de chaque visiteur, prise automatiquement au guichet d'achat, est plastifié. Il est demandé de le conserver soigneusement, en bon état, car il est vérifié par les gardes à l'entrée de chaque monument.

Ce ticket n'est pas valide pour les sites de Koh Ker et de Bang Melea, très éloignés (on parlera de leur accès dans leur description). L'entrée (un jour) du site de Koh Ker est de 10 US$, celle du site de Beng Melea de 37 US$.

Documentation

Avant d'entrer dans le vif des visites, quelques sites Web méritent d'être cités :

Historique du Cambodge :
http://fr.wikipedia.org/wiki/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cambodge

Histoire des royaumes d'Angkor :
https://www.histoire-et-civilisations.com/angkor-siecle-de-demesure/
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/archeologie-cite-geante-decouverte-autour-temples-angkor-cambodge-63160/

En faisant une petite recherche sur Google, on constatera aisément que nombreux sont les visiteurs qui ont, comme nous, éprouvé l'envie de consacrer un blog ou un site entier à ces extraordinaires témoignages du passé glorieux des Khmers.

Quelques livres :

Outre les sites Web cités plus haut, il est conseillé de se documenter dans divers livres et guides de voyage. Ceux indiqués ici ne constituent qu'un petit choix parmi tout ce qui a été écrit sur les temples d'Angkor.

 Angkor, cité Khmère.- Claude Jacques , Michael Freeman; disponible sur place à prix attractif. Très bien fait, très utile sinon indispensable
 Angkor, splendors of the Khmer civilization.- Marilia Albanese, Ed. White Star, 2006. Edition en petit format (20,5x15cm); très bonnes photos et texte excellent mais en trop petits caractères
 Cambodge, Lonely Planet. La qualité habituelle de ces guides nécessaires à tout voyageur; et une édition en français, qui plus est
 Cambodge, Guide du Routard. Bien documenté
 Visiter Angkor.- Hy Sanh; ed. Milan, 2002. Un ouvrage très bien fait.
 The new guide to the National Museum, Phnom Penh, 2006; vendu au Musée. Pour garder un souvenir de la visite (photos N/B)

On trouvera dans les hôtels, gracieusement distribués, des opuscules fort bien faits donnant, à côté de publicités pour les hôtels, restaurants, boutiques diverses de chaque ville importante du Cambodge, des descriptions sommaires de chaque site touristique, accompagnées de plans.

Quelques carnets de voyage sur le Web :

http://angkor.wat.online.fr/
http://www.impression-voyage.fr/asie/pays/cambodge

Organisation des visites

Elle dépend évidemment du nombre de jours que l'on se propose de passer ici. Certains suggèrent de procéder méthodiquement, sans rien oublier, d'autres d'aller voir en premier les monuments principaux, puis les secondaires et de finir en revenant aux endroits que l'on a préférés. Toutes les combinaisons sont possibles, pour autant que l'on évite de faire des kilomètres inutiles. Si on a recours aux services d'un tuk-tuk ou d'un véhicule de location, les conseils du conducteur sont, en principe, valables.

De manière générale, on conseille de commencer la journée très tôt, en pratique il est mieux d'être sur les sites le matin dès 6 heures. On évite ainsi, la foule, la lumière du soleil levant est belle et on bénéficie d'une ou deux heures de relative fraîcheur.

Pour notre part, nous avons organisé notre visite sur sept jours comme suit :

Jour 1. Enceinte d'Angkor Thom, Bayon, Baphuon, Phimeanakas, Terrasse des Eléphants, Terrasse du Roi Lépreux, Chau Say Thevoda, Thaommanom, Ta Prohm, Phnom Bakheng (au coucher du soleil)

Jour 2. Angkor Vat

Jour 3. Praeh Khan, Neak Pean, Ta Som, Mebon Oriental

Jour 4. Banteay Samré, Pré-Rup, Banteay Kdei, Srah Srang (bassin), Prasat Kravan

Jour 5. Angkor Vat (au lever du soleil), Bayon, Ta Keo, Terrasse des Eléphants, Terrasse du Roi Lépreux

Jour 6. Banteay Srei, Kbal Spean

Jour 7. Les temples du groupe des Roluos (Bakong, Praeh Ko, Lolei)

Jour 8. Groupe des temples de Koh Ker (Prasat Thom, etc.), Beng Melea.

L'accès aux temples du jour 8 n'est pas inclus dans le "pass" de sept jours, ce qui explique que la visite n'en soit faite qu'au jour 8.

Les incontournables

Indiquer les plus belles visites est, bien entendu, affaire de goût personnel. Le nôtre s'est défini comme suit :

 le monument le plus grandiose : Angkor Vat
 le plus somptueux : Bayon
 l'architecture, la décoration la plus fine : Banteay Srei
 l'ambiance "temple perdu au fond de la jungle" : Beng Melea
 le plus incroyable : Ta Prohm
 le lieu le plus original, bien différent de tous les autres : Kbeal Spean.

En fonction du soleil : au lever, Angkor Vat, au coucher Phnom Bakeng.

Temples au sud d'Angkor Thom

Angkor Vat

Depuis l'entrée du site, on traverse le pont qui enjambe les douves de près de 200 mètres de largeur. On franchit la première enceinte par un gopuram latéral (le gopuram porte monumentale d'enceinte de temple central est interdit par mesure de sécurité). La façade intérieure de cette enceinte est ornée de nombreuses apsara Danseuse céleste délicatement ouvragées. Puis l'on suit une longue allée de quelque 350 m, donnant accès à la seconde enceinte. De part et d'autre s'élevait autrefois la ville dont il ne reste rien car les bâtiments étaient en bois. Seule la pierre était réservée aux Dieux. Deux bâtiments appelés à tort "bibliothèques" par les archéologues sont placés, de part et d'autre, ainsi que deux bassins maigrichons où s'épanouissent des nénuphars roses. Puis un escalier donne accès à une terrasse cruciforme.

C'est de là que l'on pénètre, par un gopuram, dans la seconde enceinte du temple. Les longues galeries, à droite et à gauche, récèlent d'immenses bas-reliefs que l'on visitera plus tard.

On pénètre dans une cour intérieure, le cloître cruciforme, divisée en quatre parties, chacune pourvue d'un bassin de pierre. Sur la partie sud a été installé un autel dédié au Bouddha L'Eveillé. On y voit également quelques statues mutilées, victimes, elles aussi, de la guerre civile. Nous apprécions davantage les jolies apsara porte monumentale d'enceinte de temple qui, ça et là, agrémentent les murs. Des escaliers nous mènent à l'étage suivant de la troisième enceinte. On pénètre ainsi dans la cour au centre de laquelle s'élève, tel un château-fort, la partie centrale du monument. Les quatre escaliers qui y donnent accès sur les différentes faces sont actuellement fermés. Nous sommes donc limités à faire le tour de cette cour pour rechercher les différents point de vue sur les cinq tours (quatre gopurams et la tour centrale), qui constituent le coeur du temple.

On redescend ensuite au niveau de la galerie périphérique où s'étalent les bas-reliefs muraux sur près de 600 mètres au total. Nous commençons par la face Est, côté sud, où l'on découvre le bas-relief qui représente le mythe hindou du Barattage de la Mer de Lait, 49 mètres de longueur... Dans sa partie centrale, on note le Mont Meru (l'axe du Monde) reposant sur Kurma la Tortue, second Avatar Venue sur Terre d'un Dieu du Seigneur Vishnu Divinité qui protège l'Univers. Ce dernier est représenté coordonnant l'action de barattage des Dieux et des Démons. Les 88 Dieux tirent le corps du Naga Serpent mythique; à l'extrémité, s'y trouve Hanuman Général de l'armée des Singes dans le Ramayana qui les exhorte à plus de vigueur.

Dans la partie inférieure de la fresque, s'agite toute une vie marine.

La deuxième partie de cette galerie orientale, section Nord, est consacrée à la victoire de Vishnu sur les Asuras Démons. Ces bas-reliefs sont plus tardifs, du 16ème siècle, plus plats, donc de moins bonne facture.

On passe ensuite dans la galerie Nord, section Est, elle aussi de qualité moyenne. Ses bas-reliefs racontent la victoire de Krishna Dernier en date des Avatar du Seigneur Vishnu sur l'Asura Vana. La composition se termine par l'action de grâce de Krishna à Shiva Dieu des Ascètes au pied duquel est assis Ganesh Divinité à tête d'éléphant (la seule représentation du Dieu à tête d'éléphant à Angkor Vat).

La deuxième partie de la galerie Nord, section Ouest, est longue de 94 m et narre une bataille entre les Deva Dieux et les Asura Démons. On y voit les 21 Dieux principaux accompagnés de leur monture.

Le pavillon d'angle à cette galerie est en travaux, donc d'accès interdit, ce qui est dommage car de nombreuses scènes du Ramayana Epopée de Rama y sont gravées.

La galerie Ouest, section Nord est une remarquable description de la bataille de Lanka décrite dans le Ramayana Epopée de Rama. Les reliefs sont bien marqués mais la richesse, le foisonnement de la composition rendent difficile l'identification des personnages. On retrouve Rama et son frère Lakshmana, Hanuman, Ravana Roi de Lanka qui a enlevé Sita, l. On remarque une belle composition de Rama sur Hanuman, une autre de Ravana à vingt bras sur son char tiré par des lions. Les scènes de bataille entre l'armée des singes et les soldats de Ravana se déroulent à profusion.

Nous poursuivons la galerie Ouest par sa section Sud où se trouve décrite la grande bataille de Kurukshetra, l'objet principal de l'épopée du Mahabharata La plus grande épopée légendaire de l'Inde. On commence par l'armée des Kaurava ainsi qu'une représentation émouvante de Bhishma mourant, étendu sur un lit de flèches. Un peu plus loin, le Maître Drona, cheveux coiffés en chignon, file à toute allure sur son char. Puis vient la scène de la mort de Karna, tué par une flèche que vient de décocher Arjuna, que l'on voit un peu plus loin, campé sur son char. Partout, ce ne sont que combats acharnés au corps à corps. Sur la droite, on voit arriver l'armée des Pandava .

On arrive au pavillon d'angle du sud-ouest. Diverses scènes y sont sculptées sur les murs : Ravana secouant le Mont Kailash Demeure des Dieux, la Demeure céleste de Shiva Le plus grand des Dieux, Maître de Yoga et son épouse Pârvatî Epouse (parèdre) de Shiva; juste en face, une scène identifiée comme représentant Shiva sous la forme d'un Saddhu errant séduisant les femmes des Rishi Sage. Sur un autre mur, Kama , le Dieu de l'Amour et du Désir, décoche sa flèche de fleurs afin de sortir Shiva de sa méditation et le rendre amoureux de Pârvatî. Sur la scène voisine, on voit le corps de Kama pleuré par son épouse Ratî Epouse de Kama. En face, le combat de Valli et Sugriva (scène du Ramayana). Valli, tué traîtreusement par Rama, est pleuré par sa femme Tara.

Vient ensuite la galerie sud. Sur sa partie occidentale, elle présente une longue fresque de l'armée du roi fondateur d'Angkor Vat, Suryavarman II. Celui-ci est représenté de grande dimension et surmonté d'une quinzaine de parasols, emblèmes royaux. Un peu plus loin, des prêtres portent le feu sacré.

La deuxième partie, orientale, de cette galerie, est la description du Jugement de Yama le Dieu des morts. De nombreuses personnes s'avancent vers lui, confiantes, tandis que déjà, dans le registre inférieur du panneau mural, on voit les tortures cruelles que subissent les damnés. Mais Yama porte son jugement et ses deux assesseurs précipitent par une trappe ceux qui sont condamnés à l'un des 32 enfers. Malheureusement, la partie de la fresque décrivant ces enfers est assez abîmée.

Angkor Vat est suffisamment vaste et varié pour y passer de longues heures et prendre des centaines de photos. Nous en présentons ici quelque 140, classées en "thèmes".

Vues générales d'Angkor Vat
Levers de soleil sur Angkor Vat
Les Apsara et Devata d'Angkor Vat
Photos diverses d'Angkor Vat

Bas-reliefs de la galerie Est
Bas-reliefs de la galerie Nord
Bas-reliefs de la galerie Ouest
Bas-reliefs de la galerie Sud

Phnom Bakheng

Le temple-montagne hindou, dédié à Shiva Maitre du Yoga, de Phnom Bakheng date de la fin du 9ème siècle, ou du début du 10ème, c'est à dire sous le règne du roi Yasovarman Ier (889-910). C'est donc le premier monument d'importance à avoir été construit ici, après que le roi ait décidé de transférer sa capitale de Roluos à Angkor.

Situé en haut d'une colline d'où l'on jouit d'une vue imprenable sur Angkor Vat (à quelque 1500 mètres), ainsi que sur le coucher du soleil - qui attire d'ailleurs une foule considérable - le Phnom Bakheng fut en partie excavé de la roche (comme l'extraordinaire temple de Kailash, à Ellora en Inde). Les escaliers qui gravissent ses divers niveaux sont raides et les marches étroites.

On accède au Phnom Bakheng par un chemin qui contourne la colline par le nord car le chemin direct en escalier est en mauvais état. On peut aussi suivre un chemin plus court qui contourne la colline par le sud, chemin que suivent également les beaux éléphants qui amènent les touristes au sommet pour 15 US$. Si l'on s'attarde au sommet après le coucher du soleil, il ne faut pas oublier que la nuit tombe très vite et qu'il est alors préférable d'avoir une lampe torche pour suivre plus aisément le chemin de retour.

Photos de Phnom Bakheng

Angkor Thom

Angkor Thom, ou "Grand Angkor", désigne la cité royale entourée d'une haute enceinte construite par les souverains d'Angkor vers la fin du 12ème siècle sous le règne du roi Jayavarman VII. Les premiers travaux commencèrent peu après qu'Angkor ait été repris aux envahisseurs Cham par Jayavarman VII. La cité fut édifiée à l'intérieur d'un quadrilatère délimité par des douves de 100 mètres de largeur et une enceinte de murs de huit mètres de haut. Ces murs, orientés Nord-Sud et Est-Ouest, sont percés, aux points cardinaux, de quatre superbes portes fortifiées, ainsi que d'une cinquième Porte, vers l'Est, la Porte de Victoire qui donnait directement accès au Palais Royal.

Dans le périmètre d'Angkor Thom restent divers monuments dont les principaux sont le Bayon, le Baphuon, le Phimeanakas, ainsi que la terrasse des Eléphants et la Terrasse du Roi Lépreux, ainsi quelques autres bâtisses de moindre importance.

Photos d'Angkor Thom

Bayon

Le Bayon est l'un des monuments majeurs d'Angkor. Il a été popularisé par les tours de pierre sculptées de magnifiques têtes regardant les quatre horizons. Datant de la fin du 12ème siècle et dédié au Bouddha L'Eveillé, ce temple fut édifié par le roi Jayavarman VII (1181-1218) dans un style très spécifique. On le considère comme le plus surprenant des monuments que construisit ce roi. Postérieur de quelque cent ans à Angkor Vat, ce temple-montagne (la tour centrale figure le Mont Meru, l'axe du Monde dans la mythologie hindoue) semble avoir été construit sur un temple plus ancien. Le Bayon lui-même connut diverses transformations pendant près d'un siècle. Cette édification par étapes montre que l'on a longuement cherché avant de s'arrêter sur la forme définitive. Ceci explique probablement l'aspect quelque peu désordonné et fort complexe de de la construction.

On arrive sur le site par l'est en traversant un pont à Naga Serpent mythique, gardien des Mondes souterrains. Le premier gopuram perce le mur de l'enceinte extérieure. En suivant dans le sens des aiguilles d'une montre la galerie qui longe ce mur extérieur, on admire de remarquables bas-reliefs. Ceux du mur sud, en particulier, illustrent des scènes des batailles historiques qui se sont déroulées entre les Khmers et les Cham (du royaume Cham, sur le territoire de l'actuel Vietnam). On notera les différences de vêtements entre les guerriers Khmers et Chams. On distingue aussi les Khmers des tribus vêtus de simples pagnes. On pense généralement que ces scènes représentent l'invasion des Cham en 1177, à moins qu'il ne s'agisse d'une bataille postérieure au cours de laquelle les Khmers furent victorieux. Ces scènes de batailles montrent les armées en marche, les archers, les éléphants d'attaque. De nombreux morts jonchent le sol.

Y font pendant des ermites paisibles entourés de disciples, des scènes de cour, des dames cueillant des lotus et se promenant en bateau... Les dieux ne sont pas oubliés : on voit Vishnu Dieu protégeant l'Univers surmonté d'une Apasara Danseuse Céleste volante ou bien encore entouré de dévots, un Shiva barbu.

Très évocatrices encore sont les parties basses des bas-reliefs qui relatent la vie de tous les jours à cette époque, par exemple un combat de coqs, de sangliers, cuisinier faisant cuire des brochettes, le marché, une partie d'échecs, la naissance d'un enfant, potier, jongleur, lutteur..., ainsi que différents animaux. Deux ermites grimpent dans un arbre pour échapper à un tigre, un gros poisson avale un cerf.

Certaines parties des murs montrent des bas-reliefs commencés mais non terminés, ce qui indique la cessation des travaux dès la mort de Jayavarman VII. D'autres, comme par exemple au nord-est, sont moins intéressantes, plus fragmentaires.

Le deuxième niveau du temple est également entouré d'un mur et d'une galerie à bas-reliefs mais la réalisation en est nettement moins intéressante.

Le troisième niveau est une terrasse à peu près circulaire, limitée par une balustrade de Naga, où se dressent les nombreuses tours à visages et, au centre, la haute tour du sanctuaire central. Les tours à visages sont au nombre de 37, mais elles ne portent pas toutes des visages orientés vers les points cardinaux. L'ensemble est saisissant. On pense que ces visages représentent Avalokiteshvara Boddhisattva de la Compassion = Lokeshvara (littéralement le Seigneur des Mondes en sanscrit), le Boddhisattva de la Compassion dans la tradition bouddhiste du Mahayana Bouddhisme du Grand Véhicule, à moins qu'il ne s'agisse du roi Jayavarman VII divinisé.

Plus loin, à l'est de l'esplanade du palais royal, a été édifié un petit pavillon ouvert où l'on a installé une remarquable statue du Bouddha L'Eveillé dans sa représentation avec une canopée de Naga autour de la tête. Cette statue de 3,60 m de hauteur fut découverte en 1933, brisée en plusieurs morceaux, au fond du puits qui se trouve sous le sanctuaire central du Bayon. On pense que la statue aurait été jetée là au 13ème siècle, lors du retour en force de la religion hindoue.

Vues générales du Bayon
Photos des tours à visages du Bayon
Vues diverses du Bayon

Photos des bas-reliefs de la galerie Est
Photos des bas-reliefs de la galerie Sud
Photos des bas-reliefs des autres galeries

Baphuon

Proche du Bayon, le temple-montagne hindou, symbolique du Mont Meru, de Baphuon (prononcer Bapoun) fut construit au milieu du 11ème siècle (1060), sous le règne du roi Udayadityavarman II. Largement effondré en raison de restaurations malheureuses dans les années 30, il a été entièrement démonté et fait actuellement l'objet d'un important programme de remise en état. Le démontage eut lieu au début des années 70, avant la guerre civile, mais les registres qui répertoriaient les quelque 300000 blocs de pierre ainsi que l'emplacement de chacun furent détruits par les Khmers Rouges. Aussi, la reconstruction représente-t-elle un challenge colossal, une sorte de gigantesque puzzle.

On peut s'approcher pour se rendre compte de l'avancement des travaux et avoir une idée générale du monument, ainsi qu'en faire le tour. A l'arrière, côté ouest, un grand Bouddha couché en brique, ajouté assez tardivement à la structure du temple est, lui aussi, en cours de restauration.

Photos du temple de Baphuon

Palais Royal et Phimeanakas

Du palais royal de la ville d'Angkor Thom, dont la construction débuta dès le début du 11ème siècle sous le règne du roi Sûryavarman (les documents ne sont pas d'accord, certains indiquant Rajendravarman II) et fut poursuivie par ses successeurs, ne subsistent que peu de traces. Ce palais n'étant pas à vocation religieuse, la plus grande partie était en bois et disparut donc rapidement, une fois que le palais eut été abandonné, à la fin du 16ème siècle. Restent de nombreux vestiges épars que les archéologues exhumèrent, mais peu de monuments d'importance.

Le palais était entouré d'une enceinte de latérite de 585 x 246 m, de 5 mètres de hauteur, encore bien visible (on la traverse pour passer directement du temple du Baphuon à celui du Phimeanakas). Cette enceinte était percée de cinq grands gopuram Porte d'enceinte de temple, dont l'un était situé dans l'axe de la partie centrale de la Terrasse des Eléphants.

Le Phimeanakas, nom à la consonance curieuse qui signifie "Palais Céleste", désigne le temple faisant partie du Palais Royal. Construit à la fin du 10ème siècle ou au début du 11ème sous les règnes des rois Rajendravarman et Jayavarman V, ce temple hindou royal, fait de latérite et de grès, consiste en une grosse pyramide à trois niveaux reposant sur une base carrée. Il ne présente pas de caractéristiques architecturales remarquables mais il est intéressant d'en escalader les raides escaliers (celui de l'ouest est le moins périlleux ) pour jouir d'une belle vue sur le panorama environnant. Selon une légende locale, une femme-serpent résidait dans la tour du temple. Les dirigeants étaient obligés d'avoir des relations sexuelles avec elle durant la nuit pour s'assurer de la protection du royaume.

Photos du temple de Phimeanakas

Terrasse des Eléphants

La vaste esplanade que l'on découvre juste en sortant du Phimeanakas et de l'enceinte du Palais Royal est bordée, sur sa face Ouest, par la Terrasse des Eléphants que prolonge, au Nord, la terrasse du Roi Lépreux.

La Terrasse des Eléphants était une plate-forme de quelque 300 mètres de longueur sur laquelle le roi et sa cour prenaient place, lors des cérémonies et fêtes. Datant de la fin du 12ème siècle, elle fut donc aménagée du temps de Jayavarman VII (et de ses succcesseurs) alors que le Palais Royal existait déjà depuis des décennies. C'est le mur la délimitant à l'Est, haut de 2.5 m, qui constitue le clou de cet ensemble et lui donne son nom grâce aux monumentales sculptures d'éléphants qui le décorent. Cinq escaliers permettent d'accéder au niveau supérieur de la terrasse, trois au centre, un au nord, un au sud. Ce sont ces escaliers qui sont bordés par les plus belles sculptures d'éléphants en haut-relief, certains cueillant des lotus du bout de leur trompe. Les autres parties du mur sont ornés, sur toute leur longueur, de bas-reliefs d'éléphants ainsi que de Garuda Aigle blanc, monture du Dieu Vishnu.

A son extrémité nord, le mur se dédouble, en sorte que les reliefs qui en décorent les parties intérieures sont restées en parfaite condition. On y remarque, en particulier, un haut-relief de cheval à cinq têtes ou encore un éléphant terrassant un démon.

Photos de la Terrasse des Eléphants

Terrasse du Roi Lépreux

A proximité immédiate du nord de la Terrasse des Eléphants, se dresse un petit monticule de sept mètres de hauteur, limité sur ses faces sud, est et nord, par de hauts murs décorés en façade de remarquables bas-reliefs figurant des Apsara, des personnages royaux, etc... Certains, dans la partie inférieure, représentent des poissons et des crocodiles, animaux féroces qui peuplaient les eaux des douves à l'époque. Comme la Terrasse des Eléphants, la Terrasse du Roi Lépreux possède un double mur sur le côté Est ce qui a permis aux reliefs intérieurs de rester parfaitement bien conservés au cours des siècles. On y admire, en particulier, des Naga à cinq têtes (figurant les cinq éléments), des représentations effrayantes de Yama Dieu de la Mort accompagné de démons patibulaires.

Datant de la fin du 12ème siècle, la Terrasse du Roi Lépreux tient son nom de la statue placée à son sommet. On crut pendant longtemps que cette statue (dont l'original se trouve au Musée National à Phnom Penh) représentait un roi qui aurait contracté cette maladie invalidante. D'autres attribuent ce nom au fait que cette statue, lorsqu'elle fut trouvée il y a quelques décennies au cours des fouilles, intrigua par les taches sur la pierre, en fait provoquées par une sorte de lichen. Le personnage qu'elle représente reste également l'objet d'un débat entre spécialistes : les uns pensent que le roi en question aurait été soit Yasovarman Ier ou Jayavarman VII. D'autres, et cette interprétation semble actuellement la plus plus crédible, pensent que la statue représente Yama, le Dieu de la Mort dans l'hindouisme Religion, éthique des hindous. En effet, le lieu de la Terrasse du Roi Lépreux fut un crématorium royal.

Photos de la Terrasse du Roi Lépreux

Temples au nord d'Angkor Thom

Les temples de Preah Khan, Neak Pean et Ta Som peuvent se visiter l'un après l'autre car il sont situés le long d'une route qui, partant de la sortie nord de l'enceinte d'Angkor Thom, se dirige vers l'Est.

Preah Khan

Situé au nord de l'enceinte d'Angkor Thom, le beau temple bouddhiste de Preah Khan, dont le nom signifie "épée sacrée", fut édifié à la fin du 12ème siècle sous le règne de Jayavarman VII. C'est un vaste complexe monastique qui présente à la fois des caractéristiques architecturales et des oeuvres artistiques remarquables. A l'origine, ce fut un monastère et une école bouddhique, qui regroupait jusqu'à 1000 moines. Il servit aussi de résidence au roi Jayavarman VII durant le temps de reconstruction de son palais à Angkor Thom. Alors que le temple de Ta Prohm, à trois kilomètres de là, était dédié à la mère du roi, celui de Preah Khan fut dédié à son père.

Bien que le Buddha ait été honoré ici, la résurgence de l'hindouisme au 13ème siècle apporta son lot de destruction d'images du Bouddha, ainsi que la mise en place dans ce temple, en particulier, de Shiva Lingam Symbole de Shiva.

L'arrivée peut indifféremment s'organiser par l'ouest ou par l'est. En venant de Siem Reap, on arrive par l'ouest. Une large allée encadrée de bornes de pierres, sculptées de petits lions perchés sur leurs pattes arrière, trace son chemin dans la jungle. On traverse sur un pont de Naga où les Dieux et Démons barattent sans relâche, les douves bordées d'immenses arbres. On arrive devant le mur d'enceinte de latérite qu'enjambent un peu plus loin les racines d'un énorme fromager. Un grand Garuda Aigle de Vishnu debout, adossé à ce mur, accueille le visiteur.

On erre dans des dédales de corridors, de petites cours et de passages sombres, à la recherche de frises, sculptures, bas-reliefs et linteaux. On découvre ainsi de majestueux Dvarapala Gardiens des temples debout dont l'un porte un trident shivaïte, de nombreuses Devata dans des niches, un Shiva méditant, et sur deux murs plusieurs Sages en méditation. Au point central du temple se trouve un petit stupa installé tardivement au 16ème siècle. Non loin de là, un Shiva Lingam rappelle que ce lieu fut aussi dédié à Shiva. Plusieurs beaux linteaux de porte attirent l'attention : l'un représente Rama revenant dans sa capitale d'Ayodhya au terme de son exil, un autre Vishnu couché sur le Serpent Ananta , un autre encore Krishna soulevant le Mont Govardhana pour protéger les villageois du courroux d'Indra Roi des Dieux, un dernier enfin une partie d'échec sur un bateau. Vers la partie orientale du temple, on repère aisément une salle de danse (sacrée) aux frises d'apsara sur les linteaux et les colonnes. Sur le côté, un peu à l'écart, se dresse un bâtiment particulier appelé "maison de feu", unique par ses grosses colonnes rondes. L'usage en est resté inconnu. La sortie côté Est se fait par un gopuram donnant sur une belle terrasse cruciforme que prolonge un pont de Naga orné de lions dressés.

Photos du temple de Preah Khan

Neak Pean

Une longue allée bordée de bosquets touffus de bambous et autres essences conduit au temple. Edifié à la fin du 12ème siècle sous le règne du roi Jayavarman VII, le constructeur du Bayon, ce temple bouddhiste se dresse sur une petite éminence circulaire au milieu d'un bassin carré de 70 m de côté, bordé de ghâts Marches en bordure d'une étendue d'eau, rivière ou lac. En fait, à l'origine, le temple était placé au centre d'un vaste baray (grand bassin d'eau stock´e en vue de l'irrigation, clos de digues), le Jayatataka (3500m x 900 m), disparu de nos jours.

Ce qui reste du temple lui-même est fort modeste : une tour ouvragée sur les faces de laquelle le Bodhisattva Sage Lokeshvara apparaît encadré dans une fausse fenêtre. L'intérieur recèle un petit sanctuaire ouvert vers l'Est. Le monticule sur lequel se trouve ce temple est encerclé à la base par deux gros Naga dont les queues s'entremêlent à l'Ouest et dont les têtes se dressent à l'Est, encadrant l'escalier d'accès. Ces Naga, du nom de Nanda et Upananda, assimilent ainsi le bassin au mythe hindou du lac Avanatapta, au pied du Mont Kailash, la Demeure des Dieux.

Devant cet escalier, un cheval de pierre du nom de Balaha, l'une des formes du Bodhisattva Lokeshvara, vient en aide à des marins voulant s'échapper de l'emprise d'une ogresse. On les voit s'aggriper à ses flancs.

Le bassin est encadré, à l'extérieur de ses quatre côtés, par d'autres petits bassins de 25 m de côté. Entre le grand et les petits bassins sont placées des sortes de petites chapelles à-moitié enterrées. Chacune se singularise, à l'intérieur, par un déversoir (faisant communiquer l'eau du grand bassin vers les petits bassins) ouvragé en un mascaron réaliste; de l'Est au Nord, on découvre ainsi : une tête d'homme, un lion, un cheval et un éléphant.

Photos du temple de Neak Pean

Ta Som

Construit à la fin du 12ème siècle sous le règne du roi Jayavarman VII, ce monument bouddhiste dans le style du Bayon, pour une fois d'assez petite taille, était un complexe monastique. Le gopuram par lequel on pénètre dans l'enceinte du temple est surmonté, sur ses quatre faces, par le visage serein habituel du Bodhisattva Lokeshvara.

Ses gopurams d'entrée, ses sanctuaires intérieurs en disposition cruciforme le font ressembler, selon les spécialistes, quoique en plus petit, au Ta Prohm. Ses frises sculptées et les Devata sur les murs sont en bon état et intéressantes. Ayant suivi une série de corridors et de petites salles, on aboutit à la sortie Est extrêmement spectaculaire car le gopuram est enserré dans le réseau puissant des énormes racines d'un immense fromager.

On dit que le Ta Som est dédié à la mémoire des ancêtres des rois.

Photos du temple de Ta Som

Temples à l'est d'Angkor Thom

Les descriptions des temples partent de la sortie orientale de l'enceinte d'Angkor Thom, en suivant une direction d'ouest vers l'est.

Chau Say Thevoda

Situé non loin à l'est de la porte orientale de l'enceinte d'Angkor Thom, ce petit temple hindou élégant, dédié à Shiva et Vishnu, fut édifié peu avant le milieu du 12ème siècle, sous le règne de Suryavarman II. Il a été restauré depuis peu avec beaucoup de soin. On y voit des reliefs muraux à thèmes hindous aussi bien que bouddhiques.

Photos du temple de Chau Say Tevoda

Thommanom

Situé à quelques dizaines de mètres du temple précédent, en fait de l'autre côté de la route d'accès, le Thommanom est également un petit temple fort beau et très photogénique. Le matériau qui servit à sa construction, un grès qui a pris, avec le temps, une magnifique patine, n'est pas étranger à la séduction qu'il exerce sur le visiteur. Dédié aussi à Shiva et Vishnu et édifié avant le Chau Say Thevoda, sous le règne du même roi Suryavarman II, on peut y admirer de nombreuses représentations de Devata sur les murs. On remarquera que son style est semblable à celui d'Angkor Vat, dont il fut contemporain. Sa restauration, bien réussie, fut menée à bien dans les années 60.

Photos du temple de Thommanom

Ta Prohm

Le complexe monastique bouddhiste de Ta Prohm, édifié au début du 12ème siècle pendant le règne du roi Jayavarman VII qui le dédia à sa mère, donne à ses visiteurs, comme celui de Beng Melea, une expérience unique car il permet de se faire une idée de ce qu'ont vécu les premiers archéologues (français) qui "redécouvrirent" les temples d'Angkor, immergés au milieu d'une végétation tropicale dense d'arbres gigantesques. On estime généralement que le Ta Prohm est en meilleur état que Beng Melea et que la qualité architecturale en est supérieure. De plus, proche d'Angkor Vat, sa visite en est facile, peut-être trop, à en juger par l'abondance des touristes qui s'y pressent.

Il faut parcourir environ 300 mètres d'un large chemin dans une jungle aux grands arbres pour y accéder. Plus on s'en approche, plus les arbres deviennent énormes. Les plus gros sont les "slengs", selon les pancartes qui les nomment. On remarque aussi un magnifique gommier (nom local "chheuteal"), dont le haut fût puissant s'élève à des dizaines de mètres de hauteur. On pénètre dans l'enceinte de ce temple bizarre car il est complètement enserré entre les racines de grands arbres, des fromagers pour la plupart. De nombreuses pierres sont à terre ou en éboulis mais subsistent néanmoins des éléments architecturaux : murs, portes, petites tours, souvent ornés de fins bas-reliefs de devata et autres personnages. Certains apparaissent entre les arbres comme des fantômes. L'accès de ce lieu et la déambulation de nombreux touristes sont facilités et parfaitement organisés grâce à des passerelles en bois, mais l'excès de monde gâche un peu l'ambiance.

Les fouilles de ces ruines fournirent, en leur temps, un trésor de pierres précieuses et d'or. C'est que ce temple était fort riche car il contrôlait l'activité économique de quelque 3000 villages alentour.

Photos du temple de Ta Prohm

Banteay Kdei

Edifié à la fin du 12ème siècle et au début du 13ème sous le règne du roi Jayavarman VII, ce temple bouddhiste est conçu dans le style d'Angkor Vat et du Bayon. Comme le Bayon, il connut, au cours de sa construction, diverses modifications qui en rendent le plan quelque peu confus. Durant le règne de son constructeur, ce fut un complexe monastique. De belle taille, il fut construit sur les restes d'un temple antérieur. Mais les matériaux pour l'édifier ne furent pas de la meilleure qualité en sorte qu'au cours des siècles, il connut pas mal de dégradations, encore visibles de nos jours, car des travaux de restauration seraient bien utiles.

On y pénètre normalement par l'entrée Est. Celle-ci est marquée par une enceinte percée d'une porte que surmonte une tour avec les visages du Bodhisattva Lokeshvara, comme on l'a déjà vu ailleurs, à diverses reprises. Sur l'avant du temple se trouve une terrasse cruciforme avec Naga et lions. Sur le côté, un bassin peu profond. L'allure du temple est assez inhabituelle : le bâtiment n'est pas très haut et les pierres de couverture forment un toit arrondi. Cà et là, dans des niches, des Devata. Dans le premier gopuram a été installée une chapelle où trône un Bouddha. Aussitôt après, on entre dans la salle de danse aux nombreux piliers décorés de danseurs seuls ou en couple, de faible relief. Un peu plus loin, la tour du sanctuaire est gardée par des Dvarapala Gardiens de temples masculins et féminins, la femme ayant les yeux ouverts. Cette tour ainsi qu'un gopuram Porte dans l'enceinte d'un temple voisin sont enserrés par des cordes sans doute pour les empêcher de se disloquer. Un peu plus loin, les murs d'une galerie sont de guingois et ne tiennent debout que grâce à de gros contreforts en bois. On sort du temple par sa face Ouest et l'on va jusqu'à la tour Ouest aux visages de Lokeshvara.

Photos du temple de Banteay Kdei

Srah Srang

A quelque 200 mètres à l'Est de l'entrée du temple de Banteay Kdei, se trouve le grand (800 x 400 m) bassin (baray) de Srah Srang, terme qui signifie tout simplement "bassin des ablutions" en langue khmère. Il fut réalisé du temps de Jayavarman VII et creusé en 953. C'est le seul baray en eau de nos jours. Des Garuda de pierre, visage tourné vers le lac, bordent la terrasse qui le surplombe, composant un agréable cadre.

Photos du Baray Stah Srang

Pre Rup

C'est un temple-montagne imposant construit à la fin du 10ème siècle, quelque dix ans seulement après celui du Mebon oriental, sous le règne de Rajendravarman II et dédié à Shiva (hindouisme). Ses tours successives s'élèvent sur trois terrasses se rétrécissant en pyramide. Les accès à ces terrasses sont très raides avec de hautes marches. Les tours des différents niveaux sont sommairement bâties en latérite. Des linteaux ornent leur fausse porte, mais la plupart sont dans un piteux état. Là où ils sont abîmés ou manquants, la restauration s'est contentée de plaquer un ciment gris du plus mauvais effet. Les éléments décoratifs, de la base au sommet du temple, sont en définitif rares. le temple est surtout remarquable pour son ensemble et les vues générales.

Photos du temple de Pre Rup

Mebon Oriental

On se trouve à l'extrême Est des circuits des temples d'Angkor (à l'exception, évidemment, de Banteay Srei, encore plus lointain) que desservent sans rechigner les conducteurs de tuk-tuk.

Edifié à la fin du 10ème siècle par le roi Rajendravarman II, ce temple hindou fut dédié à l'origine à Shiva. On se rappelle qu'en 928, le roi usurpateur Jayavarman IV avait transféré sa capitale à Koh Ker. Mais son pouvoir fut de courte durée et seize ans plus tard, Rajendravarman II réinstalla à Angkor la capitale du royaume Khmer. C'est à cette occasion qu'il fit construire ce temple du Mébon oriental, alors sur une île au milieu du baray oriental, depuis lors desséché. Il dédia le temple à Shiva, en l'honneur de ses parents. Des inscriptions rappellent que son édification fut aussi réalisée pour célébrer le retour à Angkor du siège du pouvoir royal.

Comme le Pre Rup dont il adopte le style, c'est un temple-montagne comportant trois hauts niveaux et couronné de cinq tours. On en gravit les raides escaliers. Une première terrasse est gardée aux quatre angles par des éléphants de pierre. Une deuxième terrasse, plus haut, également. Sur cette deuxième terrasse s'élèvent aux angles cardinaux et secondaires (donc dans les huit directions) des petites chapelles, petites tours en brique, dont les linteaux de porte sont particulièrement intéressants par les scènes mythologiques hindoues qu'elles représentent : Indra sur son éléphant, Gaja Lakshmî Déesse de la 
Richesse entourée d'éléphants (comme son nom l'indique !), Narasimha Avatar de Vishnu éventrant le démon Hiranyakashipu Démon que détruisit Vishnu , etc.

Sur la terrasse supérieure, se trouvent encore quatre tours où, là encore, on note des linteaux bien ouvragés, dont Ganesh chevauchant son rat selon une représentation extrêmement rare (on a l'impression que Ganesh chevauche sa propre trompe). Sur la tour centrale, les points cardinaux sont marqués par des linteaux : Indra Roi des Dieux à l'Est, Yama Dieu de la Mort sur son buffle au Sud, Varuna Divinité de l'Eau sur l'oie Hamsa Oie à l'Ouest, selon l'iconographie hindoue traditionnelle des Dikpâla Gardien des directions .

Un Bouddha protégé par la canopée d'un Naga à cinq têtes trône dans le sanctuaire...

Du temple du Mébon Oriental, on peut rejoindre rapidement le temple de Ta Som, un peu au nord.

Photos du temple du Mebon oriental

Banteay Samre

Edifié au milieu du 12ème siècle sous le règne du roi Suryavarman II, c'est à dire à peu près à la même époque qu'Angkor Vat dont il aurait le style (disent les spécialistes), c'est un temple hindou dédié au Dieu Vishnu.

Une allée de 200 m mène à l'entrée du temple. On y pénètre par le gopuram Est après avoir remarqué, au passage, la terrasse cruciforme qui le précède et ses lions dressés, comme trop souvent mutilés, malheureusement.

Le temple de Banteay Samre, de petites dimensions, a été restauré avec beaucoup de soin, en sorte qu'il est très agréable et instructif de le parcourir. Les murs sont érigés en grosses pierres de latérite, mais tous les éléments décorés, comme les encadrements de portes, les fenêtres à balustres, les linteaux, les frontons, etc., ainsi que le monument central qui abrite le sanctuaire principal, sont en grès. On admirera des linteaux tels que celui du Soleil et de la Lune, des petits personnages finement gravés sur des pilastres (Vishnu couché sur le Serpent, Hanuman, Varuna, etc.).

Malheureusement, on ne peut pas s'approcher du sanctuaire central ce qui limite les possibilités de photographies de détails.

Du temple de Banteay Samre, on revient vers Siem Reap en reprenant la même route jusqu'au baray de Sra Srang où l'on tourne à gauche. Au passage, on pourra visiter le temple suivant.

Photos du temple de Banteay Samre

Prasat Kravan

Le Prasat Kravan est intéressant car ce fut l'un des premiers monuments du site d'Angkor, en 923. Ce ne fut pas une construction royale mais elle fut entreprise par des nobles du royaume. Le temple a été intelligemment restauré il y a une quarantaine d'années. Cinq belles tours de brique, alignées selon un axe nord-sud, se dressent sur une plate-forme de briques. Ces tours s'ouvrent vers l'Est et, à l'intérieur, certaines sont caractérisées par des bas-reliefs en brique, ce qui exceptionnel à Angkor où les bas-reliefs sont en grès, un matériau à grain fin qui permet un meilleur rendu et surtout une meilleure conservation.

Dans le sanctuaire Nord, on admire à l'intérieur un relief bien conservé de la déesse Lakshmî (déesse de la richesse), vénérée par des orants. Dans une main, elle tient le chakra Symbole de Vishnu de Vishnu, dont elle est la parèdre (Shakti Equivalent féminin).

Les trois faces du sanctuaire central présentent aussi de beaux reliefs en brique : à gauche le Dieu Vishnu, sous sa forme du Nain Vamana L'un des Avatar de Vishnu, parcourt l'océan; ses quatre mains portent trois de ses attributs habituels plus une fleur de lotus. En face de l'entrée, un autre Vishnu, à huit bras, est encadré par des assistants masculins et féminins. A droite enfin, on note un fort beau Vishnu chevauchant sa monture l'aigle Garuda.

Photos du temple de Prasat Kravan

Temples au Nord de Siem Reap

Banteay Srei

Datant de la fin du 10ème siècle, ce temple hindou fut édifié sous le règne Rajendravarman II et terminé par Jayavarman V. Son nom signifie la "citadelle de la femme" et il se trouve à 25 km d'Angkor Vat. On y accède par une route pittoresque. Les tuk-tuk ou taxis demandent un tarif plus élevé pour se rendre jusqu'à cette destination plus lointaine que les autres temples d'Angkor.

De petites dimensions puisque son enceinte intérieure ne dépasse pas trente et quelque mètres de côté, il n'en demeure pas moins l'un des plus beaux monuments Khmer. Construit en grès rose de grain fin, contrairement à la plupart des autres temples, il offre au visiteur un extraordinaire ensemble de délicates sculptures que les artisans de l'époque ont développé à l'extrême.

Photos du temple de Banteay Srei (série 1)

Photos du temple de Banteay Srei (série 2)

Kbal Spean

Il est recommandé de coupler cette visite avec celle du très beau temple de Banteay Srei, le site de Kbal Spean étant plus éloigné. Datant du 11-13ème siècle, du temps de Suryavarman I, en ce qui concerne ses débuts, Kbal Spean est aussi connu sous le nom plus facile à retenir de "Rivière aux Mille Lingam Symbole de Shiva". Il ne fut découvert qu'en 1969 (on peut cependant présumer que les autochtones le connaissaient bien avant...) et resta inaccessible jusqu'en 1998, une fois que les risques liés à la présence de Khmers Rouges réfugiés dans les jungles isolées de la région eurent disparu.

Du parking (on ne peut venir ici qu'en taxi, ou à la rigueur en tuk-tuk mais c'est déjà assez loin de Siem Reap), on suit un chemin bien balisé sur environ 1500 mètres, à travers la jungle. Une partie du trajet escalade une pente forte parsemée de gros éboulis rocheux. Les noms de nombreux arbres sont inscrits sur des panonceaux. Des racines courent au sol comme de gros serpents. On transpire comme des bêtes pour grimper à travers les rochers jusqu'en haut de la colline. On arrive près d'une petite rivière, dont le lit rocheux est tapissé de centaines de petits Lingams sculptés. Sur les rochers voisins, on découvre de ravissantes sculptures en bas-reliefs représentant diverses divinités hindoues : Vishnu couché sur Ananta, le Serpent d'Eternité (plusieurs représentations), Brahmâ Dieu de la Création, ainsi que d'autres petites scènes. Le cadre environnant est très beau et reposant. En descendant la rivière sur quelques dizaines de mètres, on arrive à une petite cascade de 7-8 mètres de hauteur.

De retour au parking, on peut déjeuner dans l'une des gargottes.

Photos du site de Kbal Spean

Temples à l'est de Siem Reap : groupe des Roluos

Roluos est le site central d'une dynastie connue sous le nom de Hariharalaya. Près de 50 années après que Jayavarman II eut installé le royaume indépendant de Kambuja sur le Mont Kulen en 802, il déplaça sa capitale à Hariharalaya. Jayavarman II mourut à Roluos vers 850 mais ses successeurs y demeurèrent encore jusqu'à ce que Yasovarman Ier déplace la capitale sur le site de Yasodhapura (autre nom d'Angkor), vers l'an 905. Phnom Bakheng fut le premier temple construit à Angkor et fut donc le temple de Yasovarman Ier.

Le groupe des Roluos date de la fin du 9ème siècle et c'est le plus ancien des sites que comporte la période pré-angkorienne qui soit ouvert au public.

Les trois temples de ce groupe important, le Bakong, le Lolei et le Pre-Ko, présentent des similitudes architecturales, de décoration et de construction. Il est important de se souvenir, lorsqu'on les visite, qu'ils sont antérieurs aux monuments d'Angkor, afin d'en apprécier les différences.

Le Bakhong

Le Bakhong (ne pas confondre ce nom avec le Phnom Bakheng, près d'Angkor Vat) est le premier des temples-montagnes, édifié au centre de la première capitale Angkorienne, Hariharalaya. C'est un temple impressionnant dont la pyramide culmine à 15 mètres de hauteur, auxquels s'ajoutent encore 15 mètres de la tour du sanctuaire. Les murs de son enceinte extérieure délimitaient autrefois un quadrilatère de 850m sur 650. Construit par le troisième roi de l'ère angkorienne en tant que temple d'Etat, le Bakhong représente la première application, à grande échelle, du concept de temple-montagne et servit de modèle pendant près de quatre cents ans. Il est également original par l'emploi de la pierre à grande échelle et non de la brique. Bien que Indravarman Ier en ait commencé l'édification, ce temple reçut divers ajouts par les souverains postérieurs. Ainsi, la partie supérieure et les tours datent du 12ème siècle. Quelques uns des décors de linteaux, sur les tours périphériques, sont de belle facture.

On accède au temple par une longue allée (reste d'un pont de Naga) franchissant de belles douves encadrées d'une luxuriante végétation. Les deux premiers gopuram Porte monumentale passant l'enceinte d'un temple sont en ruine. Suit une esplanade qui entoure la pyramide du temple. De part et d'autre de l'axe Est-Ouest se trouvent deux bâtiments, les "salles longues" ou "bibliothèques", qui ont la particularité d'être dotées d'une porte latérale. En faisant ensuite le tour du "temple-montagne", on découvre une série de hautes tours de briques munies de fausses portes en pierre encadrées par des gardiens de briques recouvertes de stuc. Quelques visages sont en bon état et gracieux.

On escalade ensuite le temple proprement dit par de raides volées de marches, en cinq niveaux successifs. Deux lions encadrent chaque escalier. Des éléphants de pierre surveillant les points cardinaux intermédiaires (nord-est, sud-ouest, etc.) sont bien reconnaissables mais fort abîmés. La terrasse supérieure est ponctuée d'un série de douze petits stupa , certains réduits à l'état de tas de pierres. Sur le mur de la quatrième terrasse, il reste des fragments rares de bas-reliefs. Sur la cinquième terrasse s'élève la tour du sanctuaire, de style Angkor Vat, donc postérieure, comme on l'a dit, au reste du monument.

Photos du temple de Bakhong

Le Prasat Lolei

De la fin du 9ème siècle (893), le temple de Prasat Lolei est hindou et fut construit sous Yasovarman Ier (889-915), fils de Indravarman, sur ce qui était autrefois une île située au milieu d'un vaste Baray (bassin entouré de digues, constituant une réserve d'eau d'irrigation). Initialement prévu pour six tours, organisées en deux groupes de trois, comme le temple de Prah Ko, seules quatre tours de brique ont été construites, sur une double plate-forme de latérite. Sur l'un des frontons des portes, on distingue un Ganesh Dieu à visage d'éléphant, étrangement semblable à celui du temple du Mebon oriental.

Tout proche, un temple bouddhiste moderne s'est installé.

Photos du temple de Prasat Lolei

Le Preah Ko

Le Preah Ko est constitué de six (en fait cinq) grandes tours de brique, alignées en deux rangées d'axe nord-sud, construites sur une plate-forme basse de latérite. La tour du centre, côté Est, est la plus haute. Face aux tours de l'Est, en arrivant sur le site, trois Nandi Taureau, véhicule de Shiva de pierre font face aux édifices (Preah Ko signifie Taureau). En février 2008, la tour centrale est en cours de restauration, entourée d'échafaudages de bois. Comme au Bakhong, ces tours sont munies de fausses portes de pierre encadrées de divinités gardiennes en brique recouverte de stuc blanc. D'autres éléments décoratifs en stuc, tels que des feuillages, subsistent aussi. Les divinités gardiennes sont masculines sur les trois tours de l'Est et féminines sur les trois tours de l'Ouest. Au-dessus des portes de pierre, on observe un grand linteau en grès sombre, très bien sculpté et finement ouvragé. La plupart de ces linteaux sont en bon état. Comme au Bakhong encore, certains piedroits des portes sont gravés d'inscriptions qui ont permis de connaître la date d'installation et de consécration du temple, ainsi que les éléments de préparation de cette fête religieuse rituelle.

Photos du temple de Preah Ko

Temples au nord-est de Siem Reap

Le groupe des temples de Koh Ker

Koh Ker se trouve à quelque 80 km au nord-est de Siem Reap et sa visite, combinée avec celle de Beng Melea, sur la même route, demande une petite journée. Vu la distance, il sera préférable de louer un taxi. Le prix de location demandé est de l'ordre de 100 US$.

Koh Ker abrite les ruines de la capitale de l'empire Khmer, pour la période entre 928 et 944. Ce déplacement de la capitale, d'Angkor jusqu'en ce lieu éloigné, fut provoqué, croit-on, par des problèmes de succession dans la lignée royale et intervint peu de temps après qu'Angkor eut été choisi comme capitale (après Hariharalaya). Il est toutefois sûr qu'en 928, le roi Jayavarman IV, probablement un usurpateur du trône, y installa sa nouvelle capitale.

Apparemment, il fut assez fortuné et puissant pour édifier cette cité impressionnante de temples, monuments et prasats hindous, entourant un immense baray (réservoir pour l'irrigation), le Rahal. Jayavarman IV régna sur Koh Ker durant 20 années, et mourut en 941. Son fils, Hashavarman II serait resté dans la capitale de Koh Ker pendant trois ans, avant que la capitale ne revienne, cette fois définitivement, à Angkor.

La visite de la plupart des monuments de Koh Ker se fait par une bonne piste qui forme une boucle autour du baray, asséché de nos jours. Le temple le plus important et le plus imposant est le Prasat Thom, dont l'énorme pyramide de sept étages (hauteur 40 mètres) domine largement le paysage alentour. On traverse des gopurams et diverses ruines avant d'arriver sur la grande esplanade où se dresse cette pyramide. L'escalier d'accès est heureusement partiellement doublé d'un escalier en bois récemment mis en place. L'escalier de pierre qui lui fait suite a des marches très hautes, de plus en plus étroites lorsqu'on accède aux étages supérieurs.

Sur la terrasse sommitale d'environ 10 mètres de côté, se trouve un puits entouré de murs. Aux angles extérieurs de ce mur ont été gravés de grands Garuda Aigle blanc, véhicule de Vishnu. On ne les aperçoit que difficilement et partiellement car ils sont cachés par de grosses pierres en éboulis.

On s'arrêtera également aux petits temples de Prasat Balang et Prasat Thneng, où demeurent encore les Shiva Dieu des transformations, Maître du Yoga lingams Symbole de Shiva d'origine, insérés dans de grands snanadroni Cuve de pierre. Pour les amateurs, on signalera encore quelques autres temples : le Prasat Pram, à l'entrée du site, comporte cinq tours, le Prasat Neang Khmau, le Prasat Chen, le Prasat Chrap, et enfin le Prasat Damrei dont la périphérie présente des éléphants de pierre; il possède aussi un linteau représentant Indra Roi des Dieux sur son éléphant Airavata. Tous sont situés le long de la piste carrossable (voir carte).

Le site de Koh Ker n'est pas entièrement déminé. On ne s'éloignera donc pas des chemins indiqués.

Photos des temples de Koh Ker

Beng Melea

C'est l'un des sites les plus extraordinaires des monuments angkoriens. On peut se rendre compte de l'interaction, au cours des siècles, entre les monuments bâtis par l'homme, et la puissance de la nature qui les envahit, les disloque et progressivement, les assimile. Certes, à Angkor, le superbe temple de Ta Prohm possède ces mêmes caractéristiques. Mais à Beng Melea, loin d'Angkor, les visiteurs sont incomparablement moins nombreux, ce qui permet de beaucoup mieux goûter l'ambiance, l'étrangeté des lieux.

On accède au site par une allée de 200 mètres de long partant de la route (NB : en face, gargotte pour déjeuner - bonne nourriture). De loin, on ne voit quasiment rien. C'est en passant sous le couvert des arbres que l'on commence à comprendre. Pour accéder à l'enceinte intérieure, des passerelles de bois ont été aménagées et serpentent à travers les différentes parties du temple, offrant ainsi des vues saisissantes; elles retirent un peu de naturel au cadre extraordinaire, mais on ne pourrait pas circuler au milieu de ces amoncellements des ruines disloquées au fil des siècles par les énormes racines des fromagers. Sous ce couvert végétal dense, la lumière est atténuée, et les pierres, les sculptures, ont acquis un revêtement de lichens (ou de mousses ?) verdâtres. Les statues sur les murs, que l'on repère ici ou là, procurent un sentiment curieux fait d'admiration pour leur esthétique, mais aussi de nostalgie, comme si elles étaient des êtres vivants dégradés par les atteintes de leur grand âge...

Beng Melea fut édifié sous le règne de Suryavarman II, au 11ème siècle dans un style voisin de celui des monuments d'Angkor, en même temps, d'ailleurs, qu'Angkor Vat ou un peu avant, en sorte qu'il a pu servir de modèle. Les linteaux et bas-reliefs sont relativement rares et disséminés sur le site, mais on suppose qu'ils ont pu être plus nombreux autrefois.

Photos du temple de Beng Melea

 

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