Etincelles dorées dans l'azur noir brillant,
Âmes désincarnées pour Ailleurs s'envolant.
Où l'Ailleurs est-il donc, si ce n'est en nous-même,
Car c'est dans la caverne qu'ils savent qu'on les aime
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Commentaire :
Les étincelles dorées évoquent les âmes de ceux qui ont quitté la vie terrestre. Certes, parmi les âmes, certaines
(beaucoup?) sont ternes, grises, voire sombres, mais ici, il s'agit des âmes dorées et légères. Elles s'élèvent
dans "l'azur noir brillant". L'azur est le synonyme poétique du ciel réel. Le ciel est brillant ce qui suggère la pureté, et
son caractère "divin". Mais il est noir aussi. Le noir mat est la négation, l'annihilation, la gehenne, tandis que le noir brillant est céleste,
mais en même temps, il ne reflète plus les différenciations du monde des phénomènes. "Âmes désincarnées" :
voilà ce que sont donc les étincelles dorées, ce sont les parcelles éternelles des êtres qui ne sont plus incarnés.
Et ces âmes désincarnées s'envolent pour Ailleurs : où, on ne sait pas, mais vers un domaine mystérieux et à jamais
inconnu des vivants, jusqu'au jour où...On se pose en effet la question "Où Ailleurs est-il donc ?". Et l'auteur ose écrire que cet Ailleurs
n'est qu'en nous-mêmes, ou bien est aussi en nous-mêmes (car l'Ailleurs est, je dirais, par définition, hors espace et hors temps = pas question,
ici, d'une quelconque notion de paradis...). Arrive enfin l'explication d'un Ailleurs : "c'est dans la caverne qu'ils savent qu'on les aime". La caverne, c'est
la caverne du coeur, concept que l'on retrouve dans plusieurs traditions spirituelles. Vient ensuite un "ils" intrigant. En effet, on désigne ainsi les
âmes désincarnées. Il faudrait donc dire "elles savent etc.". Mais "ils" est le texte d'origine. Donc, soit lapsus malencontreux soit
autre chose. Il pourrait s'agir du fait que les âmes désincarnées ne sont plus sexuées. Donc, les désigner par ils ou elles est sans importance