La Birmanie (Myanmar)

Trésors cachés

 

 

 

 

 

 

 

Généralités

Un trop court voyage début 2011 en Birmanie, merveilleux pays dont le nom a été remplacé en 1989 par des "révolutionnaires" désireux d'éliminer les souvenirs de l'époque coloniale pour imposer l'"authentique" Myanmar, m'a convaincu de mettre en ligne photos et commentaires.

Je n'apprécie guère les avis véhéments des gens "engagés" qui conseillent de ne pas aller dans ce pays aux infrastructures douteuses, et aux gouvernants militaires cupides, cruels et insensibles aux souffrances de leur pauvre peuple.

Les conseils de boycott ne peuvent pas aider les Birmans (Myanmars).

Au contraire, si la vie effectivement difficile des Birmans vous importe, allez visiter leurs superbes sites anciens, dépensez vos précieux Euros pour améliorer un peu leur sort. Vous reviendrez enrichis de contacts bien sympathiques avec une population encore peu polluée par le tourisme de masse et vous aurez visité des lieux magnifiques dont il n'existe pas d'équivalent ailleurs.

S'il est sage de s'informer de la situation réelle de ce pays, sur les plans politique, économique et social, c'est pour voyager en pleine conscience de ce que l'on voit et comprendre un peu la vie des gens. Le gouvernement mérite sans aucun doute sa mauvaise réputation, mais on ne voit généralement ni policiers ni soldats. Etat policier, certes, mais discret. L'étranger ne constate normalement rien d'anormal. Dans vos contacts, il est, à notre avis, préférable de s'en tenir à une attitude neutre et de ne pas mettre votre interlocuteur dans l'embarras, ou pire, en danger. Il arrive, par exemple, que des moines cherchent à engager la conversation avec des touristes; faites ce que vous voulez, mais sachez que ce sont eux qui prennent des risques. Au pire, vous seriez expulsé. Pas eux. De toutes façons, leur accent anglais incompréhensible vous découragera probablement...

On sera avisé de lire avant le départ un document éclairant sur la situation politique en Birmanie et l'attitude à avoir pour voyager en étant averti des enjeux : Situation en Birmanie

NB : vous aurez sans doute un peu de mal avec la toponymie. Les noms de lieux sont, en effet, difficiles à mémoriser, et la transcription de leurs noms, encore plus. Quelques précisions sur les termes :
Pahto est un temple, sans plus de précision
Paya est un terme générique qui désigne un temple bouddhique
Zedi est une pagode, en fait un stupa, pour utiliser un terme plus précis
Gyi se prononce dji, et signifie "grand".

Les photos  

Nous présentons une large sélection de photos, car le nombre de blogs ou sites sur l'Internet consacrés au Myanmar est assez limité; nous souhaitons donc apporter une petite contribution à la connaissance de ce pays méconnu et particulier.

L'accès aux photos est indiqué dans chaque paragraphe.

Les photos présentées sur ce site ont toutes une hauteur de 650 à 700 pixels et une résolution de 72 pixels par pouce. Pour un meilleur confort, il est préférable de disposer d'un moniteur de 17 pouces en résolution 1280x800 pixels. Si vos caractéristiques sont inférieures, réduisez le nombre de barres d'outils affichées en haut et en bas de l'écran par votre navigateur.

Aller au Myanmar  

Le plus simple, et d'ailleurs pratiquement la seule solution pour les visiteurs Européens, est de se rendre à Bangkok (Thailande) puis de prendre l'avion pour Yangon (Rangoon), la capitale.

Il est facile de trouver des promotions Paris-Bangkok sur l'Internet.

Quant à Bangkok-Yangon, on a le choix entre trois compagnies, dont Air Asia, compagnie low-cost dont les tarifs sont nettement moins chers que ceux de la concurrence. Sinon, on peut prendre la Thai Airways Intl.

Sur le site d'Air Asia, faites des simulations avec des dates différentes : les tarifs varient et souvent de manière importante. Plus vous prendrez votre billet à l'avance, moins vous paierez. Pas besoin de confirmation pour le retour. Au départ de Yangon, conservez 10 US$ en liquide pour la taxe d'aéroport.

On peut aussi se rendre à Yangon depuis : Singapour, Kuala Lumpur (Malaisie), Guangzou et Kunming (Chine), Siem Reap (Cambodge), Taipei (Taïwan), Hanoi (Vietnam).

L'entrée au Myanmar n'est possible que par Yangon. La liaison avec Chiang Mai (Thailande) est suspendue depuis quelques années.

On n'oubliera pas que l'entrée au Myanmar nécessite l'obtention d'un visa (valable ving huit jours). On peut se le faire délivrer à l'Ambassade de Myanmar 60 rue Courcelles 75008 Paris, téléphone : 0156881590, tarif 25 Euro. Voir le site Ambassade Myanmar pour davantage de détails.

On peut aussi se procurer le visa en deux jours ouvrables à l'ambassade du Myanmar, à Bangkok :

Voir l'emplacement de l'Ambassade du Myanmar à Bangkok.

L'adresse est la suivante : 132, SATHORN NUA ROAD, Bangkok, 10500. On y arrive en quelques minutes depuis Saphan Taksin par le bus n°17. Descendre à l'arrêt situé en face du St Louis Hospital.

S'y rendre le matin à partir de 9h. Le retrait se fait dans l'après-midi, 48 heures (jours ouvrables) plus tard. Le montant demandé est de 820 Bahts (environ 20 Euro), deux photos d'identité. Le passeport doit avoir une durée de validité de 6 mois au moins au moment du voyage. Il ne faut pas faire de demande anticipée mais quelques jours seulement avant le voyage, car la durée de validité de 28 jours commence avec la délivrance du visa. Il faut indiquer une adresse à Yangon (hôtel). Il semblerait qu'en cas de dépassement de durée sur place, on ait à payer une amende de 3 US$ par jour, ce qui fait dire à certains voyageurs qu'il ne faut donc pas s'en priver... Nous leur en laissons la responsabilité.

Argent  

C'est calamiteux mais c'est ainsi : votre carte bleue Visa (ou toute autre carte de crédit) ne vous servira pratiquement à rien en Birmanie. A part quelques commerçants importants qui procèdent à des compensations par des voies détournées, tous les échanges se font en cash. Il est hautement préférable de se munir de dollars US, quoique l'Euro puisse être changé, à un taux moins intéressant, dans les principales villes.

Faites attention à ce que vos billets soient impeccables, sinon on vous les refusera. En revanche, les petites coupures de la monnaie nationale sont abominables, usées et super crasseuses ! Dans le document que l'on vous donne à remplir dans l'avion avant l'atterrissage, ne déclarez pas vos devises. On ne vous demandera rien à l'arrivée. Aux guichets de l'aéroport, n'essayez pas d'aller changer vos devises contre des F.E.C. (Foreign Exchange Currency), le système a été abandonné il y a quelques années, et vous n'avez plus aucune obligation de montant de change journalier.

Ne changez ni dans une banque, ni à l'aéroport en arrivant. En ville, tout se passe au noir, avec un différentiel de taux de change de l'ordre de 20%. Il vaut mieux éviter les démarcheurs dans la rue... Quel que soit votre hôtel, on vous renseignera.

La monnaie nationale est le Kyat (prononcer Tchiat); 1 Euro vaut environ 1000 Kyats début 2011. Toutes vos petites dépenses pouvant se faire en Kyats, il faut changer des devises assez souvent. Vous avez donc intérêt à plutôt avoir des billets de 50 ou 100 US dollars (quelques 10 et 20 aussi) ou Euro.

Les hôtels demandent généralement un paiement direct en dollars.

Organiser un circuit  

Les déplacements intérieurs peuvent demander du temps car les infrastructures sont modestes. On compte par exemple 16 heures pour se rendre par la route de Yangon à Mandalay et les bus n'offrent pas le confort de ceux que l'on trouve en Thailande. Si l'on n'est pas pressé et que l'on est assez jeune et rustique pour accepter ce genre d'inconfort, c'est la solution la moins coûteuse. Le train est tout aussi lent. La solution de luxe, qui fait gagner beaucoup de temps, est le déplacement par avion. Les vols intérieurs ne sont pas particulièrement bon marché (on peut même dire que c'est cher), par exemple : Yangon-Nyaung U (Bagan) 189 US$, Bagan-Mandalay 91 US$, Mandalay-Heho (Lac Inle, Nyaung Shwe) 81 US$, Heho-Yangon 186 US$.

On a le choix entre plusieurs compagnies qui assurent ces liaisons avec régularité et sécurité:

Air Mandalay, Air Bagan, Myanmar airways International, la compagnie d'Etat à la réputation sulfureuse et qui n'est donc pas conseillée, et enfin Asia Wing, une nouvelle compagnie.

Voir une carte du Myanmar

Dans certains cas, comme le trajet Mandalay-Bagan (ou l'inverse), on peut envisager un déplacement par bateau. Il faut se renseigner sur place car les liaisons dépendent de la saison (niveau de l'eau).

En dehors des destinations classiques, par exemple l'extrême nord, il faut se renseigner sur les autorisations spécifiques nécessaires.

Il est aisé de voyager seul au Myanmar, sans l'assistance d'une agence de voyage. Néanmoins, traiter l'organisation pratique de votre voyage (réservation des vols intérieurs et hôtels) avec une agence de Yangon fait gagner du temps et le coût du service est largement justifié. Sur les sites touristiques, on trouve des guides dont les services sont très appréciables pour profiter au mieux du temps que l'on y consacre. Les agences de Yangon en ont sélectionné d'excellents.

Les coûts d'hôtellerie au Myanmar sont raisonnables. On peut trouver, dans la capitale, des hôtels corrects (chambre climatisée propre et confortable, salle de bains individuelle, télé) pour environ 40 US$ par jour, et 20-25 US$ dans les villes secondaires. En revanche, dans les gammes inférieures d'hébergement, on se souviendra que les prix bas s'accompagnent de prestations très médiocres. Le faible nombre de touristes ne pèse pas sur la concurrence des prix.

On trouve aisément des restaurants bon marché à la nourriture excellente. Compter environ 2-3 Euro pour un repas simple.

Les visites de monuments sont généralement payantes. Le prix d'un ticket d'entrée est compris entre 3 et 5 US$ (3 US$ le plus souvent). A Bagan, l'entrée du site est de 10 US$, valable pour deux jours.

Santé et autres risques  

Le Myanmar est connu comme un pays où le tourisme est peu développé (310000 visiteurs dont 13000 Français en 2010), pour des raisons politiques, principalement. Causes et conséquences : les infrastructures, de santé entre autres, sont plutôt faibles.

On trouvera quelques indications utiles sur les risques sanitaires et vaccinations utiles au Myamar sur le site suivant : Santé au Myanmar.

Documentation  

On trouvera beaucoup d'informations sur divers sites francophones. En voisi quelques-uns :

Site de Lonely Planet sur le Myanmar

Forum de Lonely Planet sur le Myanmar

Site du Routard sur le Myanmar

Guides touristiques :
Myanmar Birmanie, Lonely Planet, 10/2009
Birmanie, guide bleu évasion. Birmanie
Guide du Routard, Birmanie, 2010-2011
Myanmar Birmanie, Le Petit Futé, 5/2010
Birmanie (Myanmar), collection bibliothèque du voyageur, Gallimard, 1/2006
Le grand guide de la Birmanie, Gallimard, 2001

Quelques carnets de voyage sur le Web :

Blog 1

Blog 2 et Blog 3

Blog 4

Blog 5

Images quotidiennes  

Un voyage au Myanmar c'est, au-delà de la visite de monuments anciens magnifiques, la rencontre avec le quotidien de gens qui vivent à mille lieues de la mondialisation et de nos préoccupations occidentales. Les photos présentées ici sont ordinaires et reflètent un peu de leur vie, du moins je l'espère.

Photos de tous les jours

 

Yangon  

Yangon, autrefois Rangoon (nom que l'on trouve encore souvent utilisé, par exemple sur les sites web des agences de voyage, compagnies aériennes, etc. et même Wikipedia), a été la capitale du Myanmar jusqu'en 2005, date à laquelle une nouvelle capitale, Naypyidaw, près de Mandalay, a vu le jour. Néanmoins, Yangon demeure la capitale économique et la plus importante des villes.

Quand on débarque en provenance de Bangkok, le constraste est saisissant. Rares avions sur le tarmac, aéroport moderne mais peu animé. Rien à voir avec Suvarnabhumi, le bourdonnant et gigantesque aéroport de Bangkok !! Heureusement, les policiers sont souriants et aimables.

Yangon compte environ 4.5 millions d'habitants sur les 50 millions de ce pays de 678500 km2 (23% plus grand que la France). Les encombrements sont fréquents sur la route qui relie l'aéroport à la ville (25km). Le parc automobile est vieillot, c'est presque un euphémisme, les immeubles aussi. Bref, il n'y a pas grand intérêt à s'attarder dans cette ville. La plupart des touristes partent vers les villes de l'intérieur dès le lendemain de leur arrivée.

Deux visites sont cependant incontournables à Yangon :

 La Paya (temple) Shwedagon
 Le marché

Les immeubles d'architecture coloniale du centre ville ne brillent ni par leur originalité ni par leur état d'entretien, la pagode Sule, dans le centre également, avait son stupa en rénovation lors de notre voyage, le musée national est un bon exemple de ce qu'il ne faut pas visiter, malgré des objets intéressants (beaux instruments de musique, vêtements royaux somptueux, marionnettes), tellement le cadre est sinistre.

Les guides touristiques signalent aussi :
- un grand Bouddha couché dans la Paya Chaukhtatgyi
- le lac royal (Kandawgyi), lieu de promenade avec une belle vue sur la Paya Shwezagon
- le musée des pierres précieuses qui expose, entre autres, le plus gros saphir du monde

La Paya Shwedagon  

C'est le monument le plus important du pays, le coeur du bouddhisme birman, et il mérite largement sa réputation. Pour le visiteur non spécialiste, comme nous, c'est proprement indescriptible. Cette impression est renforcée par le fait que la Paya Shwedagon est le premier monument birman que l'on visite en arrivant dans le pays et l'on n'a pas eu le temps de s'acclimater au style, à l'architecture locale. Située au sommet d'une colline qui domine la ville de plus de 50 m, la Paya Shwedagon est au centre d'une esplanade de 5 ha.

La Paya Shwedagon, au premier abord, c'est une forêt de stupas dorés, brillant de tout leur éclat. Au centre, l'immense et élégant stupa couvert de feuilles d'or, est entouré de stupas plus petits, chacun d'eux étant, à son tour, entouré de stupas plus petits encore. On dit que la pointe du stupa, surmontée d'une sorte d'ombrelle, le hti, est ornée de nombreuses pierres précieuses.

Des pavillons de prière, aux beaux toits de bois de teck sombre, très décorés, accueillent les pèlerins. Partout règne une ambiance paisible et silencieuse de recueillement, malgré la foule.

Autour du stupa central, aux quatre points cardinaux et aux points intermédiaires, sont placées des statues animales. Chacun de ces animaux accompagnant le Bouddha a une symbolique particulière : ils représentent les huit jours de la semaine, le mercredi comptant pour deux jours, car on distingue le mercredi matin et le mercredi après-midi. Les gens y versent de l'eau en offrande, selon leur propre jour de naissance.

L'accès à la Paya Shwedagon demande la montée de longues séries de marches mais on peut emprunter un ascenseur si l'on est fatigué.

Le Scott Market  

Renommé Bogyoke Aung San, du nom du père de la célèbre opposante au régime militaire, Aung San Suu Kyi, fondateur du mouvement de l'indépendance du Myanmar, assassiné en 1947, le Scott Market, en plein centre ville, vaut la visite. Créés en 1926, ses bâtiments aux armatures métalliques sont bien conservés. Dans les allées, se succèdent de nombreux magasins où l'on trouve beaucoup d'artisanat, des jades, quelques antiquités; des joailleries côtoient des échoppes de tee-shirts ou de longis, les fruits ne sont pas loin des objets en laque de Bagan... Le Scott Market est le lieu de passage des touristes qui viennent faire leurs emplettes avant de quitter le pays.

Photos de Yangon

 

Bagan  

Je rêvais depuis des années d'aller à Bagan (=Pagan). Je n'ai pas été déçu. Ces quelque 2200 temples, la plupart passablement en ruines et de petites tailles, disséminés sur 4200 hectares, au milieu d'une plaine aride au sol ocre rouge, parsemée d'acacias, dans une ambiance quasi-irréelle avait de quoi attirer. Les photos rendent bien ces fins de journées à l'atmosphère un peu floue, ces lointains légèrement brumeux dus aux particules de sable en suspension dans l'air.

Ce site magique mériterait largement d'être inscrit au Patrimoine Mondial établi par l'UNESCO. Les raisons invoquées pour ne pas le faire sentent le prétexte politique foireux (construction d'une autoroute -où ?). Et même s'il y a eu des abus (un golf, parait-il), c'est justement une raison de plus pour rapidement protéger ce site aussi unique qu'exceptionnel.

En 1990, le gouvernement, qui ne fait décidément pas dans la dentelle, décréta l'abandon du village de Bagan et la création d'un nouveau village, à une quinzaine de km au sud. Il existe donc deux villages : Old Bagan, non loin de l'agglomération de Nyaung U et de l'aéroport du même nom, et New Bagan, où sont rassemblés la plupart des hôtels. On peut cependant résider indifféremment dans l'un ou l'autre des villages.

Photos du site de Bagan

Conseillé : Un excellent site sur Bagan.

Une carte simple de Bagan.

Les monuments  

Nous avions évidemment parcouru l'excellent chapitre du Lonely Planet pour préparer la visite de ce site remarquable qui demande un minimum de deux journées. Cependant, nous avons été bien inspirés de suivre les suggestions de notre guide local. Les descriptions ci-après suivent donc une progression chronologique s'étalant sur deux journées.

Première journée : Paya Shwezigon, Pahto Htilominlo, Upali Thein, Ananda Paya, Paya Seinnyet Ama et Nyama (temple des deux soeurs), Kyaung Soe min Gyi, Nan Paya, Paya Manuha.

Deuxième journée : Marché de Nyaung U, temple de Gubyaukgyi (village de Wet Kyi In), temple de Shwesandaw (Paya Shwesandaw), temple de Shinbinthalyaung (grand Bouddha couché), Pahto Thabyinnyu, Nathlaung Kyaung, Paya Maha Bodhi, Bupaya, Pahto Ape Ya Dana, temple de Gubyaukgyi (village Myin Ka Bar), temple de Dhamma Yan Gyi, temple de Sula Muni.

Les déplacements ont été faits en voiture. On peut aussi louer sur place des vélos, ou des calèches à cheval; il ne faut pas oublier que les distances entre les divers points d'intérêt ne sont pas négligeables. Divers blogs de voyageurs témoignent de la chaleur qui règne en ces lieux. Nous y sommes allés en janvier, dans des conditions idéales.

Les fins de journée seront agréablement occupées par des couchers de soleil somptueux admirés depuis l'un ou l'autre des temples que votre guide vous indiquera.

Quelques informations sur l'histoire des monuments

Le royaume de Bagan a une longue histoire qui se déroule sur près de cinq siècles, de 850 à 1360. Depuis plusieurs siècles, une cité de la dynastie Pyu s'était installée sur les rives de l'Ayeyarwadi. On a la certitude qu'en 850, elle était déjà relativement développée. A cette époque, l'hindouisme importé d'Inde et du Népal était prédominant, aux côtés du bouddhisme Mahayana, ou bouddhisme du nord.

L'avènement du roi Anawrahta en 1044 allait tout changer. A cette époque, le bouddhisme Theravada du Sri Lanka entrait en concurrence avec la Mahayana dans tout le pays et en particulier dans le royaume de Bagan. Manuha, roi môn de Thaton (au sud-est) avait essayé de convertir Anawrahta au Theravada qui demanda des livres saints et, ne les obtenant pas, envahit le royaume Thaton et ramena en 1057 Manuha prisonnier (voir Paya Manuha), ainsi que des milliers de lettrés et les fameux textes sacrés (le Tripitaka).

Le roi Anawrahta lança alors un gros programme de constructions de temples (dont la Paya Shwezigon, la Paya Shwesandaw), que continuèrent ses successeurs, notamment Kyanzittha, Alaungsithu, Narapatisithu, asseyant ainsi le développement prodigieux et d'une rapidité exceptionnelle de Bagan.

Mais dès 1287, l'invasion des Mogols de Kubilaï Khan allait porter un premier et rude coup à ce premier Empire birman. Ce déclin allait se poursuivre et s' accentuer tout au long du 14ème siècle, bien que le site conservât encore son importance culturelle et religieuse, du moins dans la première moitié du 14ème siècle. Il semble bien qu'ensuite, les lieux, ayant été largement pillés et dépouillés de tout ce qui pouvait avoir quelque valeur, furent abandonnés et retournèrent à la jungle.

 Paya Shwezigon

Ne pas confondre avec la Paya Shwedagon de Yangon !! Les noms se ressemblent...

Située non loin de la bourgade de Nyaung U, cette belle Paya du début du 12ème siècle se distingue par un stupa élégant qui servit souvent de modèle par la suite. Il se dresse au-dessus de trois terrasses successives. Aux points cardinaux, des pavillons abritent des Bouddhas debouts. Elles sont de style Gupta tardif (Inde) et datent du 12ème siècle. Aux angles, des animaux mythiques (lion) gardent le stupa.

On remarquera également un grand et beau pavillon à toits multiples.

 Pahto Htilominlo

Ce Pahto géant et fort décoratif fut édifié par le roi Nantaungmya en 1218. Après son allée d'accès, bordée d'artisans proposant des peintures sur toile bien exécutées selon divers procédés, on visite l'intérieur où se trouvent quatre beaux Bouddhas dorés anciens.

 Upali Thein

Face au Pahto Htilominlo, l'Upali Thein (du nom d'un moine), est une salle d'ordination datant du 13ème siècle. D'aspect assez massif, ce bâtiment rectangulaire imite l'architecture des bâtiments en bois de la même époque. A l'intérieur, subsistent des fresques plus tardives (17-18ème siècles), en assez bon état. Photos interdites, comme dans tous les monuments où l'on peut voir des fresques.

 Ananda Paya

Proche de Old Bagan, la Paya Ananda est considérée comme l'un des plus beaux monuments de tout Bagan. C'est aussi l'un des plus grands et des mieux restaurés, bien qu'il ait subi de gros dégâts lors du tremblement de terre de 1975. Le monument d'origine date de 1105 (roi Kyanzittha) et ses proportions parfaites forcent l'admiration.

Les entrées sont surmontées d'un faîtage en forme d'épi. A l'intérieur, des couloirs font le tour du monuments, permettant la circumambulation autour des quatre chapelles intérieures où siègent de beaux Bouddhas dorés debouts ou assis dont deux seulement sont d'origine. Le Bouddha du sud, en bois de pin, est réputé pour ne pas avoir la même expression selon qu'on le regarde de près ou de loin.

Les couloirs périphériques sont ponctués de niches, dont l'une abrite la déesse Sarasvati.

 Paya Seinnyet Ama et Nyama

Sur le bord de la route menant à New Bagan, ces deux petits temples jumeaux, dit "des deux soeurs", proches d'un zedi, méritent l'arrêt photo. Ils dateraient du 11ème siècle.

 Kyaung Soe Min Gyi

Il s'agit d'un monastère en brique, lui aussi sur la route de New Bagan.

 Nan Paya

Ce temple présumé hindou aurait été édifié dès le 11ème siècle. Son architecture extérieure présente de belles fenêtres à jali (claustra), des motifs typiquement indiens du makara (monstre aquatique semblable au crocodile) ou encore du vase d'abondance (kalasha) et des frises animales (hamsa ou oie de l'Himalaya) sur le soubassement du temple. A l'intérieur, l'espace sacré du sanctuaire est délimité par quatre gros piliers sur lesquels on voit d'excellentes représentations en bas-relief du dieu Brahma à quatre visages, brandissant dans ses mains des fleurs de lotus ouvertes (utpala = dressées), dans lesquelles il est possible de voir une influence iconographique tibétaine...

Ailleurs, on voit une autre image typiquement indienne : c'est le Kirtimukha ("Visage de Gloire), visage grimaçant vomissant des fleurs.

On prétend que le sanctuaire central abritait autrefois un Bouddha, affimant ainsi la suprémacie du bouddhisme sur les autres religions. A vrai dire, on n'en a pas de preuve particulière.

 Paya Manuha

Juste à côté de la Nan Paya, mais dans une enceinte séparée, la Paya Manuha rappelle le sort infortuné du roi Thaton (dynastie Mön) détenu à Bagan après avoir perdu son royaume contre le roi Anawrahta. Thaton fit édifier ce temple curieux dont l'extérieur, assez banal, n'annonce pas les Bouddhas que l'intérieur conserve. Sur la face avant, orientée vers l'est, trois chambres séparées mais communiquant entre elles par d'étroits passages, contiennent chacune un grand Bouddha assis d'aspect peu amène et, de fait, bien coincés entre les murs; en fait, ces Boudhas représentent le roi fort marri dêtre retenu prisonnier...

Sur la face arrière du temple, on accède par un court escalier à une pièce longue et très étroite qui abrite un Bouddha couché, lui aussi peu ravi de se trouver en pareille position...

Devant le temple on remarquera, sur son socle, un très grand bol à offrandes en bois laqué.

Dans un angle, un bâtiment ordinaire expose diverses statues, parmi lesquelles on remarque la Reine des Nat du Mont Popa, la Déesse Sarasvati sur son oie, etc.

 Temple (temple-caverne) de Gubyaukgyi (village de Wet Kyi In)

Datant du 13ème siècle, ce petit temple renferme de belles fresques murales illustrant les Jataka.

 Temple de Shwesandaw (Paya Shwesandaw)

C'est un stupa circulaire qui couronne ce temple construit au 11ème siècle, donc assez tôt pour Bagan. Des escaliers permettent d'atteindre les terrasses périphériques successives qui ponctuent la base carrée. On peut admirer le coucher du soleil depuis la terrasse supérieure.

A l'arrière du monument, côté est, on peut découvrir un grand snanadroni (bassin d'écoulement des eaux lustrales), représentant le Yoni. Il s'agit donc typiquement du vestige d'un ancien temple dédié à Shiva, puisque, dans ce genre de temple, ce bassin de pierre reçoit, en son centre, le Shiva Lingam, symbole du dieu Siva et objet de la vénération des fidèles. A côté, dans une petite construction en pierre, est vénéré un très beau Bouddha assis en pierre noire.

 Temple de Shinbinthalyaung (grand Bouddha couché)

Juste en face du temple de Shwesandaw, ce bâtiment en briques rectangulaire allongé abrite un Bouddha couché de 18 m de longueur, installé ici au 11ème siècle, donc bien avant l'édification du temple.

La tête du Bouddha, sereine, est orientée vers le sud, probablement pour ne pas tourner le dos au temple. De plus, les pieds sont bien alignés ce qui indique que le Bouddha est ici vivant, dans une attitude de repos.

 Pahto Thatbyinnyu

C'est le plus haut des temples de Bagan, avec ses 61 mètres. Construit au 12ème siècle, il consiste en deux énormes parallépipèdes l'un sur l'autre, chacun étant surmonté d'une série de trois terrasses de taille décroissante.

C'est un temple à l'architecture intermédiaire entre le style ancien plus petit et ramassé, et le style aérien qui caractérise les monuments plus tardifs, avec leurs hauts stupas élégants.

 Nathlaung Kyaung

Voisin du Pahto Thatbyinyu sur lequel on a une belle vue d'ensemble, le monastère (Kyaung) Nathlaung est reconnu comme un temple hindou. Très ancien, puisque construit en 931 par le roi Taunghthugyi, c'est un temple dédié au dieu Vishnu, le dieu qui assure l'Equilibre de l'Univers.

On voit sur le mur sud extérieur, dans une niche le dieu Vishnu allongé et endormi; de son nombril jaillit une tige de lotus. Le dieu Brahma à quatre visages est assis en haut à gauche, sur la fleur du lotus.

A l'intérieur (photos interdites), on voit quelques bas-reliefs subsistant depuis que les statues et plaques de bas-reliefs du temple ont été volées par un industriel étranger.

 Paya Maha Bodhi

Quand on arrive sur le site de la Paya Maha Bodhi, on pense immédiatement au temple bouddhiste de Bodhgaya (Bihar, Inde). Bien entendu, puisque ce temple homonyme en est la réplique... La Paya Maha Bodhi a été édifiée au début du 13ème siècle, sous le règne du roi Nantaungmya. Les statues, assez médiocres, qui ornent les niches des murs extérieurs, ainsi que les frises de danseurs en stuc, sont plus tardives.

 Paya Bupaya

Située dans un joli site surplombant la rive de la rivière Ayeyarwadi, la Paya Bupaya est le monument le plus ancien de Bagan. Sans pour autant valider les datations optimistes qui la font carrément remonter aux premiers siècles de notre ère, la Paya Bupaya date au moins du 9ème siècle, ce qui n'est déjà pas si mal. Son style est dit Pyu, du nom d'un royaume mal connu de cette époque, dont les habitants, probablement boudhistes, étaient certainement influencés par l'hindouisme.

La Paya Bupaya, bien restaurée après le tremblement de terre de 1975, présente un zedi d'une belle structure ovoïde qui ressemble à s'y méprendre à un Shiva Lingam. Elle est surmontée d'une gracieuse partie sommitale (hti).

Tout proche, on remarquera un bâtiment abritant un Nath, Esprit de l'Orage, et une niche avec un autre Nath, l'Esprit Protecteur de la ville.

 Pahto Ape Ya Dana

En pénétrant dans ce temple trapu, la première chose que l'on remarque, tout au fond dans son sanctuaire, est un Bouddha assis de belle allure. Mais il faut aussi prendre le temps de regarder (lampe torche nécessaire), les statuettes dans les niches ainsi que les peintures murales. On peut y voir divinités hindoues et divers Boddhisatva.

 Temple de Gubyaukgyi (village Myin Ka Bar)

Edifié en 1113 par le roi Rajakumar, ce temple affiche résolument une forte influence indienne dans son architecture. Les murs extérieurs sont tapissés de stuc finement et abondamment décoré, les fenêtres à jali sont surmontées d'un faîtage en épi, etc.

A l'intérieur, on détaillera (lampe-torche nécessaire) les peintures murales bien conservées, ce qui est surprenant pour un monument aussi ancien. On peut penser que la pénombre qui règne à l'intérieur, ainsi que la température assez régulière, grâce à la petitesse des ouvertures, ont contribué à cette préservation. On notera que le sommet (stupa) en briques du temple est de grande taille par rapport au reste du bâtiment.

 Temple (Pahto) Dhamma Yan Gyi

C'est un temple massif construit à la fin du 12ème siècle sous le règne du roi Narathu. Il ressemble quelque peu au Pahto Ananda.

Parmi les lieux de visite que nous n'avons pas visités à Bagan, faute de temps, on peut citer : le Pahto Gawdawpalin, le Pahto Sula Muni, le musée archéologique, balade en barque sur la rivière Ayeyarwadi, et bien sur, d'autres temples mineurs, puisqu'il y en a beaucoup d'autres...

Hébergement  

Toute une gamme d'hébergements existent. Citons, par exemple, l'excellent Thiri Marlar à New Bagan, en bordure du village avec une excellente vue sur la savane ponctuée de vieux monuments. Dans les restaurants bon marché, on notera à Nyaung U, le Shwe Taung Tan, ou le Sarabha, et à New Bagan, le Silver House.

Artisanat  

Bagan est célèbre pour ses ateliers d'objets en laque. On en trouve de tous styles et de toutes qualités à des prix doux. La seule contrainte à l'achat de ces beaux objets est le transport. Près de certains temples, des artisans peintres proposent de bonnes reproductions sur toiles de motifs des peintures murales anciennes. Ils se servent d'ouvrages spécialisés pour rester fidèles aux modèles dont l'accès reste autorisé mais la photographie totalement interdite. De plus, la lumière réduite dans les temples ne permet pas d'apprécier la richesse de cette iconographie religieuse. Le plus souvent, il s'agit de scènes des Jataka, ces légendes des vies antérieures du Bouddha. A New Bagan, Old Bagan et Nyaung U, des magasins concentrent une large gamme de la production artisanale.

 

Mandalay  

Seconde ville en importance du Myanmar (environ 1 million d'habitants), Mandalay est située dans une région sèche au centre du pays, à quelque 700 km au nord de Yangon. Célèbre pour son rôle historique, mais également, de nos jours, pour son activité commerciale, Mandalay fut la capitale de la Birmanie jusqu'au 19ème siècle, avant que les Britanniques n'aient eu l'idée de faire main basse sur ce pays riche mais divisé. C'était également un grand centre culturel et de nombreux monastères furent édifiés dans la région.

Mandalay, en fait, n'est pas une ville très ancienne. Elle ne se développa qu'à partir du 18ème siècle, mais très rapidement, pour vivre son apogée après le milieu du 19ème siècle. Ce sont des agglomérations voisines, Sagaing, Inwa et Amarapura, aujourd'hui quasiment des banlieues de Mandalay, qui furent tour à tour capitales royales, à partir du 14ème siècle, lorsque le royaume de Bagan s'effondra. L'histoire de la Birmanie étant particulièrement complexe... et agitée, nous prions le lecteur intéressé de s'informer sur des sites spécialisés pour plus de détails.

Les principales visites à Mandalay sont donc les suivantes :

Visites de monuments en ville  

 Paya Mahamuni (Mahamuni signifie Grand Sage): situé dans le sud de la ville, ce temple datant de 1784 mais reconstruit après un grand incendie en 1884, abrite une grande (4m) statue en bronze très vénérée de Bouddha; à longueur de journée, les gens viennent prier et appliquer (pas les femmes) une feuille d'or sur la statue en sorte qu'elle "grossit" au fil des ans (l'épaisseur d'or atteindrait 15 cm). Une photo de ce Bouddha à plusieurs années d'intervalle en porte témoignage. Selon la légende probablement vraie, cette statue aurait été rapportée en 1784 de Mrauk U (sur la côte nord-ouest du pays). De style indien, elle serait en fait très ancienne, d'environ 1500 ans.

Dans une cour à l'arrière du temple, on a l'occasion de voir un gong géant de près de 4m de diamètre. Sous un préau, on admire également quelques statues Khmères du 14ème siècle, rapportées ici au 18ème siècle par quelque roi au terme d'une campagne guerrière glorieuse : un guerrier en pied, un lion, et surtout un superbe éléphant Airavata (la monture du Dieu Vishnu) à trois têtes.

Les galeries couvertes donnant accès au temple sont bordées d'échoppes proposant une profusion d'articles religieux ou d'artisanat.

 Paya Kuthodaw : sur un large espace autour du stupa (zedi) cental doré, auquel on accède par quatre portes rouge et doré, se dressent 729 petites chapelles ouvertes en forme de stupas. Chacune d'elles abrite une stèle de marbre. Sur ces stèles a été gravée l'intégralité du Tripitaka, le principal texte sacré du bouddhisme qui se divise en trois parties : Binaya (111 stèles), Sutta (410 stèles) et Abidhamma (208 stèles). L'ensemble représente environ 15200 pages de texte, ce qui en fait le plus grand livre du monde. La Paya Kuthodaw a été édifiée à partir de 1857.

 Paya Kyauktawgyi : Construit entre 1853 et 1870, ce temple homonyme de celui situé à Amarapura (de l'autre côté du pont d'U Bein) est surtout intéressant pour sa grande statue de Bouddha assis (6.5 m de hauteur) en marbre blanc; on dit que son transport nécessita l'emploi de 10000 hommes. Les murs intérieurs du bâtiment qui l'abrite sont recouverts de miroirs.

 Kyaung (Monastère) Shwenandaw : autrefois intégré parmi les bâtiments du palais royal, ce beau monastère en bois d'architecture élégante fut démonté de son emplacement d'origine et remonté sur son site actuel en 1880 par le roi Thibaw Min. On admirera, entre autres, les sculptures de petits personnages aux poses variées sur les murs extérieurs. Les principaux jatakas sont illustrés par des panneaux de bois doré en bon état. La grande salle, aux piliers peints de motifs, filtre dans une semi-pénombre, une ambiance sereine.

 Colline de Mandalay : où l'on se rendra de préférence en fin d'après-midi pour assister au coucher du soleil. A la base des marches, deux lions majestueux d'un blanc immaculé gardent l'entrée. Surplombant la ville de ses 230 m de hauteur, on accède au sommet soit par de longues volée de marches, soit par un ascenseur. Au sommet, une chapelle clinquante et décorée de miroirs accueille une statue récente de Bouddha.

Photos de Mandalay

Autres visites en ville  

Mandalay est un centre commercial d'importance. Selon vos centres d'intérêt, on peut y visiter :

- un marché très animé, le Zeigyo où l'on vend de tout, textiles (c'est l'occasion de s'acheter un longi pas cher), quincaillerie, bijoux, et, naturellement, de l'alimentaire, y compris des vers de palme ou des scorpions grillés... Près du marché, dans la rue, se dresse une Clock Tower ancienne de l'époque britannique, en briques rouges.
En revanche, le petit marché de nuit, installé dans les rues avoisinantes du Zeigyo, n'offre guère d'intérêt. De plus, l'éclairage public des rues est particulièrement défaillant, sinon absent; les balades nocturnes sont donc sinistres...

- un quartier où se rassemblent des tailleurs de pierre spécialisés dans la fabrication de Bouddha de marbre, souvent de grandes dimensions, dans le style birman si caractéristique.

- un atelier très spécialisé où sont confectionnées les feuilles d'or d'épaisseur infinitésimale que les fidèles ont à coeur d'appliquer sur les statues de Bouddha, dans les lieux saints. Les petits lingots de 30 grammes sont chauffés avant d'être passés dans une extrudeuse manuelle à rouleaux; il en sort un ruban de huit mètres de longueur sur environ 2.5 cm de largeur. Coupé ensuite en morceaux carrés de 2.5x2.5 cm, le ruban donne des feuilles d'or qui sont alors battues au marteau à plusieurs reprises jusqu'à l'obtention de feuilles d'une épaisseur incroyablement fine, de l'ordre de quelques microns. Elles sont découpées en dimensions standard puis conditionnées en paquets de 10 (chaque feuille d'or étant séparée d'un autre par une feuille de papier de bambou) pour être vendues à un prix subventionné, à la condition expresse qu'elles ne soient utilisées que pour des buts religieux et non pour les recycler en bijouterie. Ces feuilles sont vendues à des temples où les fidèles les achètent.

- des magasins de tissus (cotonnades et soieries), de bronze, de laques, de joaillerie (la Birmanie produit les meilleurs rubis du monde), etc.
La région minière de Mogok, dans le nord du pays, est le lieu de production séculaire de maintes pierres précieuses, dont le rubis qui présente parfois ici une nuance de couleur rouge, dite sang de pigeon, appréciée dans le monde entier. Un beau rubis est plus cher que le diamant. Exploitées intensivement, les mines de Mogok ne fournissent plus beaucoup de pierres de qualité supérieure. Il est, paraît-il, rare de trouver de beaux rubis de plus d'un carat. Fort heureusement pour les amateurs, les Thailandais ont trouvé il y a quelques années un procédé qui transforme un vilain rubis en belle pierre : si bien que les bijoux que l'on trouve à un prix qui paraît raisonnable à un Européen ont toutes les chances d'être des rubis traités chimiquement. Le marchand peut, sans mentir, affirmer qu'il s'agit bien de rubis...
Une partie de la production s'échappe en contrebande vers la Chine. Il en est de même pour le jade. Le jade impérial de Birmanie, avec ses subtiles nuances d'un vert intense, est rare et cher.

Autres excursions depuis Mandalay  

Deux sites (que nous n'avons pas visités) peuvent faire l'objet d'excursions à partir de Mandalay :

 Le Mont Popa : demeure des Nat (Esprits Protecteurs), qui domine la plaine environnante de plusieurs centaines de mètres. On peut se rendre au Mont Popa soit depuis Bagan (50 km), soit depuis Mandalay (80 km).
 Pyin U Lwin (Maymyo) : à 65 km de Mandalay, cette région d'altitude (1070 m) est surtout connue pour son climat, ainsi que des cascades et grottes.

Hébergement  

Mandalay offre toute la gamme des hébergements. Les hôtels de style chinois, par exemple, dans le centre ville, proposent pour environ 20-25 US$ (petit déjeuner inclus) des chambres confortables. Citons, par exemple, le Silver Swan.

Les petit restaurants à prix raisonnables ne manquent pas non plus. On citera le Myat Thazin, quasiment en face du Silver Swan hotel, le Lashio Lay (très bon, pas cher, cuisine Shan), l'Aya Myit Tar Myanmar, également très bien.

Dans les alentours de Mandalay, les monuments des cités anciennes de Inwa, Amarapura et Mingun méritent la visite. On se focalisera sur les lieux suivants :

 

Inwa (=Ava)  

Awa fut la capitale de la Birmanie de 1364 à 1841, avec quelques interruptions mineures, durée qui constitue un record pour ce pays à l'histoire agitée. Les restes de cette période sont peu nombreux et quelque peu éloignés les uns des autres. L'accès se fait en traversant tout d'abord la rivière Ayeyarwadi par un bac sommaire à une quinzaine de km au de Mandalay, puis en louant une calèche à cheval sur l'autre rive. La promenade au milieu des rizières est bien agréable :

 Maha Aungmye Bonzan

Monastère également connu sous le nom de Kyaung Ok, il s'agit d'un monument en maçonnerie (briques et stuc) alors que la plupart des monastères étaient construits en bois. De couleur ocre clair, il est conçu comme une forteresse. Construit en 1822 puis restauré en 1873, il offre une architecture originale, élégante malgré un aspect général assez massif. On le considère comme l'un des plus beaux exemples de l'architecture Myanmar. Son architecture se veut imiter celle des monastères en bois, aux toits multiples.

 Kyaung Bagaya

Ce monastère est certainement l'un des lieux les plus exceptionnels parmi les constructions anciennes. En effet, édifié en 1834, il ne connut ni tremblements de terre (assez fréquents dans la région), ni rénovations hasardeuses, comme ce fut malheureusement le cas pour d'autres monuments anciens. Ce monastère construit en bois de teck repose, comme une construction lacustre, sur un ensemble de 267 piliers constitués de troncs d'arbres parfois énormes. A l'intérieur, les deux salles sont très hautes et les colonnes en teck impressionnantes : l'ambiance sereine, dans une semi-pénombre, incite à la méditation. Sur les murs extérieurs, de fort beaux reliefs sculptés de déités méritent que l'on prenne le temps de les admirer.

Photos de Inwa

 

Amarapura  

Amarapura fut la capitale royale à deux reprises : entre 1783, date de sa fondation, et 1823, puis entre 1841 et 1860 puisque c'est alors que le roi Mindon choisit Mandalay comme capitale.

 Pont d'U Bein : c'est le site le plus connu d'Amarupura, au sud de Mandalay; il relie les deux rives d'un grand lac peu profond, le Taungthaman. Ouvrage impressionnant de 1200 mètres de long, il fut construit au 19ème siècle par la récupération des piliers de teck d'un palais déserté. Il repose donc sur des piliers du même bois (près de 1000...). De nombreux piétons l'empruntent toute la journée. Il est conseillé de prendre le temps de le parcourir en entier, mais on ne peut que revenir par le même chemin.

 Paya Kyauktawgyi : quelques petites centaines de mètres au-delà du pont d'U Bein, ce temple du 19ème siècle, que l'on dit inspiré du Pahto Ananda de Bagan (cela ne crève pas les yeux, mais il a bien deux corridors périphériques et quatre entrées...), présente quelques caractéristiques intéressantes; tout d'abord, un grand Bouddha assis en marbre blanc et des peintures murales bien conservées parmi lesquelles on remarque, au plafond, les signes du zodiaque ainsi que des pieds de Bouddha... La promenade pour s'y rendre traverse un petit village aux huttes de bambou tressé; quelques artisans fabriquent des ouvrages de vannerie en feuilles de palmier.

Photos d'Amarapura

 

Mingun  

On se rend à Mingun, à une douzaine de km au nord de Mandalay, par bateau sur la rivière Ayeyarwadi. Le trajet dure environ une heure (moins au retour) et le spectacle environnant est très agréable.

Ce site surprenant témoigne de la mégalomanie de certains rois. C'est à la fin du 18ème siècle que le roi Bodapaya se mit en tête de faire édifier le plus haut stupa du monde (150 mètres...). Des milliers d'esclaves et de prisonniers de guerre s'attelèrent à la réalisation mais le projet s'arrêta, inachevé, en 1819 à la mort du roi. Un gros tremblement de terre en 1838 réduisit la hauteur atteinte à 50 m au-dessus du sol, ce qui reste impressionnant.

Cette Paya Mingun (=Pahto Daw Gyi) mesure 72 m de côté à la base. Le sommet est accessible pour les courageux de la grimpette.

Le petit village installé près de la Paya est surtout occupé par des artisans et petits marchands d'artisanat. En suivant le chemin, on remarque à droite, difficilement reconnaissables, les restes de deux lions de pierre gigantesques.

Plus loin, sur la gauche, se trouve la célèbre cloche de Mingun. Fondue en 1808 sous le même roi Bodapaya et destinée à la Paya Mingun, cette cloche est la seconde du monde en dimensions (après celle du Kremlin, Moscou, Russie). Haute de 4m, son diamètre atteint 5m et elle pèse, dit-on, 90 tonnes.

Plus loin encore, on arrive à un beau monument blanc circulaire, la Paya Hsinbyume (également nommée Mya Thein Dan). Edifiée en 1816 puis restaurée par le roi Mindon en 1874, la Paya représente le Cosmos selon les conceptions de la mythologie bouddhique. Au sommet, se dresse le Mont Meru, l'axe du Monde (c'est le stupa principal). Les sept terrasses successives qui entourent le stupa représentent les sept chaînes de montagnes de l'Univers. Les quatre directions figurent les quatre Mondes (Loka). Entre les terrasses, remarquez les ondulations des murs qui figurent les Sept Océans de l'Univers. Un escalier couvert, face à l'est, permet d'accéder aux terrasses. Les niches disposées çà et là, contiennent soit des Bouddhas, soit des monstres mythiques.

Photos de Mingun

 

Moniwa  

En ville et tout proche

Située à 135 km (3 heures de bonne route) de Mandalay), Moniwa (avec ses environs) constitue une excursion d'une journée bien remplie. Mais il est préférable, si l'on dispose de davantage de temps, de coucher à Moniwa, de faire le lendemain les visites indiquées ci-après, puis de retourner en fin de journée sur Mandalay.

Le temple parfaitement kitsch de la Paya Thanboddhay, également nommé Sambuddha Kat Kyaw, fut construit dans les années 30. Sa surprenante architecture est dominée par un stupa qui figure, paraît-il, le Mont Meru, l'axe du Monde selon la mythologie hindoue et bouddhique. Des centaines de stupas plus petits l'entourent en un foisonnement de couleurs.

L'intérieur du monument étonne également, pas spécialement par ses longs couloirs disposés en réseau selon des axes perpendiculaires, mais par les milliers de petits Bouddha de pierre qui en tapissent les murs, du sol au plafond. C'est kitsch à souhait.

A quelques km de la ville, on pourra faire un détour pour voir le plus grand Bouddha debout du monde, qui domine la plaine environnante de ses 160 mètres, érigé en 2003. Tout doré, il a une fière allure et un beau visage. Cependant, il est surprenant de remarquer qu'il est percé d'un grand nombre de fenêtres car 25 étages ont été aménagés à l'intérieur. Des salles de prières sont installées dans les pièces intérieures. Un ascenseur est en cours de construction (2011) à l'arrière, le long du dos de la statue.

Un grand Bouddha couché, souriant, se trouve plus loin sur le devant, et un jardin dit des 1000 Bouddhas, le Boddhitataung, a été récemment replanté d'autant de banyans.

Photos de Moniwa

Après avoir traversé le grand pont sur la rivière Chindwin, Il faut se rendre à 25 km au nord de Moniwa, par une petite route serpentant à travers des collines de jungle aride et désertique, jusqu'à deux sites étonnants.

 

Paya Shwebataung  

En bordure d'un plateau aride ont été creusées dans la roche tendre, à une époque lointaine (11ème siècle) où un roitelet local fut exilé avec sa cour de quelque 200 personnes après une bataille perdue. Ils creusèrent un ensemble de grottes pour s'en faire des habitations troglodytes. Il reste encore le témoignage de quelques grottes nues aux murs enfumés, couverts de suie. Mais la rareté de l'eau dans cet environnement très aride et un feu de forêt gigantesque eurent raison des habitants qui périrent tous et le lieu fut abandonné.

Au 13ème siècle, un roi de la région fit installer des Bouddhas de pierre dans les plupart des grottes. Beaucoup plus tard, au début du 20ème siècle, l'entrée des grottes reçut des ornementations diverses, dont beaucoup inspirées par le style victorien des Britanniques qui, décidément, eurent de l'influence même en ces lieux isolés, loin de tout... L'ensemble est tout à fait surprenant.

Photos de la Paya Shwebataung

 

Grottes de Hpo Win Daung  

Non loin de la Paya Shwebataung, furent creusées d'innombrables grottes peu profondes dans le même grès tendre. Elles tiennent leur nom des monts Hpo Win proches que l'on dit avoir été habités depuis la plus haute antiquité.

Toutes ces grottes, dont certaines ornées de pilastres contournés, abritent des milliers de statues en pierre de Bouddhas (4000 dit-on), dont la plupart furent taillées au 16ème et 17ème siècles, quelques unes étant cependant plus anciennes (14-15ème), voire du 12ème siècle. La plupart de ces Bouddhas sont assis, certains couchés. On y voit aussi aussi des personnages, tels que roi, ministres, protecteurs mythiques (Bilu) et l'on admire, dans quelques unes de ces grottes, de remarquables peintures rupestres dans un très bel état de conservation. Elles représentent le plus souvent les Jataka (vies antérieures du Bouddha). Au plafond d'une grotte où se trouve un Bouddha couché, on remarque de jolis yantra avec le lotus, ainsi que le motif du dragon.

Une autre de ces grottes, que l'on traverse sur quelques dizaines de mètres, d'un côté à l'autre d'un éperon rocheux, recèle un ensemble de statues impressionnant et très beau.

Il est bon de consacrer suffisamment de temps à aller de grotte en grotte pour découvrir les plus belles. Une bonne lampe torche est très utile. L'une des grottes est consacrée à Hpo Win, un célèbre astrologue magicien qui vécut là à une période ancienne. Sa statue est placée à l'entrée de la grotte, près de celle du Nat (Esprit) Protecteur des montagnes. Au fond de la grotte, un Bouddha rappelle la prééminence de la foi bouddhique sur l'animisme, pourtant très vivant en Birmanie.

Un petit restaurant sur le site, le Khit Hmee, permet de se restaurer ou de se rafraîchir, ce qui n'est pas un luxe.

Les grottes de Hpo Win Daung constituent, à notre avis, l'un des sites majeurs, quoique peu connu, à visiter absolument.

Photos des grottes de Hpo Win Daung

 

Lac Inle et région  

Nyaugshwe, la bourgade principale à quelques km au nord du lac, est située, par la route, à 1h30 de l'aéroport de Heho d'où des liaisons aériennes permettent de rejoindre Yangon, Mandalay ou Bagan. Nyaugshwe offre une gamme très correcte d'hébergements et de restaurants. Citons le Paradise hotel qui propose des chambres confortables dans des bungalows (25 US$). Nyaugshwe proprement dit n'offre guère de visites intéressantes, malgré la présence de quelques temples et d'un petit marché.

Dans la bourgade, on pourra déjeuner au Kaung Kaung, restaurant chinois modeste mais bon.

Le lac  

Situé à 875 m d'altitude, le lac Inle s'étend du nord au sud sur quelque 20km (et 12 km de largeur) dans le pays Shan, au nord-est du Myanmar. Il est célèbre pour la beauté de ses paysages ainsi que la vie lacustre des populations autochtones, les Intha. C'est donc l'une des principales destinations touristiques des rares étrangers qui visitent ce pays.

C'est à l'embarcadère, sur la rive d'un large canal au sud du village, que l'on peut louer des barques à moteur et à fond plat pour visiter le lac. Les tarifs sont raisonnables, de l'ordre de 15-20 US$ pour deux personnes, pour la journée (9-17 heures) et en fonction de la distance.

NB : on vous le dira sur place, mais souvenez-vous en quand même ! Quand vous mettez le pied sur le bateau, c'est au centre et vous vous asseyez immédiatement sur le siège (les sièges sont l'un derrière l'autre). Pas de fantaisies, sinon vous vous retrouverez dans l'eau après avoir basculé en une seconde...

Sur le lac, vous verrez des oiseaux (des sortes de mouettes) qui poursuivent les bateaux, des pêcheurs, des bateliers qui guident leur embarcation et la font avancer par un singulier mouvement de la pagaie, autour de laquelle s'enroule la jambe. Le lac est souvent peu profond sur de grandes surfaces; aussi des villages entiers, aux maisons de bois, y ont-ils été construits sur de hauts pilotis. Plus loin, on observe de curieux jardins maraîchers flottants. Les légumes y poussent en abondance sur une épaisse couche flottante de débris végétaux décomposés, fixés au sol sous-jacent par des perches. Dans certains villages, on vous fera visiter des ateliers d'artisanat local : fonderie, tissage (de soieries, la matière brute de soie grège étant importée de Chine), roulage de cigares (cheroot) en particulier.

Dans la partie sud-ouest du lac, le village de Ywama est bien connu pour son temple (Paya) Phaung Daw U, où sont vénérés cinq Bouddha en or, présentés sur un autel surélevé. Curieusement, ces statuettes de petite taille ont perdu au fil des ans toute forme identifiable et ne sont plus que des boules plus ou moins sphériques, car elles été recouvertes d'innombrables feuilles d'or par les pèlerins. Il est interdit aux femmes de s'en approcher.

A proximité immédiate du temple, un marché local se tient où sont vendus tous les produits, surtout alimentaires, de la région. On y voit, entre autres, toutes sortes de poissons, séché ou frais, ainsi, bien entendu, que toutes sortes d'articles d'artisanat à l'attention des touristes. C'est aussi l'occasion de tenter de reconnaître les vêtements caractéristiques des ethnies qui se croisent ici, principalement les Intha et les Pa-O.

On prendra garde que les marchés se tiennent tous les cinq jours en divers lieux, selon un calendrier que n'importe qui vous indiquera. Pour un endroit donné, le marché se tiendra donc tous les cinq jours.

A peu de distance par bateau, un autre lieu sacré, le monastère (Kyaung) Nga Phe, vaut la visite. En bois et construit sur pilotis, comme il est d'usage, il est très prisé des touristes car on y apprécie une attraction originale : des moines y ont apprivoisé quelques chats qui exécutent des sauts à travers des cerceaux, d'où le nom populaire de "Monastère des Chats Sauteurs". Rien d'exceptionnel mais c'est amusant. On n'oubliera cependant pas de détailler, dans la partie centrale du temple, une bonne série de Bouddhas anciens de divers styles, installés dans de lourdes niches, sur de hauts socles décorés, spécifiques de l'art Shan.

Sur le lac, le restaurant Golden Kit, très fréquenté, s'enorgueillit, non sans raison, d'une bonne cuisine italienne.

Photos du lac Inle

On trouvera également des photos prises au lac Inle dans le chapitre des

Photos de tous les jours

 

Les stupas d'Indein  

Le réseau des canaux qui entourent le lac est fort étendu et l'on peut en avoir une idée en faisant une excursion, en bateau également, jusqu'à Indein, lieu également nommé Shwe Inn Thein. La promenade est pittoresque et l'on se surprend à s'accrocher au bordage de l'embarcation lorsqu'il faut franchir des rétrécissements en travers du lit du canal qui permettent de rehausser de quelques dizaines de cm le bief amont. Après le débarcadère sommaire, on se rend à pied jusque sur le site, à quelque 500 m, en suivant un chemin bien balisé à travers la jungle puis un large escalier en pente douce, bordé d'échoppes d'artisanat. Dans la partie haute de la petite colline se dressent 2049 stupas de diverses tailles, quelques mètres généralement, datant du 17ème siècle. Aucune restauration n'est venue modifier leur charme original et il est fort agréable de rechercher çà et là les prises de vues les plus intéressantes et divers petits personnages en stuc qui agrémentent les stupas.

Photos d'Indein

D'aprés des informations recueillies sur place, un autre site, Sakkar, au sud du lac, aurait une centaine de stupas, mais c'est le site de Kakku qui est le plus important.

 

Site de Kakku  

Une autre excursion d'une journée permet de se rendre jusqu'au site de Kakku. Depuis Nyaung Shwe, Il faut au préalable passer par Taunggyi, ville principale de l'Etat Shan, située à 1430 m d'altitude. On se rend dans l'administration de l'ethnie Pa-O pour y quérir une autorisation spécifique d'entrer en territoire Pa-O. Si l'on est déjà accompagné d'un guide qui ne soit pas originaire de cette ethnie, un guide Pa-O, vêtu du costume local, vous est affecté pour la journée car il est seul habilité à vous accompagner.

La route, assez étroite mais en très bon état, suit une direction nord-sud sur le plateau. Les villages Pa-O, aux maisons en bois de bambou tressé sur pilotis, recouvertes de chaume, sont très bien tenus et les champs ne respirent pas la pauvreté. Les Pa-O sont une communauté soudée, fière de ses traditions qui, pendant longtemps, s'opposa au pouvoir central jusqu'à ce qu'une relative indépendance de gestion interne lui soit accordée.

Le site de Kakku est majestueux. Il s'étend paisiblement sur une vaste pente douce orientée vers l'ouest. Là se dresse une foule de stupas de petite taille (quelques mètres de hauteur), comme à Indein. Il y en aurait 2478, datant du 17ème siècle pour la plupart. Mais une restauration importante, sur fonds japonais, a quelque peu altéré l'allure originale. Quoique soigneuse et respectueuse du site, la restauration a redonné aux stupas l'aspect du neuf. La visite n'en reste pas moins très intéressante.

On peut ici bien différencier les divers types de décorations en métal qui constituent une pointe en ombrelle de la partie supérieure des stupas : Pa-O, Shan et Myanmar. De nombreux petits personnages en stuc ornent les stupas; certains conservent encore des traces d'une jolie couleur bleue d'origine : on y voit des musiciens, des dragons, des oiseaux, Bilu le Génie Protecteur, etc. Dans un grand stupa, un Bouddha de pierre, couché sur le dos, a atteint le Nirvana; il est entouré par ses disciples. Plus loin, sur un stupa non restauré a poussé un arbre de la Boddhi (sorte d'arbre sous lequel le Bouddha atteignit l'Illumination, le Ficus religiosa). Plus loin encore, des statues grandeur nature de chevaux (un mâle et une femelle) sont censés avoir des vertus thérapeutiques, concession du bouddhisme aux croyances chamaniques locales, comme il arrive si souvent dans ce pays.

Le bâtiment central, sur le sommet de la colline, ne se visite pas. Ce serait le lieu où aurait été édifié le stupa originel au 3ème siècle avant notre ère, par des émissaires de l'empereur Ashoka, venus d'Inde.

On repère encore quelques curiosités : un bâteau portant un stupa, une stèle de pierre avec deux personnages : un alchimiste mâle et un dragon femelle car, selon la cosmologie Pa-O, c'est leur union dans les profondeurs de la forêt qui fit apparaître deux oeufs : l'un donna le peuple Pa-O, le second le peuple Karen.

Un restaurant à 100 mètres de là permet une halte appréciable.

Photos de Kakku

On trouvera également des photos prises dans la région Shan dans le chapitre des

Photos de tous les jours

 

Kalaw  

On se rend à Kalaw en voiture depuis l'aéroport de Heho par une route sinueuse en état médiocre (1h30 environ).

Cette tranquille bourgade tapie à 1320 m d'altitude, est un lieu de départ de nombreuses promenades et treks dans la région où alternent plateau aride et forêts de pins (introduits au 19ème siècle), de bambous et de Grevillea. Diverses populations tribales ajoutent à l'intérêt de ces excursions. Des petites agences, en ville, fournissent guide et matériel.

Dans Kalaw même, on peut visiter, près du marché, le Zedi Aung Chang Tha, aux mosaïques dorées. Le monastère Thein Taung domine la ville du haut d'une colline mais reste d'un intérêt limité.

A quelques km de l'agglomération, dans une zone militaire, on peut accéder à un site plus original, les grottes de Shwe U Min. Ces lieux auraient été habités depuis les temps les plus reculés selon des fouilles archéologiques. Il s'agit de deux grottes naturelles profondes, où des Bouddhas sont installés; ils datent, pour les plus anciens d'entre eux, du 15ème siècle. Certains sont très beaux, très nobles, d'autres sont totalement kitsch. L'ensemble est intéressant mais les lumières clignotantes ne correspondent pas à notre goût...

Le dallage de marbre qui jalonne la grotte est glacial sous les pieds, mais on doit absolument se déchausser. Une seconde grotte, un peu plus haut (Upper cave) est moins froide, mais moins décorée... Une esplanade, devant l'entrée des grottes, est parsemée de beaux stupas dorés, minces et élancés, dont certains sont recouverts de petits miroirs.

Non loin, sur la colline, on peut aller voir la Hnee Paya Bouddha ou Pagode du Bouddha de Bambou. Le bâtiment est sans grand intérêt mais le Bouddha doré est fort beau. Dans la cour, en haut d'un pylone, est placé un canard doré, symbole de l'impermanence.

A Kalaw, plusieurs hôtels proposent de bons hébergements, par exemple le Dream Villa (25 US$). Le restaurant des Sept Soeurs (Thirigayhar restaurant) est aussi une adresse plaisante.

Photos de Kalaw

 

Pindaya  

Pindaya est un haut lieu sacré pour les bouddhistes. C'est un ensemble de grottes situées à flanc de falaise, dont la principale, profonde de quelque 200 mètres, est emplie de Bouddhas de toutes sortes, matières et tailles.

On accède à Pindaya par une route de montagne peu rapide, bosselée et sinueuse, depuis Kalaw (1h30) ou Nyaung Shwe (2h30). La voiture reste au pied de la falaise. L'accès aux grottes se fait par de longues séries d'escaliers couverts, ou bien, plus récemment, par un ascenseur.

De l'entrée de la grotte principale, la vue sur le paysage environnant est magnifique.

En pénétrant dans la grotte, on reçoit un choc devant cet amoncellement incroyable de Bouddhas qui accueillent le visiteur. Partout où le regards se pose, ce ne sont que successions de Bouddhas dorés de toutes tailles, depuis le bas jusqu'en haut des parois de la grotte, qui atteint probablement une quinzaine de mètres. L'étonnement ne cesse pas quand on s'enfonce progressivement dans la grotte, pourtant haute de plafond et longue de quelque 150 mètres, car partout, ce ne sont que Bouddhas assis ou moins souvent debout, en série ou isolés, en pierre, marbre, stuc, et parfois en matériaux moins courants, comme le jade. On dit que la grotte compterait 8000 Bouddhas... La plupart datent du 18ème siècle, mais il y en a de récents. La guide explique que sur les statues postérieures au 18ème siècle, les doigts de la main sont représentés d'égale longueur.

De nombreux Bouddhas assis font le geste de la main prenant la terre à témoin (Bhumisparsha mudra); cette main repose parfois sur un éléphant et exceptionnellement sur un hibou. D'autres Bouddhas, dits de longévité, tiennent un fruit dans la main droite et, de la main gauche, maintiennent un bol dans leur giron. On observe aussi des différences dans le drapé des vêtements. Dans l'ensemble, les visages de ces Bouddhas sont beaux et sereins. Certains esquissent même un sourire.

Deux Bouddhas couverts de laque noire (imperméable) sont censés transpirer lorsque l'atmosphère est humide. Il s'agit, bien sûr, de condensation. Çà et là, également, s'élèvent des stupas élancés et dorés.

Ailleurs, des piliers carrés sont criblés, sur leurs quatre faces, de petites niches contenant chacune un Bouddha miniature. Les concrétions naturelles de la grotte étalent leurs draperies, ainsi que des stalagmites et stalactites.

Dans la partie la plus profonde de la grotte, ont été rassemblés de nombreux Bouddhas votifs offerts par des fidèles de diverses nationalités. Un peu avant la fin, deux séries de Bouddhas en marbre blanc, assis et debout, présentent les mudra classiques.

Les éclairages sont bien réalisés et l'usage d'une lampe torche ne ne justifie que pour regarder des détails de sculptures.

Un restaurant en bordure d'un petit lac, le Green Tea, en contrebas, permet de déjeuner au frais. Les spécialités locales végétariennes sont excellentes.

Photos de Pindaya

 

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