Haridwar et Mussoorie

 

Haridwar

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Haridwar, à 4h30 heures de train de Delhi (230 km, 6 heures par route), se trouve dans l'Etat d'Uttaranchal. Cependant, cet Etat a été créé en novembre 2000, et souvent, on considère, par commodité, qu'Haridwar est en Uttar Pradesh, mais il n'en est rien.

Avec Varanasi, Haridwar est, me semble-t-il, l'une des villes saintes les plus fascinantes. Située sur la rive droite du Gange, cette agglomération se distingue cependant profondément de Varanasi, tant par sa taille, moyenne, que par son ambiance.

Ici, le Gange sort de son cours montagneux : autant dire que le flot en est impétueux... et très très frais. Alors qu'à Varanasi, le fleuve étale paresseusement ses eaux fangeuses, dont le lent courant charrie déchets végétaux divers, et parfois même des cadavres animaux ou humains.

Si Varanasi compte une multitude de ghâts (84), ceux d'Haridwar sont surtout concentrés au Har-ki-Pauri (ce qui signifie "Empreinte du Pied du Seigneur Vishnu"), également nommé Brahma Kund (Bassin de Brahma). C'est là, essentiellement, que les pèlerins viennent se baigner dans l'eau fraîche. Les lieux de baignade rituelle sont au nombre de cinq : Gangadwara, Kankhal, Nila Parvata, Bilwa Theertha et Kusavarta.

En fin d'après-midi, une foule dense mais calme se presse et s'installe sur les deux rives, distantes de seulement une trentaine de mètres, pour assister avec ferveur à la belle cérémonie de la Ganga ârti (culte de la déesse Ganga avec des offrandes de lampes). Les ghâts finissent par être noirs de monde mais on n'observe aucune cohue.

Des préposés ont quelque peu tendance à parcourir la foule, avec une attention particulière envers les étrangers, pour quémander une "donation". Les conques résonnent. Tout le monde se lève. Des prêtres, transportant la murti (statue sacrée) de la déesse Ganga sur un palanquin, l'installent cérémonieusement sur un petit autel d'argent. Puis, une quinzaine de prêtres brandissent simultanément des flambeaux aux hautes flammes qu'ils agitent pendant que retentit un chant religieux en l'honneur de la déesse. Dans de nombreux petits sanctuaires alentour et le long du ghât, d'autres prêtres font de même. Le spectacle est magnifique et prenant.

A toute heure, et tard dans la soirée, en arrière du ghât, on flânera avec plaisir dans le bazar qui occupe plusieurs ruelles. Parmi les coins les plus originaux, on cherchera les tailleurs de marbre qui sculptent de grandes statues de divinités, Hanuman,Shiva, Durga, etc. On se perdra cependant beaucoup moins facilement qu'à Varanasi.

C'est de Haridwar (ou de Rishikesh, à 25 km de là) que partent les pèlerinages vers les sources du Gange dans les montagnes (après le 15 mai) et les lieux célèbres de Gangotri, Kedarnath, Badrinath.

De nombreux temples ont été édifiés à Haridwar, certains plus anciens que d'autres. On les visitera moins pour leurs qualités architecturales que pour l'ambiance qui y règne. Nous citons la plupart d'entre eux :

 Temple de Mansa Devi, sur la colline dite Bilwa Parvat (170 m de hauteur) qui surplombe la ville. Il est agréable de s'y rendre tôt le matin, avant la chaleur. Si vous achetez des offrandes au pied des escaliers (vous serez sollicité), méfiez vous des singes qui bondiront sur vous sans crier gare, pour vous arracher le sac de plastique... et en déguster le contenu ! Le chemin le plus facile commence par une longue volée de marches et se poursuit par une route en lacets. De là, on aperçoit plus en amont, un raide escalier encombré de pèlerins. Dans le temple, le darshan de la déesse à plusieurs têtes (Shakti Devi) est assez confus et les gens se pressent et circulent sans s'arrêter car des gardes font activer le mouvement...

 Temple de Daksha Mahadev (à 4km du centre ville, village de Khankal) : il se signale, dès l'entrée de l'enceinte, par un grand Shiva bleu à l'air terrible, portant dans ses bras le corps sans vie de son épouse Sati. Selon la légende, c'est en ce lieu, en des temps mythiques, que le Roi Daksha Prajapati entreprit une cérémonie d'offrandes aux dieux, sans toutefois inviter son gendre Shiva qu'il jugeait infréquentable, avec ses manières d'ascète à peine vêtu et couvert de cendre. Sati, fille de Daksha et épouse de Shiva, en fut outragée et se jeta dans le feu sacrificiel. Shiva, fou de douleur et de fureur, dispersa le sacrifice, mettant en fuite les dieux effrayés, expédia Daksha dans les mondes inférieurs (pour pardonner ensuite en lui redonnant vie, mais avec une tête de bélier), et, portant le corps sans vie de Sati, parcourut l'univers à grandes enjambées, dispersant ses restes en 50 lieux différents, devenus ensuite sacrés sous le nom de Shakti Peeth.
Dans le temple, on voit des représentations modernes expressives de Durga, Ganesh, Hanuman, Rama et Sita, Ganga. Un grand banyan sacré, dans la cour, est entouré d'une série de Shiva Lingam sur lesquels des gens viennent pieusement verser un peu de l'eau du Fleuve. Certaines racines aériennes de ce banyan sont carrément emmitouflées de vraies pelotes de fils de couleurs. Juste à côté, passe une branche canalisée du Gange.

 Temple de Sitala (la terrible déesse de la variole), dans une vaste cour ombragée, à seulement une cinquantaine de mètres du temple précédent.

 Presqu'en face, dans la même rue, on visite l'ashram de Ma Anandamoyi, la célèbre sainte, car c'est dans cette ville qu'elle mourut en 1982 et fut incinérée. Construit en marbre blanc immaculé, son samadhi (cénotaphe, monument commémoratif) fut inauguré en 1987. On peut se procurer livres et photos.

Le temple de Pareshvar Mahadev. Contrairement à la plupart des temples dans cette ville, on ne demande pas une roupie aux visiteurs. Un bâtiment moderne abrite un Shiva Lingam particulier fait, nous dit-on, de mercure solidifié (??; on rappelle que le mercure est un métal, liquide à la température ordinaire). Un Nandi de pierre noire lui fait face et un cobra de cuivre le surmonte.
Dans un autre petit temple voisin, doté d'une tour-shikhara, on honore un Shiva Lingam de forme plus classique; dans le mandapa aux colonnes joliment travaillées, veille un Nandi. Dans la cour, un grand banyan sacré est entouré d'une série de Shiva Lingam de belle taille.

 Au Jai Ram Ashram, sur la route de Rishikesh, figurent quelques bonnes statues modernes en marbre de Radha, Krishna, Hanuman, etc. Dans la cour, une grande représentation de Shiva assistant à la lutte entre les dieux et les démons (Asura), lors du barattage de la Mer de Lait pour s'assurer de la possession du Nectar d'Immortalité (Amrita) est bizarrement peinte dans une teinte argentée... A l'étage inférieur, pour 2 roupies, on peut voir trois scènes animées de légendes. Les bâtiments d'un grand dharamsala (logements pour pèlerins) entourent la cour.

 Dans le même quartier mais plus loin, le temple de Lal Mat se trouve dans une grande avenue où se succèdent aussi une demi douzaine de temples récents basés sur le même principe de scènes du Ramayana illustrées de divinités kitsch et animées : le temple de Mata Vaishno Devi Mandir (le plus grand et le plus intéressant), le temple de Bhuma Niketan, avec un beau Ganesh sur un globe terrestre en façade, l'India temple. Les gens paient un modeste droit d'entrée de 2 roupies.

Mussoorie

Aprè une longue monté par une bonne route sinueuse qui part dans la plaine de la ville de Dehradun (35 km), on accède au site surprenant de Mussorie, à une altitude de 2000 mètres. La bourgade s'étale sur la crête de la montagne et les immeubles s'accrochent à la pente raide. Le site est remarquable et l'on parcourt le mall, long de 2 kms, pour se dégourdir les jambes. Un peu plus loin, le Kulri bazar est bien animé.

Restaurant à momos : le Rice Bowl.

A une quinzaine de kms de là, par une petite route très sinueuse et en pente forte, on se rend aux Kempty Falls, chûtes d'eau impressionantes et de belle hauteur. Ce bien beau site est cependant gâché par des constructions inesthétiques. Pour tenir sur le bord de la route, qui surplombe le point bas des chûtes, les cahutes, en majorité des petits bistrots-gargottes, prennent appui sur des piliers de béton de 2 à 3 mètres de hauteur. Par un escalier, mal entretenu et bordé d'innombrables détritus, on descend tant bien que mal jusqu'à la cascade, dont on ne voit alors que la partie inférieure. L'eau glisse joliment sur le rocher arrondi pour tomber dans une grande vasque.

Les baigneurs grelottent dans l'eau glacée. On peut se restaurer sur place.

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