Alimentation et santé

 

••••••••••••••••••••••••••••••

Il n'existe plus de famine comme l'Inde a pu en connaître par le passé. La dernière famine importante a eu lieeu au Bengale en 1943. Au moment de l'indépendance (1947), tous les experts disaient que l'Inde n'était pas autosuffisante et ne le serait jamais. Malgré une croissance démographique problématique, l'Inde est exportatrice de produits alimentaires depuis des années. Tout le monde a entendu parler de la "Révolution verte" qui, dans les années 60, a fait faire un bond quantitatif considérable à l'agriculture indienne. Les facteurs principaux en ont été : l'adoption de semences sélectionnées à meilleure potentiel de production, développement rapide de l'agriculture irriguée, en particulier par une politique de construction de grands barrages et de toute une infrastructure de réseaux d'irrigation, encouragement aux pompages individuels pour une meilleure utilisation des ressources en eau souterraines, etc.

Il en est résulté une meilleure offre alimentaire. Il n'en reste pas moins que beaucoup de personnes ultra-pauvres souffrent de sous-alimentation chronique et de carences qualitatives mais la majorité des gens mangent plus et mieux.

La cuisine indienne présente deux particularités :

 l'utilisation habile des épices qui lui confère une gamme de saveurs étendue et
 une prédominance de plats végétariens.

Beaucoup d'indiens sont végétariens, autant par culture que par nécessité économique. Le respect de la vie animale, très polarisé sur les bovins, s'applique également aux autres animaux. Les Brahmanes orthodoxes ne mangent même pas d'oeufs. De larges couches de population, surtout urbaine, accommodent le poulet et le mouton. En revanche, la consommation bovine est réservée aux Musulmans et Chrétiens sous la réprobation horrifiée des Hindous.

Globalement, la cuisine indienne est diététiquement équilibrée. Les glucides (féculents) sont fournis par le blé dans le nord (chapati, naan) et le riz dans le sud. Les protéines sont apportées par les légumineuses : lentilles (dal) et pois divers. Les lipides sont fournis par les dérivés du lait (ghee = beurre clarifié) et diverses huiles de palme, de coton, d'arachide, de sésame, etc. L'huile d'olive, qui n'est pas produite dans le pays, fait actuellement une percée avec 10 millions de litres importés chaque année et un taux de croissance de 40% par an, grâce à ses qualités diététiques qui commencent à être connues. Mais par rapport aux quelque 600 millions de litres d'huiles diverses consommées chaque mois en Inde, le phénomène reste marginal et le restera sans doute pour des questions de prix.

Beaucoup d'Indiens souffrent de malnutrition génératrice de diverses pathologies. Même dans les classes aisées, les gens mangent trop de chapatis et pas assez de légumes. Ils raffolent des sucreries (les pâtisseries en offrent un large éventail) et de sodas trop sucrés. Diabète et hypertension sont deux maladies répandues en Inde. Certains chercheurs estiment qu'il existe une propension génétique à ces deux pathologies et les mauvaises habitudes alimentaires ne peuvent qu'amplifier leur développement. Dès les années 50, Swami Shivananda, médecin et yogi réputé, proposait des méthodes spécifiques de yoga pour prévenir et combattre ces fléaux. La sédentarité de nombreuses femmes de milieux bourgeois dans les villes, couplée avec leur gourmandise (un indice de leurs frustrations) entraîne de l'obésité dès la trentaine. Même les enfants n'échappent pas au surpoids. Les Fitness Clubs fleurissent et les journaux féminins abondent de conseils judicieux.

L'industrie pharmaceutique indienne joue un rôle très important et croissant dans la production de médicaments. Les génériques y occupent une place prépondérante. Les initiatives européennes en vue de fournir des traitements du sida (trithérapie) aux pays Africains gravement atteints sur des financements internationaux devaient favoriser cette industrie indienne. L'insuffisance des fonds collectés par les Nations Unies, combinée aux manoeuvres monopolistiques des multinationales américaines, entravent lourdement ce projet.

Mais l'Inde est surtout connue pour sa médecine autochtone ayurvédique dont les conceptions, très différentes de celles de la médecine occidentale, reposent sur l'utilisation d'extraits végétaux et minéraux combinés à des techniques particulières de massage. La médecine ayurvédique est très ancienne.

Haut de page Autre chapitre Page d'accueil (home page)