Les Dvârapâla
Les Dvârapâla sont les gardiens des portes de temples ainsi que des autres sanctuaires sacrés. Parfois assimilés à des Yaksha, ils sont aussi les gardiens des trésors de la terre et, dans un lointain passé, étaient des Asura (anti-Dieux). On dit que ces déités sont à la fois merveilleuses et mystérieuses. Les Dvârapâla effrayent les mauvais esprits et les éloignent donc; ils sont en relation avec les Naga. Puissants dans les batailles; ils déracinent les arbres et arrachent le sommet des montagnes pour les lancer sur leurs ennemis. De plus, ils sont versés dans les pratiques magiques et peuvent se transformer eux-mêmes en toutes sortes de formes (humaine, animale, monstrueuse, etc.) et devenir invisibles. Avec leurs yeux protubérants, leurs longues dents qui dépassent de la bouche et leur langue d'une longueur inhabituelle, ils apparaissent toujours effrayants et d'une force imposante; Enfin, ces gardiens sont des enfants de l'obscurité et ils rodent pendant la nuit.
Assis à la manière occidentale, les pieds légèrement pointés vers les côtés, le Dvârapâla est figuré avec des yeux saillants et flamboyants, des dents proéminentes, des sourcils fournis, ainsi que la barbe et la moustache. Sa main droite levée brandit une forte et longue massue (gada), arme d'attaque qui symbolise le pouvoir de la connaissance. Sa main gauche repose sur le genou gauche. Le Dvârapâla porte divers ornements : une couronne, des bijoux d'oreilles, des bracelets, des anneaux de chevilles, un dhoti et diverses décorations. La ceinture, le collier et la couronne portent le dessin d'une fleur de lotus ouverte, ce qui est le symbole de leur origine divine.
On voit ces gardiens à pratiquement toutes les entrées de temples, surtout en Inde du Sud. Ils portent divers noms, comme Chanda et Prachanda, ou bien Jaya et Vijaya, ou bien encore Harabhadra et Subhadra, selon qu'ils gardent la seconde, la troisième ou la cinquième porte ouvrant sur le sanctuaire.
Quelquefois, les Dvârapâla sont représentés avec quatre bras, portant les symboles de Shiva ou de Vishnu, selon le temple qu'ils gardent.
Selon les légendes, les demi-dieux gardiens de portes, les Dvârapâla Jaya et Vijaya du séjour céleste de Vishnu, le Vaikunta, empéchèrent un jour des vénérés Sages d'entrer en ce lieu, au prétexte que le Seigneur Vishnu avait d'autres préoccupations que de les recevoir. Ces Sages étaient les Sanakâdi, quatre garçons à l'allure de Saints qui semblaient avoir cinq ans d'âge mais en fait, étaient les aînés de notre Création. Premiers enfants de Brahmâ, Celui-ci les avaient créés avec l'intention d'agrandir sa Création mais, comme ils étaient nés miraculeusement, par la vertu de l'ascèse, ils refusèrent d'obéir à leur Père Brahmâ et déclarèrent qu'eux-mêmes n'avaient d'autre intention que de suivre une ascèse. Aussi, tout en errant de ci de là dans les trois Mondes, étaient-ils en permanence occupés à chanter le Nom Sacré du Seigneur Vishnu, pleinement concentrés comme des Brahmacharî doivent l'être.
Bref, les Sages, qui s'étaient donné beaucoup de mal pour arriver jusque là, furent irrités de l'insolence de ces gardiens. Ils jettèrent donc un sort à Jaya et Vijaya et les condamnèrent à être, pendant trois vies, des mortels et à errer sur la Terre (Bhu Loka). Les gardiens rapportèrent l'incident à Vishnu, qui blâma leur manque de jugement, car il avait toujours du temps pour ses dévots et aurait, de toutes façons, pris le temps nécessaire, quoiqu'il ait été en train de faire. Il leur déclara qu'il ne pouvait pas lever la malédiction des Sages, mais qu'il pouvait leur donner le choix sur la manière dont cette punition serait vécue : soit ils devraient naître à de nombreuses reprises sous la forme de grands dévots de Vishnu, soit ils devraient naître un petit nombre de fois seulement sous la forme d'ennemis acharnés du Seigneur et mourir de Sa main. Les Dvârapâla choisirent la seconde option et prirent alors la forme des démons Madhu et Kaitabhi, puis Hiranyaksha et Hiranyakashipu pendant le Satya Yuga, puis Ravana et Kumbakarna pendant le Tretâ Yuga, puis enfin Kamsa et Shishupala durant le Dvapara Yuga. A chaque fois, ce fut l'un des Avâtara du Seigneur Vishnu qui les délivra. Durant la période du Kali Yuga, l'actuelle donc, Jaya et Vijaya ont été libérés de la malédiction qui pesait sur eux et on les voit comme gardiens des portes des temples du Seigneur Vishnu ou de Ses Avatâra.
Les entrées des temples de Déesses sont gardées par des figures féminines similaires, nommées Dvârapâlikâ.
Dans le Bouddhisme, les Dvârapâla sont des défenseurs et des gardiens de portes. Apparaissant par deux à l’entrée des temples, des stûpa et des pagodes, ce sont des divinités qui ont pour mission de défendre et de maintenir la Loi Bouddhique.
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