Les Gram Devata
Les Grâma Devatâ sont des divinités populaires autochtones honorées dans les villages. La plupart du templs, ce sont des divinités féminines. Elles sont plus ou moins reconnues par l'hindouisme dans ce sens que nombre d'entre elles ont été incorporées, au fil du temps, dans le culte de la Déesse Durgâ. Même si elles demeurent purement autochtones, elles n'en ont pas moins un rôle social important.
Ce sont des divinités des profondeurs de la terre et les habitants des villages les considèrent comme des protecteurs. Ce sont essentiellement des divinités du sol, des arbres et des récoltes. Les Grâma Devatâ sont souvent associés aux serpents et à l'eau. Quelquefois, ils assument un rôle de protection contre les maladies.
Leur représentation est souvent celle de Nâga, serpents à tête humaine, surmontée d'un capuchon de cobra à sept têtes. Ils sont sculptés sur des stèles de pierre (les Nâgakkal) que les villageois placent au pied des banyans ou près des points d'eau.
Selon les légendes, les Nâga seraient nés de Kashyapa et de Kadrû et ils habitent le Pâtâla Loka, c'est à dire le Royaume souterrain où ils gardent les trésors enfouis.
Leur culte consiste en l'aspersion d'eau ou de lait, de saupoudrage de poudre de vermillon et en offrande de riz. Les villageois sont souvent persuadés que les entrailles des arbres au pied desquels ces stèles sont placées, abritent de véritables cobras qui viennent périodiquement se nourrir des offrandes placées là. Bien entendu, ces cobras sont alors considérés comme particulièrement sacrés.
Un autre culte est celui rendu par les femmes à ces divinités qui sont un symbole de fertilité.
Les Grâma Devatâ sont assez nombreux. On peut citer Grâma-Kâlî dont le symbolisme du pouvoir destructeur du Temps est assez semblable à celui de Kâla.
Comptant au nombre des Grâma Devatâ, on rencontre fréquemment au Tamil Nadu des représentations d'Aiyanâr, une divinité protectrice des champs et des villages. Il est montré sous la forme d'un cavalier à l'air féroce, armé d'un crochet ou d'un fouet.
Deux autres divinités de villages accompagnent Aiyanâr; ce sont Munîshvara et surtout la terrible Mâryammâ. Maryammâ (Shitala Mata, une forme de Durgâ pour les Hindous) est déesse de la variole. Comme beaucoup de divinités, elle protège (les enfants) de la variole, mais elle la leur transmet si elle est courroucée. Elle est la soeur d'Ankamma, divinité du foyer et de la famille.
On représente Mâryammâ sous la forme d'une flamme entourée de serpents ou sous la forme d'un pot. Lorsque Mâryammâ est conjointement vénée avec une autre divinité de la famille, Dilli Polasi, les deux sont figurées par deux pots superposés enserrés dans un filet suspendu à une poutre de la maison. Selon les régions, Mâryammâ peut porter d'autres noms comme Ellamei, Vyestha ou Hârîtî (Népal).
D'autres acolytes d'Aiyanâr sont Madura Vîran et Karuppana Swami. Ce dernier peut prendre quatre formes, celle de Karuppana Swami proprement dite où on le voit avec un grand bec, celle de Kulla-Karuppan, celle de Chappâni-Karuppan et enfin celle de Sangili-Karuppan.
Des effigies en terre cuite de grande taille représentant des cavaliers, des éléphants ou des humains accompagnant la divinité se voient fréquemment dans les villages du Tamil Nadu. L'hindouisme a tenté l'incorporation de Aiyanâr en l'assimilant à un fils de Shiva et de Vishnu sous sa forme de Mohinî.
Une forme dérivée d'Aiyanâr est Ayappa, le Seigneur de Sabarimalai.
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