Les Sages (Rishi) et les Saints
Images de Rishi |
Les Sages mythiques ou Rishi
Un Rishi est un Saint hindou de la tradition ancienne qui manifeste des qualités extraordinaires de voyance et de connaissances intuitives
profondes. L'étymologie du mot Rishi est inconnue mais l'on pense que la racine "drsh" suggère le sens d'"homme en transe religieuse" ou de
"Voyant".
Dans les Veda, le mot Rishi désigne quelqu'un qui chante, psalmodie les hymnes sacrés que la
Divinité lui a transmis par connaissance intuitive directe, un poète inspiré ou un Sage ou une autre personne qui, seule ou
en groupe, invoque les divinités par des chants sacrés. En particulier ce nom de Rishi désigne les auteurs des hymnes du
Rig Veda. Les générations ultérieures considérèrent
les Rishi comme des Sages âgés ou des Saints, occupant dans la mythologie indienne la même position que les héros et
patriarches d'autres contrées du monde, constituant ainsi une catégorie d'êtres particulière, comme le sont, de leur
côté, les Asura, les Deva ou les simples mortels humains.
Ces Sages ont donc un statut quasi divin et leurs relations avec les Dieux eux-mêmes sont
fréquentes. Il n'est donc nullement excessif de les faire figurer parmi les figures qui composent le monde spirituel et religieux de
l'hindouisme.
Initialement, le nom de Prajâpati désignait Brahmâ
dans sa fonction de Seigneur de tout ce qui vit, Père de toutes choses. Au fil des siècles, on en est venu à désigner comme
Prajâpati les Mahârishi, les Grands Sages qui, bien entendu, ne sauraient procéder d'aucune
autre entité que de l'esprit de Brahmâ, au point d'être identifiés à Lui. C'est pourquoi on les dit
"Manasa-Putra", c'est à dire "Nés de l'Esprit de Brahmâ".
Selon le Rig Veda, les principaux Rishi auraient été :
Sept Rishi (les Saptarishi) sont souvent mentionnés dans les Brahmana et dans
d'autres oeuvres plus tardives comme représentants typiques des personnalités marquantes de la période préhistorique ou
mythique.
Dans le Shatapatha Brâhmana (14.5.2.6), leurs noms sont
Selon le Mahâhabhârata, ils sont dix : Certains textes, plus généreux, évaluent à 48000 le nombre des Rishi... En plus des Saptarishi, on connaît
d'autres classifications de Sages. Par ordre de préséance décroissante ce sont les Brahmarshi, les Maharshi et les Rajarshi.
Les sept Rishi sont représentés par les sept étoiles de la Grande Ourse et ils sont alors les époux des
Pléiades. De nombreuses légendes, contant leurs faits et gestes, s'attachent à ces Sages.
Les représentations de Rishi ne sont pas rares dans les temples, du moins pour certains d'entre eux, les plus célèbres. Ils sont
d'habitude figurés sous les traits d'hommes âgés, d'aspect serein et retirés des affaires du monde. Le cordon sacré
des Brâhmanes, les cheveux nattés, la barbe flottante et les moustaches sont des traits habituels de leurs images.
Ils sont assis dans une posture de méditation, tiennent un chapelet, ou un livre, ou un pot à ablutions, ou encore un bâton dans
la main.
Agastya, "Celui qui déplace les Montagnes", est l'un des très fameux Rishi, qui représente la Puissance de l'Enseignement.
Maître de la grammaire, de la médecine et d'autres sciences, il est surtout vénéré au Tamil Nadu où il est
censé avoir créé la langue locale et introduit la religion du brahmanisme.
De petite taille et ventripotent, la légende rapporte qu'il aurait migré du nord au sud de l'Inde où il se serait fixé
pour développer et enseigner la langue tamoul dont il fut le premier grammairien.
Né de l'union de Sûrya avec la nymphe
(Apsara) Urvashî, cela ne l'empêcha pas de prêter main forte
à Râma en
avalant un énorme Rakshasa du nom de Vâtâpi qui avait pris la forme
d'un bélier, et de tuer son frère d'un simple regard. Il aurait aussi recueilli Râma et Sîtâ dans son ermitage
près de Nasik.
C'est également Agastya qui fit don de son arc magique à Vishnu.
Atri
Atri fait partie des trois Voyants majeurs qui instituèrent le port du Cordon Sacré dont les trois fils symbolisent la
Création (Brahmâ et la lettre A), la Préservation (Vishnu et la lettre U)
et la Dissolution (Shiva et la lettre M) au cours de la pratique de Japa Yoga. Ces trois cordons ensemble indiquent le voeu que prononce le Brahmane de réciter continûment
le OM. Une première série de trois cordons est le Brahmâ
Vrta (promesse du Brahmane) et se rapporte au Bhu Loka (Plan Terrestre). La seconde série de trois cordons est accordée après
le mariage et se rapporte au Bhuva Loka (Plan du Système Solaire),
tandis que la troisième série de cordons n'est reçue par le Brahmane que lors de la Diksha (Initiation) et a trait au Svarga
Loka (Plan Céleste).
Atri est l'un des Sapta Rishi, les Sages perpétuellement Lumineux qui résident dans le Ciel : ils sont symbolisés par la
Grande Ourse et ses sept étoiles. Il est le Voyant du 5ème mandala
(Livre 5) du Rg Veda. Il eut de nombreux enfants et disciples qui eux aussi contribuèrent à la compilation
du Rg Veda et autres textes des Veda.
Atri est l'un des dix Fils de Brahmâ le Créateur; il fut créé par la
seule force de Sa pensée et donc désigné comme Manasa-Putra ("Né de la Pensée").
L'épouse d'Atri est Anasuyas, une fille du Prajâpati Kardama. Ils eurent trois enfants :
Dattâtreya, qui incarnait la Trimûrti, Durvasa et
Soma.
Râma, le fils de Dasaratha, visita un jour l'Ashram d'Atri,
pendant son exil forestier de quatorze années. Atri montra à Râma le chemin de la forêt de Dandakaranya.
On attribue à Atri deux oeuvres : l'Atri-Samhita et Atri-Smriti.
Bhrigu, le "Bruit du Feu", représente la Puissance du Savoir.
Fils de Varuna, il est le compagnon d'
Agni.
Maharishi Bhrigu fut l'un des Sept Grands sages (Saptarishi) de l'Inde ancienne, l'un des nombreux Prajâpati (facilitateurs de la Création)
né lui-même (ManasaPutra) par la volonté de l'esprit de Brahmâ; Bhrigu fut aussi le premier compilateur de l'astrologie
prédictive, ainsi que l'auteur de la Bhrigu Samhita. Cet ouvrage important fut malheureusement largement
détruit lors des invasions musulmanes qui mirent à sac l'université de Nalanda en 1197. Seules quelques parties en restent
disséminées çà et là en Inde.
L'épouse de Bhringu est Khyati, l'une des filles de Daksha, qui lui donna deux fils : Dhata et Vidhata. Sa fille Shrî fut mariée
au Seigneur Vishnu (Nârâyana). C'est pourquoi, dans certaines traditions,
Lakshmî, parèdre de Vishnu, est aussi considérée comme fille de Bhrigu.
Il eut aussi un autre fils, du nom de Shukra.
Une légende rapporte que Bhrigu avait un troisième oeil sur la plante de son pied. Un jour qu'il se rendait au Vaikunta , le séjour
céleste du grand dieu, Vishnu dormait. Bhrigu l'appela à plusieurs reprises mais Vishnu dormait toujours. Impatient, Bhrigu le frappa de
son pied à la poitrine et le réveilla. Vishnu appuya alors sur le pied de Bhringu lui demandant s'il ne s'était pas fait mal en frappant
sur sa poitrine; ce faisant, il détruisit le troisème oeil et Bhrigu comprit alors alors que ce troisième oeil n'était que
son ego erroné.
Bhringi
Grand dévot de Shiva, le Rishi Bhringi, aussi connu sous le nom de Parangi (le Vagabond) connut une étrange mésaventure un jour
où, rencontrant Shiva et Pârvatî en même temps que d'autres Rishi, il refusa d'honorer Pârvatî, sa dévotion
étant totalement dédiée à Shiva. La Déesse, furieuse de ce manque d'égards, transforma Bhringi en squelette;
mais ainsi, il ne pouvait tenir sur ses deux jambes. Aussi Shiva compatissant lui accorda-t-il une troisième jambe. Bhringi s'obstina dans son refus
de reconnaître Pârvatî comme une partie intégrante du Seigneur Shiva, jusqu'à ce que ce dernier se transforme
dans la forme mi-masculine mi-féminine d'Ardhanarîshvara. On
représente souvent Bhringi aux côtés de Shiva, par exemple pendant la danse Tandava.
Il est patron des constructeurs de chars, ainsi que des arts appliqués. On le montre parfois comme un ascète émacié
se tenant près de Shiva, qui est son Maître (sous sa forme de Bhrigupati, "Maître des feux"). En effet, il mena
une ascèse terrible qui devait le conduire jusqu'à l'immersion totale dans la Félicité du Brahman.
Daksha signifie "Celui qui est compétent dans les rites". Son histoire, essentielle, est au croisement de
nombreux mythes, ainsi que de l'expression de plusieurs formes divines. Néanmoins, le nombre et l'hétérogénéité
des légendes à son sujet ont amené les spécialistes à penser que Daksha peut recouvrir trois
sinon quatre personnages plus ou moins mythiques. Dans l'incertitude évidente de savoir ce qui revient à l'un plutôt qu'à
l'autre, nous brossons ci-après un portrait synoptique de ce Rishi d'essence divine.
Daksha est simultanément le père et le fils d'Aditî. Il fait donc partie des douze
Aditya et, parmi ces entités, il représente la Puissance du Rituel
qui fait le lien entre le Monde des Hommes et le Monde des Dieux. C'est dire son importance extrême. On
dit aussi qu'il serait né d'un pouce de Brahmâ.
Source de la vie cosmique, il donna l'une de ses filles, la belle Satî, en mariage au Grand Dieu Shiva. Un jour, Daksha organisa un grand
rituel de sacrifice (Yajña) en l'honneur de Vishnu et invita tous les Deva à y assister. Cependant,
il oublia délibérément d'inviter son gendre, qu'il n'aimait guère et qu'il considérait comme un petit dieu sans
importance, sinon comme un marginal bizarre avec sa manie de se couvrir de cendres sacrificielles et d'aller, demi-nu, s'asseoir sur une peau de
tigre pour méditer au fond des forêts. Satî se sentit outragée de l'affront fait à son époux et se rendit sur
le lieu où le Sacrifice commençait à se dérouler. Elle fit d'amères reproches à son père et l'exhorta
à inviter Shiva. Comme il faisait la sourde oreille, Satî desespérée, se jetta dans le feu sacrificiel.
Apprenant cela, Shiva entra dans une fureur terrible. Se manifestant sous la forme du terrifiant
Vîrabhadra, il se rendit sur le lieu du Sacrifice dont il dispersa les cendres,
mettant ainsi en fuite les Dieux épouvantés, maudit Daksha qu'il décapita, jettant sa tête dans le feu. Plus tard, Shiva
accepta de rendre la vie à Daksha, mais l'on ne retrouva pas sa tête et il fallut se contenter de la tête d'une chèvre qu'il
dut conserver par la suite.
Shiva, fou de douleur, partit en emportant le cadavre de Satî. Dans son périple hagard à travers le Monde, des parties du corps
de Satî tombèrent en divers lieux, au nombre de 18, 51, 52 ou 108 selon les sources. Ils constituèrent les
Shakti Pitha, lieux sacrés de vénération de la Déesse.
Quelques temps plus tard, Satî renaquit comme fille de Himalaya-Himavan le Roi des Montagnes. C'est pourquoi, elle eut le nom de
Pârvatî, la Fille de la Montagne. Elle se maria à nouveau avec Shiva qui prit,
pour cette occasion, la forme de Kalyânasundarâmûrti.
De Daksha, on dit aussi qu'il est le Père des Deva et des Asura et le chef des Prajâpati.
La première épouse de Daksha, Prasûti, lui donna seize filles. Treize furent mariées à Dharma, une à
Agni,
une aux Pitri (Ancêtres), et la dernière, Satî, à Shiva, comme on l'a vu plus haut. La seconde épouse de Daksha, du
nom de Asinî, lui donna tout d'abord 10000 fils, les Haryashva. Au lieu d'assister leur père dans l'oeuvre de création, dans
sa fonction de Prajâpati, ils suivirent les conseils du Rishi Nârada qui leur disait de pratiquer la
méditation. Du coup, ils devinrent ascètes et n'eurent pas d'enfants. Daksha procréa alors une autre série de 10000 fils,
les Sabalashva, qui suivirent l'exemple de leurs frères aînés, à la fureur de Daksha.
Daksha réussit enfin en procréant 60 filles, à poursuivre son oeuvre de création. Treize de ces filles furent
mariées au Sage Kashyapa et tous les êtres vivant sur la Terre sont leurs descendants. On les
considère donc comme les Mères du Monde. Vingt sept des filles furent mariées à
Soma, la Lune; elles sont les maisons lunaires.
Selon une autre Source, l'épouse de Daksha, Virinî, lui donna 5000 fils, les Haryashvas, qui se dispersèrent sur terre.
Dhanvantari, le Sage qui enseigna le premier la Science Médicale, prend la forme même de Vishnu. Il est d'ailleurs un des
avatâra de Vishnu. Il est accompagné des Ashvin, qui sont les médecins des Dieux. Ces Ashvin, au
nombre de deux, se nomment Nâsatya et Dasra; on les mentionne dans les
Veda. Ils ont
l'aspect d'un cheval, à l'exception de leur visage qui est humain. Assis sur un socle en forme de lion, ils tiennent, dans deux de
leurs mains, des herbes médicinales.
Dhanvantari est un dieu solaire, bien qu'il convienne de ne pas le confondre avec
Suryâ. Il apparut lors du barattage de l'Océan de Lait des Origines, portant dans ses mains, la coupe de l'amrita, le nectar
d'Immortalité. Plus tard, Roi de Kashi, il enseigna la Science de la Guérison, dont il tient le Savoir
d'Indra.
Les offrandes à Dhanvantari sont faites au crépuscule face au nord-est dont il est l'un des gardiens.
Jamadagni
Selon la légende, Jamadagni, l'un des grands Rishi, fut le fils du sage Bhrigu. Son épouse était Renuka. Ils eurent de nombreux enfants, dont le cadet était ParashuRâma, un avatar du Seigneur
Vishnu
Renuka était très pieuse et chaste. Pour aller chercher de l'eau à la rivière, elle avait l'habitude d'utiliser un port d'argile crue. Un jour, comme elle était au bord de la rivière, passa
dans le ciel un Gandharva sur son char. C'était un fort bel homme, comme sont tous les Gandharva. Un court instant, Renuka ressentit du désir pour cet être si beau, mais elle se ressaisit rapidement. Toutefois,
sa pureté avait été entachée et, pour cette raison, le pot de terre qu'elle transportait se dissout dans l'eau de la rivière. Elle ne pouvait rien faire et son esprit avait perdu sa chasteté.
Effrayée d'avoir à retourner près de son mari, elle resta sur la rive, indécise.
Pendant ce temps Jamadagni attendait de l'eau fraîche pour commencer ses rituels sacrificiels du matin et il se rendit compte que sa femme
tardait. Par ses pouvoirs yoguiques, il comprit tout ce qui s'était passé. Terriblement irrité contre sa femme, il appela son
fils aîné, lui expliqua la situation et lui demanda d'aller exécuter sa mère. Frappé d'horreur, le garçon refusa
d'accomplir ce meurtre. Jamadagni appela alors tous ses fils et, par ordre d'âge décroissant, leur demanda l'un après l'autre
d'exécuter leur mère ainsi que leurs frères aînés désobéissants. Tous refusèrent sauf le cadet,
Parashurâma, qui était, il est vrai, toujours respecteux et d'une
morale rigide. Il partit immédiatement et décapita sa mère et tous ses frères avec sa hache.
Satisfait, Jamadagni lui accorda un voeu. Parashurâma demanda aussitôt que sa mère et ses frères soient ramenés à la vie et à nouveau acceptés dans la famille.
Impressionné par la dévotion de son fils et son affection pour sa famille, Jamadagni lui accorda son voeu, ainsi que bien d'autres.
Plus tard, Jamadagni fut assassiné par le Roi Kshatriya Kartavirya Arjuna, lors d'une dispute pour la possession de la Vache Divine. ParashuRâma vengea la mort de son père en effaçant de la face de la
terre tous les Kshatriya, en réitérant cet exploit à vingt et un reprises.
Kartavirya Arjuna était le roi d'un ancien royaume, à l'époque du Râmayana. Sa capitale était Mahishamati. Les
Purâna relatent que ce roi, accompagné de son armée,
rendit un jour visite à Jamadagni. Le Rishi donna à manger à tout le monde grâce à la Vache Divine qui donnait autant de nourriture que l'on en voulait. Le roi demanda à Jamadagni de
lui donner cette vache car ce serait utile, dit-il, pour le bien-être de ses sujets. Mais Jamadagni refusa car cette vache sacrée était nécessaire à l'accomplissement de ses rites religieux. Le roi
ordonna à ses soldats de saisir la Vache par la force. Parashurâma, le fils de Jamadagni, était présent. Il réagit brutalement en tuant tous les soldats ainsi que le roi, grâce à sa
hache magique que lui avait donné Shiva. Les alliés du roi Kartavirya Arjuna organisèrent une expédition punitive au cours de laquelle Jamadagni fut décapité. Parashurâma
entra alors en guerre ouverte contre tous les Kshatriya et c'est ainsi qu'il extermina tout leur clan. Il conquit la Terre qu'il offrit à Kashyapa.
Compilateur de la philosophie du Sâmkhya, il porte un pot à ablutions dans son giron et, de ses deux mains,
tient la conque et le disque (les symboles les plus courants de Vishnu).
Kapila, l'un des grands Sages, dont le nom signifie "roux, de la couleur d'un singe" (allusion à sa chevelure ?), est considéré comme Celui qui, le premier, proposa le
Samkhya comme vision du monde. Cependant, vu son ancienneté, il ne laissa aucun écrit sur ce système de pensée tel qu'il est compris
aujourd'hui. Dans les Purâna, Kapila est connu comme
l'un des Avatâra mineurs de Vishnu. Il est aussi connu, bien que cela soit assez bizarre par rapport au Samkhya, comme enseignant d'une méthode
de Libération par la voie du Bhakti Yoga. D'autres
sources, contradictoires, contribuent à forger de lui une image assez floue : en effet, on dit aussi qu'il fut un descendant de Manu, le premier Homme mythique qui donna les premières lois sociales, ou
encore qu'il fut déifié en tant que fils de Brahmâ, le Dieu Créateur. La Bhagavad Gîtâ le dépeint comme
un ascète reclus alors que des sources Bouddhistes font de lui un philosophe renommé...
Comme très souvent pour ces personnages réputés historiques mais dont la vie s'entoure de légendes, beaucoup de choses ne sont donc pas sûres concernant Kapila. On
pense qu'il vécut vers le 6ème siècle avant notre ère (mais certains avancent des dates beaucoup plus anciennes), soit assez tardivement comparé à d'autres Rishi. On
a quelques raisons de penser que Gautama Bouddha, avant sa Libération, aurait étudié la philosophie du Samkhya, attribuée à
Kapila, plaçant, de facto, la naissance de ce dernier avant celle du Bouddha. Kapila est encore cité par Krishna dans la
Bhagavad Gîtâ comme le plus grand des Etres parfaits, ce qui placerait
la période de sa vie encore bien plus tôt.
Ses parents avaient nom Kardama Muni et Devabhûtî, selon le Bhagavat Purâna. Kapila enseigna le Yoga à sa mère ainsi que les
cultes au Seigneur Vishnu, ce qui lui permit d'atteindre la Libération.
Kapila est aussi connu pour son rôle majeur dans la venue sur terre de la déesse Gangâ (le Fleuve Gange). Auparavant,
Gangâ résidait dans les Cieux (Histoire de Gangadhara).
Sagara, Roi d'Ayodhya et ancêtre de Râma, avait accompli le grand sacrifice du cheval (Aswamedha) à quatre vingt dix neuf reprises.
La centième fois, Indra, le Roi des Deva, finit par prendre ombrage de ces sacrifices et captura le cheval. Il le cacha dans l'ermitage de
Kapila, à son insu évidemment. Sagara, qui avait obtenu du Sage Bhrigu une nombreuse descendance, grâce à ses
austérités, envoya ses 60000 fils à la recherche de l'animal. Ils vinrent chez Kapila et, trouvant le cheval caché,
crurent que le Rishi en était responsable. Ils l'attaquèrent mais c'était sans compter sur les
Pouvoirs Yoguiques extraordinaires du Sage qui, d'un seul coup d'oeil, réduisit les 60000 hommes en cendres.
Amsuman, le petit-fils de Sagara, partit à la recherche de ses 60000 oncles, ainsi que du cheval. Il arriva chez Kapila, et lui demanda les
âmes de ses oncles pour procéder aux rites funéraires. Kapila répondit que ce ne serait possible que si Gangâ
consentait à descendre des cieux pour baigner les cendres des morts. C'est Bhagiratha qui, bien plus tard, car il était le petit-fils
d'Amsuman, trouva la solution. Au terme d'une longue période d'ascèse, Brahmâ lui accorda de faire descendre Gangâ, la
déesse fluvuiale, sur Terre. Mais la Déesse se faisait prier et ce ne fut finalement que de mauvaise grâce qu'elle lâcha son flot
tumultueux qui aurait tout englouti sur Terre si Shiva ne s'était interposé en l'obligeant à traverser auparavant sa chevelure.
S'écoulant alors paisiblement, elle traversa l'Inde, atteignit l'Océan, et de là, les mondes souterains où elle put
enfin submerger les cendres des fils de Sagara, libérant leur âme.
Dans les Purâna, Kashyapa, dont le nom signifie Tortue, fut l'un des Rishi, père des
Deva, des Asura, des
Nâga ainsi que de toute l'humanité. C'est dire l'importance qui lui
est accordée. On dit qu'il vécut à une période fort ancienne, le Manvantara Svarochisha.
Fils de Marichî, l'un des dix "Fils Nés de l'Esprit" (Manasa-Putra) de Brahmâ le Créateur, Kashyapa est donc, lui aussi,
considéré comme un Manasa-Putra. Le Prajâpati Daksha lui donna ses treize filles (Aditi, Diti, Kadru, Danu, etc.) en mariage. Elles
eurent de nombreux enfants :
En plus des filles de Daksha, Kashyapa prit aussi comme épouse Syeni qui enfanta l'oiseau géant Jatayu, Umati qui, elle aussi enfanta
l'oiseau Sampati, Surabhi, mère des Rudras et Rohini, mère des troupeaux...On prête enfin à Kashayapa d'avoir
été le père de Vali et de Sugrîva.
Kashyapa reçut la Terre en don de Parashurâma, qui l'avait conquise du Roi Kartavirya Arjuna et des autres Kshatriya. Il faut dire que cette
grande victoire avait été puissamment aidée par Kashyapa qui avait conduit, à vingt et un reprises, le sacrifice aux Dieux
que Parashurâma avait commandité avant les combats.
On attribue à Kashyapa la rédaction du Kashyapa Samhita.
Kashyapa est également vénéré dans le Bouddhisme Mahayana (Grand véhicule) dans
lequel il est considéré comme l'un des Bouddha du passé (l'incarnation du Bouddha juste avant la venue de Siddharta Gautama).
Le nom de Kashyapa se retrouve enfin usité par plusieurs autres personnages historiques, par exemple l'un des disciples du Boudha Gautama ou
bien encore Kashyapa Matanga, un Rishi qui se rendit en Chine en 67 avant notre ère à l’invitation de l’empereur Ming Ti, de la
dynastie des Han. Il vécut alors à Lo Yang où il était accompagné de Dharmaraksha.
Kratu
Ce Rishi moins connu aurait été un Prajâpati "Né de l'Esprit de Brahmâ". Il représente son intelligence.
Ses 60000 fils, de la taille d'un pouce, entourent le char du Soleil, Sûrya..
Marichî est une divinité parfois féminine parfois masculine, dont le nom signifie "Rayon de Lumière".
Féminine, elle est reine du ciel et protège de la guerre. Masculine, c'est l'un des Rishi/Prajâpati, chef des Marut et père de
Kashyapa. Il donne le pouvoir de l'invisibilité pour se protéger des dangers.
Narada
Nârada se distingue des autres Sages par la vinâ qu'il tient dans ses mains, engagé qu'il est dans la répétition
constante des louanges de Vishnu. C'est aussi un conteur réputé. Les Purâna le créditent d'une
propension à créer des conflits autour de lui...
Nârada fut l'un des sept principaux Rishi mythiques. Initialement, il était fils de Brahmâ. Mais il s'attira les foudres de son
père en conseillant aux fils de Daksha de s'adonner à la méditation. Brahmâ en fut profondément mécontent car
il avait besoin de leur concours pour terminer la création. Après médiation des Sages célestes, il fut convenu que
Nârada renaîtrait comme fils de Kashyapa et de l'une des filles de Daksha.
Dispensateur du savoir, Nârada aurait inventé la vinâ, ce bel instrument à cordes dont joue la déesse
Sarasvatî. Chef des musiciens célestes (Gandharva), il va d'un lieu à l'autre. Néanmoins, son caractère
l'amène à semer le trouble et la discorde.
Il est l'un des premiers à avoir défini la philosophie du tantrisme et ses lois. Il est aussi expert en théorie musicale.
Dépositaire de tous les secrets, Nârada est le messager des Deva comme des Asura. Intime des uns et des autres, il les distrait de sa
musique et de ses chants.
Il est considéré comme une incarnation mineure de Vishnu.
Pulastya
Il fut le medium grâce auquel quelques uns des Purâna furent communiqués aux hommes.
De Brahmâ, il reçut le
Vishnu Purâna; il le transmit à Parasara qui, à son tout, le transmit aux hommes.
Marié à Kardama, l'une des neuf filles Havirbhû, il fut le père de Visravas et d'Agastya, l'un des Rishi les plus fameux.
Vishravas, pour sa part, devait avoir pour fils Kubera et Ravana; tous les
Rakshasa sont dits avoir trouvé leur origine en Lui et, de fait, il les guida
avant qu'ils ne tournent mal...
Vâlmikî
Vâlmikî, un Rishi poète, aurait vécu il y a quelque 3000 ans. On lui attribue l'invention du sloka
, le mètre de la poésie védique. Plus communément, il est crédité de la composition de
lépopée du Râmâyana, racontant la geste du prince
Râma d'Ayodhya parti en exil à la suite d'une machination de cour, puis
luttant contre le démon Râvana de Lanka pour retrouver son épouse Sitâ qu'il a kidnappée. Cette œuvre monumentale composée de quelque
vingt-quatre mille strophes de quatre vers, en six chants, est l'un des joyaux de la littérature indienne d'avant notre ère, avec le
Mahâbhârata.
Vâlmikî est également l'auteur du Yogavashishta, un traité d'enseignements spirituels.
Vashishta, dont le nom signifie "Celui qui possède des Richesses", est l'un des Prajâpati, l'un des Sept Rishi nés de
la pensée de Brahmâ. Vashishta est en rapport avec les /dieuxvediques/dieuxvediques.html#vasu" target="_top">Vasu Vishvâmitra
Vishvâmitra, l"Ami de Tous", représente la puissance des lois de la société qui créent des liens entre
les hommes. Il représente aussi la volonté et la longueur de la vie.
Né dans la caste des Kshatriya, Vishvâmitra obtint, au terme de dures ascèses, d'être élevé à la
dignité de brahmane, ce qui est exceptionnel. Il entra en conflit avec Vashista pour la possession de la vache mythique Surabhî.
Il fut le précepteur (guru) de Râma et de son frère Lakshmana lors de leur exil dans la forêt.
Vyasa
Bien que ne faisant pas partie des Sapta Rishi, Vyasa n'en est pas moins de la plus haute importance dans la mythologie hindoue, car c'est à lui
que l'on attribue la rédaction de l'épopée du Mahâhâbharata. Il fut aussi l'auteur
d'un commentaire célèbre sur les Yoga-Sutra, intitulé Yogabhâsyâ
.
Selon sa légende, il aurait vécu quelque 1000 années. Fils du Rishi Parasara et de Satyavatî, il aurait été
le Père de Dhritarâshtra, de Pându et de Vidura, ce qui explique sa profonde implication dans la relation des évènements du
Mahâbhârata. Rappelons, en effet, que Dhritarâshtra fut le roi aveugle, père de cent fils, les Kaurava, qui combattirent contre les
cinq frères Pandava.
Le personnage de Vyasa est complexe car, cité à de nombreuses reprises dans les textes anciens (les Purârana
en citent vingt huit !), on a de bonnes raisons de penser qu'il ait pu désigner plusieurs personnes, à des époques
différentes.
Parmi les humains qui ont atteint la sainteté et qui, à ce titre, selon les usages hindous, sont considérés de statut
semi-divin, on cite en premier lieu les grands réformateurs de la religion que furent
Shankarâchârya, Râmânujâchârya,
Madhvâchârya, ainsi que d'autres encore. A vrai dire, on peut considérer que Rishi ou Saint sont des
termes voisins. On dira alors, pour simplifier, que les Rishi sont les saints des temps jadis, et que les Saints ont une existence historique
avérée.
Shankarâchârya
Shankarâchârya est représenté sous les traits d'un sannyâsin (moine mendiant)
chauve au corps barbouillé de cendres sacrées. Dans sa main gauche, il tient un livre et de l'autre, fait le chin mudra, le geste de
l'enseignement. Le bâton et le pot à eau, symboles du sannyâsin, sont placés à côté de lui. Assis sur
une peau de tigre dans la posture de méditation (padmâsana), il est entouré de ses élèves. Il porte parfois, autour
du cou, un chapelet (mala) de graines de rudrâksha, symbole des dévots de Shiva.
Râmânujâchârya
Râmânujâchârya est représenté avec les mains en sânjali mudra, c'est à
dire les mains jointes à hauteur de la poitrine, en un geste de prière; il tient le triple bâton et a une coiffe sur la tête. Il
porte les marques des fidèles de Vishnu (le ûrdhvapundra ou nâmam), fait d'argile blanche et et de pigment rouge.
Madhvâchârya
Madhvâchârya, comme Shankara, est un sannyâsin chauve qui tient un livre, le bâton et le pot à eau. Il porte la marque
de Vishnu sur le front et sur son corps, sont dessinés, avec de la pâte de santal ou de l'argile jaune, la conque et le disque.
Vedânta-Dêshika
Vedânta-Dêshika est aussi un enseignant connu du Vishnuïsme.
Gritsamada, Vishvamitra, Vamadeva,
Atri, Angiras, Bharadvaja, Vasishta
, Agastya.
Gautama, Bharadvâja, Vishvâmitra,
Kashyapa, Jamadagni, Vashishtha et Atri
.
Mârîchî, Atri,
Angiras, Pulastya, Pulaha, Kratu, Vashistha, Daksha, Bhrigu, Nârada.
Aditi fut la mère des Deva, dont Agni, le Feu sacrificiel, ainsi que les Aditya
Diti, la mère des Asura, et les douze Daitya
Arishta, la mère des Gandharva
Kadru, la mère des Naga
Vinata, la mère de Varuna et de Garuda,
Danu, la mère des Danava (qui sont des Asura)
Kalaka, la mère du monstre Kalkanja,
Khasa, la mère des Yaksha
Krodhavasa, la mère des Pishacha
Muni, la mère de Maumeya,
Puloma, la mère du monstre Pauloma,
Somathi, la mère de Sumathi