Les grottes d'Ajanta

 

Vue depuis la grotte 19 Groupe de moines vus de la grotte 20

Ajanta se trouve à une centaine de km d'Aurangabad par une bonne route (2 heures). Du parking des véhicules part un bus vert qui conduit au site en quelques minutes. Un escalier un peu raide, doublé d'un chemin en pente plus douce, donne accès à l'entrée où l'on s'acquitte du ticket d'entrée (250 Rs plus 5 Rs pour l'éclairage !!). Des guides proposent leurs services pour 250 Rs de plus. Leur aide n'est pas inutile pour mieux repérer, dans ces grottes sombres malgré les éclairages, certaines peintures intéressantes.

C'est dans un cirque rocheux boisé, véritable fournaise pendant plusieurs mois de l'année, que furent retrouvées au 19ème siècle, au cours d'une partie de chasse, dit-on, par des militaires britanniques, une trentaine de grottes excavées à flanc de falaise qui avaient été, un millénaire auparavant, occupées par des communautés monastiques bouddhistes. Leur réalisation s'étale sur une longue période, en fait dès le premier siècle avant notre ère (dynastie Shatavahana) et s'est poursuivie, avec des périodes de moindre activité, jusqu'aux 5-7ème siècles, qui vit régner dans la région la dynastie des Vakataka, contemporaine des Gupta Dynastie du Nord de l'Inde du nord.

Grand Bouddha debout, grotte 19 La réputation exceptionnelle d'Ajanta tient moins à l'architecture, à vrai dire sommaire, des grottes, qu'aux peintures murales dont plusieurs sont tapissées. Une lampe torche puissante est indispensable; à défaut, vous avez toutes les chances de ne pas repérer grand chose. Et pour être plus précis encore, l'idéal serait d'avoir chez soi un ouvrage sur les peintures d'Ajanta pour se préparer à ce que l'on va voir... et de le reconsulter encore au retour. En effet, sur place, on garde l'impression générale qu'il faut beaucoup de temps pour pénétrer les mystères de ce lieu. On dit que les grottes les plus fameuses sont les 1, 2, 16, 17, 19 et 26.

Grotte 26 Les grottes se rattachent à deux groupes, selon l'époque de leur réalisation, ce qui se marque dans les styles observés. Les plus anciennes, typiques de l'art du bouddhisme du Hinayana (Petit Véhicule), ne représentent la personne du Bouddha L'Eveillé que par des symboles, comme on le voit aussi à Sanchi (Madhya Pradesh). Les plus récentes rappellent l'art du Bouddhisme Mahâyâna Grand Véhicule, dans lesquelles l'image du Bouddha debout prêchant ou assis méditant est très habituelle.

Dans tous les cas, le creusement de ces grottes ornées nécessitait de nombreux dons de mécènes pour être menées à bien par des ouvriers spécialisés.

Nagaraja et Nagini, grotte 19 Bouddha mendiant auprès de sa femme et de son fils; grotte 19 Hormis les peintures, on prêtera attention aux quelques sculptures, ainsi qu'aux éléments décoratifs (fûts et chapiteaux) des piliers compartimentant les grottes.

Les peintures ont été datées des 5-7ème siècles. Elles narrent des épisodes mythiques des vies antérieures du Bouddha historique (on les nomme les Jataka), ainsi que sa dernière incarnation en tant que Gautama Siddharta Boudha.

 On commence la visite avec la grotte 1. Les murs latéraux sont animés de peintures souvent bien dégradées malgré les efforts de restauration sans doute trop tardifs. Sur le mur du fond, on reconnaît un beau Padmapani, sans doute la peinture la plus connue du site. Lui fait pendant un autre Boddhisatva Etre de compassion au diadème très orné. Dans le sanctuaire trône un grand Bouddha assis. Dans la plupart de ces grottes se trouve ainsi un Bouddha assis soit en lotus soit en majesté, les mains formant des mudras Geste des mains. De chaque côté, figurent des Boddhisatva qui portent des chasse-mouches. Au dessus du Bouddha volètent des Etres Célestes.

 La grotte 2 est assez semblable. Sur les murs latéraux du porche, sont sculptés à droite un Nagarâja, à gauche la Déesse Hariti entourée d'enfants. Les murs latéraux de la grande salle sont eux aussi peints de scènes diverses des Jataka (incarnations antérieures du Bouddha). A gauche, on voit le portrait de la reine Maya, Mère du Bouddha dont la naissance est aussi représentée. Le sanctuaire où trône le Bouddha est encadré de deux chapelles : à gauche se tient Kubera Dieu des Richesses Souterraines, à droite un couple de Yaksha Génies), Panchika et Hariti.

 La grotte 4 est le plus grand vihara du site. Il ne comporte pas de peintures mais des sculptures de bonne qualité.

 La grotte 7 se caractérise par de multiples Bouddhas sculptés sur les parois de l'antichambre, en particulier le très connu Miracle de Sravasti. Dans le sanctuaire, le Bouddha assis est encadré par plusieurs Bouddhas debout qui surmontent d'autres petits Bouddhas assis.

 La grotte 9 est constituée d'une chapelle (chaitya) à deux rangées de piliers. Le stûpa GéniesMonument commémoratif 
bouddhique) qui en occupe l'extrémité n'est précédé d'aucun Bouddha (contrairement à la grotte 10) car c'est une grotte très ancienne de l'époque du Bouddhisme Hinayana.

 La grotte 10 est beaucoup plus importante. C'est aussi un chaitya dont le stupa s'orne d'un Bouddha. Des scènes sont peintes sur les piliers.

 La grotte 16 est un grand vihara dans lequel subsistent quelques belles peintures malgré les dégradations. Près de l'entrée, on repèrera au plafond des sculptures d'êtres célestes : Kinnara, Gandharva Musiciens Célestes et Yaksha. Sur la gauche, une princesse désespérée apprend que son mari Nanda a embrassé l'état monastique. On admirera aussi la grande statue de Bouddha dans le sanctuaire au fond de la grotte.

 La grotte 17 est également un vihara. Parmi les peintures visibles, se trouve une nymphe jouant des cymbales, un éléphant furieux qui, selon la légende, finit par se prosterner aux pieds du Bouddha, une belle princesse qui s'observe dans un miroir.

 Puis vient la grotte 19. C'est un grand chaitya à la belle façade sculptée. On observe à gauche un beau couple de Nâga Serpent, génie des mondes souterrains assis sur un rocher. A l'intérieur, on remarque surtout le beau vaisseau à voûte en berceau en nervures. Le stupa est précédé d'un Bouddha.

 La grotte 20 est caractérisée par certains piliers du porche ornés de Salabhanjika (fées des arbres). La grotte 21 présente deux cellules latérales au porche avec des sculptures de Nagarâja et de la Déesse Hariti. La grotte 22 est fermée cependant que, de la grotte 23, on ne retient qu'un pilastre joliment ciselé sous le porche. La grotte 24, inachevée, donne une intéressante idée des étapes intermédiaires des travaux de creusement.

 La grotte 26, l'une des plus tardives, est également un chaitya. La façade en est banale. Un très grand Bouddha couché représente la scène du Parinirvana (mort du Bouddha). Un peu plus plus loin, sur le même mur, le Bouddha assis en méditation ignore les efforts de séduction des superbes filles du démon Mara : l'une esquisse une danse suggestive, l'autre s'anime en jouant des cymbales. Au fond de la nef s'élève un stupa orné d'un Bouddha.

On consultera avec profit l'un ou l'autre des ouvrages existants sur Ajanta, par exemple :
Ajanta, les grottes sacrées du Bouddha. Mackenzie Simon, Baillet Philippe. Robert Laffont, 1985, ISBN : 2-221-50421-6
Ou un must sur le sujet par la qualité des textes et photos :
Ajanta. Okada Amina et Nou Jean-Pierre; Imprimerie Nationale Editions, 1991

 

 
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