Kâlî
Plan du chapitre |
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Origine | Formes populaires de Kâlî | Symbolisme |
Représentation ou mûrti | Symbolisme de la représentation |
Kâlî, "la Noire" est la Déesse Mère destructrice et créatrice de l'hindouisme. C'est l'aspect féroce de la Devî, la Déesse Suprême, fondamentale pour toutes les autres déités hindoues. Kâlî est connue des Veda. Elle est censée être la septième langue d'Agni, le dieu du Feu.
Le processus de la Re-Création est décrit comme le "jeu de Kâlî". Kâlî est la force qui détruit les esprits mauvais et protège les dévots. Elle est la parèdre, la puissance (Shakti) de Shiva.
Kâlî est une forme féminine dont le nom dérive du mot Kâla, le Temps en sanscrit, Celui qui détruit toute chose. Kâla, c'est aussi "le Noir". Kâlî a donc été comprise comme "Celle qui est le Temps", "Celle qui dévore le Temps", "la Mère du Temps", "la Noire" ou encore "Celle qui est le Temps Noir". L'association de Kâlî avec la noirceur contraste avec son pendant masculin, Shiva, dont le corps sombre est couvert des cendres blanches des champs de crémation où il a coutume de méditer.
Celui qui vénère Kâlî est libéré de la peur de la destruction.
Kâlî ne doit pas être confondue avec Kali ("le Terrible"), un démon que l'on rencontre dans le Mahâbharata et qui est la personnification du Kali Yuga. En effet, le Kali Yuga n'est pas l'âge de Kâlî, mais l'Age Terrible, le dernier des Ages (Yuga) dans la conception cosmogonique cyclique hindoue. Cette confusion vient surtout de ce que la déesse Kâlî est effectivement d'apparence terrible et effrayante. Mais la déesse Kâlî ne doit pas être confondue avec le Kali (Yuga) car son nom comporte un sens bien différent.
Origine
Le nom de Kâlî vient à l'origine du Rg Veda, le plus ancien des Veda
, où il ne désigne pas une Déesse, mais une longue langue noire, l'une des sept langues tremblantes d'Agni, le Dieu du Feu.
Cependant, le prototype de Celle que nous nommons maintenant Kâlî, existe déjà dans les Veda
sous le nom de Râtri, qui sert aussi de prototype à
Durgâ.
C'est sous la dynastie Sangama des Vijayanagar que l'on trouve trace, dans le Sud, d'une déesse du nom de Kottravai
. La littérature de l'époque la dépeint comme échevelée, effrayante pour ceux qui l'approchent; elle
festoie sur les champs de bataille jonchés de cadavres. Il est peu douteux que la fusion de cette déesse locale Kottravai avec la
védique Râtri ait pu produire les Déesses Terribles de l'hindouisme, parmi lesquelles Kâlî s'est distinguée dans
l'horreur.
L'importance du culte de Kâlî dans l'est de l'Inde indique peut-être qu'elle trouve son origine dans une divinité de tribus
aborigènes, tribus très nombreuses dans la région, ce qui pourrait être une raison de
la couleur de sa peau, de sa nudité et son aspect barbare. Dans le Sud de l'Inde existe la tradition d'un concours de danse entre Kâlî
et Shiva Nâtarâja, le Seigneur de la danse, le créateur du Bhârata-Natyam, la
danse classique du Tamil Nadu. Certains y voient le souvenir d'une victoire des shivaïtes locaux sur les dévots d'une
divinité féminine locale, Pidari peut-être.
Kâlî a donné son nom à Calcutta par l'intermédiaire de Kalikata, un des trois villages loués à la
Compagnie anglaise des Indes orientales, à l'origine de la ville.
Formes populaires de Kâlî
Les descriptions classiques de Kâlî partagent plusieurs caractéristiques : Kâlî a quatre bras et mains. Deux de ces
mains (habituellement celles de droite) portent une épée et une tête humaine coupée. Cela signifie que la Déesse finira
par exterminer tout ce qui existe : nul ne peut échapper à son statut d'être mortel. Les deux autres mains font des gestes (mudra) de
bénédiction. Cela signifie qu'Elle sauvera ses dévots, ainsi que tous ceux qui l'approchent et l'honorent avec
sincérité, dans cette vie et les suivantes.
Elle porte une guirlande de 51 têtes, qui représente le Varnamala, c'est à dire la guirlande des 51 lettres de l'alphabet
Devanâgari qui sert à écrire le sanscrit. Pour les Hindous, chaque lettre de cet alphabet est dotée d'une énergie
spécifique, d'un aspect de Kâlî. C'est sans doute pourquoi on la voit aussi comme la Mère du Language et la
Mère de tous les Mantra.
On la représente souvent nue; seule Mâyâ la couvre. Très sombre de teinte, elle n'a pas de caractéristiques propres
car elle continuera à exister lorsque l'Univers ne sera plus. C'est pourquoi les concepts de couleur, lumière, bon, mauvais ne s'appliquent
pas à Elle : Elle est Energie Pure, non-Manifestée. Elle est Adi-Shakti, la Shakti Primordiale.
On la représente aussi accompagnée de serpents et de chacals, tandis qu'elle se tient debout sur le corps apparemment sans-vie de
Shiva. L'histoire, à ce sujet, est la suivante.
Un jour que Kâlî avait détruit tous les démons sur le champ de bataille, elle commença une danse puissante où
elle laissait éclater sa joie de les avoir vaincus. Tous les mondes, les Loka, commencèrent à trembler et à bouger sous
l'impact de cette danse. A la requête de tous les Dieux, Shiva demanda à la Déesse d'arrêter, mais elle était trop
emportée par son Energie pour l'entendre. Alors, Shiva se coucha comme un cadavre parmi les démons que la Déesse avait
exterminés, afin que le choc de la danse soit amorti par son propre corps. Quand Kâlî marcha sur le corps de son époux, elle
comprit son erreur et, de honte, se mordit la langue.
On raconte aussi que pendant un âge sombre, un démon indestructible parcourait la Terre. Seule une figure féminine, regroupant
les trois Forces Divines de
Brahmâ, Vishnu et
Shiva pourrait en venir à bout. Ce fut Durgâ, la Mère. Mère
Kâlî est une incarnation de Mère Durgâ et de Mère
Pârvatî, et toutes trois rassemblent la Force
Féminine (Shakti) de Shiva. Vint un temps où les forces mauvaises étaient si puissantes sur Terre que Mère Durgâ
ne put en venir à bout : c'est pourquoi Mère Kâlî vint à son tour. Kâlî Mâ détruisit tous
les démons et elle dut boire tout leur sang pour nous sauver car si une seule goutte en était tombée au sol, les Démons
se seraient multipliés. Mais sa Puissance était si grande que, simplement en posant son pied à terre, elle provoqua un
tremblement de terre capable de ravager la Terre. C'est pourquoi Shiva se coucha sur le sol et qu'en voyant son visage divin, la Déesse se calma.
Symbolisme
Kâlî est une déesse qui a une longue et complexe histoire au sein de l'hindouisme. D'un côté, elle est vue comme
l'image ultime de l'annihilation, de l'autre, elle est l'Ultime Réalité et la Source
de l'Etre dans le cadre des croyances tantriques. Enfin, le mouvement dévotionnel relativement récent dont elle est entourée La
conçoit largement comme la Déesse-Mère qui regarde droit devant soi. Donc,
de même qu'elle est associée à Shiva, de même est-elle aussi associée voire identifiée à d'autres
déesses (Devî),
comme Durgâ, Badrakâlî, Bhavanî, Satî, Rudranî, Pârvatî, Chinnamasta, Chamundâ, Kamakshî, Umâ,
Minakshî, Himavatî, Kumarî et Târâ. La répétition de ces noms est d'ailleurs censée accorder
des pouvoirs au fidèle.
Une interprétation tantrique de cette représentation est quelque peu différente.
Le Tattva de Shiva (la Conscience Divine en tant que Shiva) est inactif cependant que le Shakti Tattva (l'Energie Divine en tant que Shakti) est actif.
Shiva, ou Mahâdeva, représente le Brahman, la Conscience Absolue et Pure qui se tient derrière tous les noms, toutes les formes,
toutes les activités. Kâlî, d'autre part, représente l'Energie potentielle (et aussi manifestée) responsable de tout
ce qui a nom, forme ou activité. Elle est Sa Shakti, son Pouvoir de Création et on la conçoit comme la "substance" derrière
le contenu complet de toute conscience. Elle ne peut en aucun cas exister indépendamment de Shiva ni agir sans Lui; cela veut dire que Shakti,
toute la matière-énergie de l'Univers, n'est pas distincte de Shiva, ni de Brahman d'ailleurs, mais elle est plutôt le Pouvoir
Dynamique de Brahman.
Pour mieux comprendre ce symbolisme tantrique complexe, il convient de se remémorer que le sens profond de Shiva et Kâlî ne
s'écarte pas des concepts non-dualistes tels qu'ils sont exposées par Shankaracharya dans le Vedanta ou
dans les Upanishad. Selon le Mahânirvana Tantra et le
Kularnava Tantra, on distingue deux voies différentes pour percevoir la même Réalité Absolue.
La première est le Plan Transcendantal, souvent dépeint comme statique et indéfini. Il n'y a aucune matière, aucun
Univers, seule la Conscience Est. Cette "forme" de réalité est connue sous le nom de Shiva, ou encore l'Absolu Sat-Chit-Ananda,
Existence, Savoir, Félicité.
La seconde est le Plan Actif, qui est immanent. C'est le Plan de la Matière, ou de Mâyâ, c'est à dire, le Plan où
l'illusion de
l'Espace-Temps et l'apparence d'un Univers réel existent en effet. Cette "forme" de réalité est connue sous le nom de
Kâlî ou Shakti qui, ultimement, est encore le même Absolu Sat-Chit-Ananda. C'est sur ce second Plan que l'Univers, tel que nous le
concevons, est expérimenté et décrit par les Voyants comme le "Jeu" de Shakti, ou de Kâlî.
Dans une perspective tantrique, quand quelqu'un médite sur la réalité comme Conscience Pure et Absolue (sans les
activités de Création, Préservation ou Destruction), il médite sur Shiva ou Brahman. Quand quelqu'un médite sur
la réalité comme une Dynamique et une Création, comme le contenu absolu de la Conscience Pure (avec toutes activités de
Création, Préservation et Destruction), il médite sur Kâlî ou Shakti. Cependant, dans les deux cas, le méditant
ne s'intéresse qu'à une seule et même réalité, la seule différence résidant dans la dénomination
et les aspects fluctuants des apparences. C'est ce que l'on comprend, en général, du sens de Kâlî se tenant debout sur la
poitrine de Shiva.
En dépit de sa forme apparemment terrifiante, Kâlî est souvent considérée comme la plus douce, la plus aimante de
toutes les Déesses hindoues car ses dévots la voient en tant que Mère de l'Univers entier. De plus, sa forme terrible fait que,
justement, on la perçoit comme une force formidable de protection. Quand le Saint Bengali Ramakrishna demanda à un dévot pourquoi
il honorait la Déesse Kâlî, celui-ci répondit : "Maître, quand ils sont dans les difficultés, vos dévots
viennent vous voir. Mais où allez-vous quand vous êtes vous-même dans l'ennui ?".
Kâlî, la Mère Divine, représentant l'Energie Cosmique d'un Univers toujours en mouvement dans le Temps et l'Espace, est
décrite se tenant debout sur le corps inerte de Shiva. Shiva, l'Esprit Eternel et Sans-Changement, allongé tranquillement, est
absorbé en Lui-Même et inconscient de la danse de mort et de destruction que la Déesse anime sur sa poitrine. Ce symbole exprime
l'idée que l'évolution cosmique spatio-temporelle est fondée et soutenue par une Réalité cachée, qui a pour
nom le Seigneur Shiva. Le monde du mouvement, du conflit et de la catastrophe, de la mort et du désastre, n'est qu'une apparence de
réalité. Derrière cette réalité, nous pouvons trouver la réalitée cachée, l'Esprit Eternel,
dans sa Gloire transcendante et supra-cosmique.
Représentation ou mûrti
Kâlî est représentée nue, avec la peau noire, le regard féroce et la langue tirée, portant un long collier,
descendant parfois à ses genoux, composé de crânes humains, dansant sur un corps inanimé.
Elle porte souvent un pagne formé de bras coupés, tient une tête décapitée dans une main, une épée,
le pouvoir de la destruction, dans l'autre. La forme Bhadrakâlî possède plusieurs paires de bras. Son culte
est surtout développé dans le Bengale, on trouve un temple dédié à Kâlî à Kolkota (Calcutta),
où chaque jour des chèvres lui sont sacrifiées.
Sous le nom de Chamunda (mais l'on a vu que Chamunda est Kâlî considérée comme une des formes
de Durgâ), elle fut chargée de tuer l'Asura Rakta-Vija (de rakta, sang) en buvant tout son sang, car chaque goutte tombée
sur le sol engendrait un nouvel Asura. Elle finit par consommer sa chair.
Lorsqu'elle entre en fureur, sa danse met le monde en péril, aussi Shiva, s'interpose-t-il entre les pieds de la déesse et la terre.
Kâlî est présentée avec peut-être les caractéristiques les plus effrayantes qui soient dans le monde des
divinités. Elle a quatre mains, une épée dans l'une et la tête d'un démon dans l'autre. Les autres mains
bénissent ses dévots et leur dit :"Ne craignez rien". En guise de boucles d'oreilles, elle porte des têtes de morts, son collier
n'est qu'une suite de crânes humains et son vêtement est confectionné de mains humaines. Sa langue sort de sa bouche, ses yeux
sont rouges, son visage et sa poitrine sont souillés de sang frais. Se tenant debout, l'un de ses pieds prend appui sur la cuisse, l'autre sur
la poitrine de son époux, Shiva.
Ses trois yeux représentent le passé, le présent et le futur - les trois modes du Temps.
Les apparences et les noms de Kâlî sont très variés. Shyama, Adya Mâ, Târâ Mâ, Dakshina Kalika,
Chamundi sont des formes populaires. Puis il y a aussi Bhara Kâlî, très douce, Shyamashana Kâlî, qui ne réside
que sur les lieux de crémation.
Symbolisme de la représentation
Kâlî est représentée nue et d'un bleu sombre. Elle a trois yeux. Elle porte un collier de têtes humaines
tranchées et, autour de sa taille, pend une guirlande de bras humains. Sa langue darde hors de sa bouche, avide de sang. Dans sa main gauche
inférieure, elle tient une tête humaine décapitée et dans sa main gauche supérieure, elle tient une
épée. De sa main droite inférieure, elle accorde des bénédictions à Ses dévots , tandis que
le geste de Sa main droite supérieure signifie "Ne crains rien" (abhaya mudra). Un sourire grimaçant se peint sur Son visage. L'aspect
terrible de Kâlî ne nous décourage pas car nous aimons la grandeur et le sublime de Son symbole. Dieu n'est pas seulement une
figure bénissante, car la réalité reflète aussi les tragédies de la vie. Cette vérité fut
expérimentée depuis les époques les plus lointaines des Veda : "Tous les êtres vivants sont
la nourriture de Dieu, et la mort est son Condiment..." (Katha Upanishad, 1.2.25). Dieu et le Diable sont les deux
facettes d'une même réalité. ce qui est bon déploie notre nature divine, ce qui est mauvais la rétracte et
éclipse notre divinité. La mort n'est pas la destruction de la vie car de la mort émerge une nouvelle vie, qui trouve son
accomplissement en luttant dans la bonne direction.
Forme redoutable de Devî en tant que vengeresse destinée à "terrifier la terreur", Kali "la noire", est
généralement représentée jeune, avec des formes très féminines, mais la bouche ouverte parfois munie de
canines protubérantes, tirant la langue, les yeux écarquillés, vêtue d'une peau de tigre, parée de guirlandes de
crânes et brandissant des armes.
En tant que Chamundâ, "Celle qui extermina les grands démons Chanda et Munda", elle apparaît comme une vieille sorcière
assoiffée de sang, échevelée, décharnée et revêtue d'une peau d'éléphant. Aprés avoir
terrassé, rugissante, Chanda et Munda, elle se rua allègrement contre le démon Raktapa "suceur de sang" que
les sept Matrika "petites mères de la création" n'avaient réussi qu'à blesser - or les gouttes de sang du démon se
transformaient en autant d'autres démons semblables. Dévorant rapidement les petits démons déjà apparus et
suçant avidement, à son tour, le sang du démon-vampire Raktapa, elle en fit une dépouille parcheminée.
Les symboles de l'image de Kâlî sont extrêmement puissants et porteurs de signification spirituelle. Par Elle, on peut atteindre
à une Vision de la Réalité Ultime.
Résumons ci-après les significations les plus populaires de l'image de Kâlî :
Tous ces symboles attirent évidemment l'attention sur l'amour profond, l'affection véritable de Kâlî pour ses
dévots, ses enfants humains.
Le mot Kâlî vient du mot Kala, le Temps, ce qui fait bouger, mouvoir, évoluer l'Univers. Le Temps, qui
est l'Eternité en mouvement, a dès son origine créé et détruit en permanence (Bhagavad
Gîtâ, 11:32).
Seule source de l'existence, Kâlî est donc aussi le Pouvoir qui, associé au Temps, dévore toute
chose.
La couleur bleu sombre de Kâlî est celle de l'Infini. C'est aussi, incidemment, celle du ciel des profondeurs
de l'Univers. L'aspect bleu sombre de Kâlî suggère qu'elle est la matrice de toutes les couleurs du Monde manifesté (toutes
les couleurs prennent forme en Elle). Sri Ramakrisna disait que les dévots avancés de la Déesse la voient dénuée
de toute couleur; mais nous la voyons noire ou sombre en raison des impuretés qui encombrent notre mental.
La nudité de Kâlî représente la nature non-conditionnée de l'Energie Universelle dont
la danse joyeuse et animée est la vie même. Infinie par définition, on ne peut que la représenter nue; on la nomme encore
Digambari, c'est à dire "Vêtue d'Espace".
Sa coiffure échevelée symbolise Son autorité non disputée. Pour cette
caractéristique, on la nomme aussi "Muktakeshî".
Son troisième oeil, l'oel de la Sagesse, est constamment fixé sur le visage de Shiva. Puisqu'elle
est éternellement Satchidanandamayi (Etre, Connaissance, Félicité), Elle ne veut pas que quoique ce soit puisse l'égarer
de sa relation intime avec Shiva, le Support Transcendant, l'Inspirateur de toutes ses pensées et actions.
Ses dents blanches visibles, sa langue rouge en avant, nous suggèrent de contrôler Rajas (Guna de
l'action) avec l'aide de Sattva (Guna de l'équilibre, de l'harmonie).
Sa langue proéminente, barbouillée de sang, indique le penchant de Kâlî pour la soif de sang.
Elle veut que nous endurions des épreuves lorsque c'est nécessaire et que nous nous exercions à atteindre l'accomplissement de
notre vie.
De ses dents, Kâlî mord sa langue, car elle est surprise et honteuse de se rendre soudain compte qu'elle est
en train de danser sur le corps allongé de son Seigneur, Lui qui est la source de tous les pouvoirs. Shiva est Brahman, l'Absolu sans-Forme,
au-delà de tout ce qui est relatif en sorte qu'il est aussi Shava (le corps sans-Vie).
Kâlî brandit son épée d'un éclat éblouissant et tient une tête
décapitée : cela signifie qu'elle doit mettre en oeuvre les mesures adéquates pour corriger les erreurs de Ses enfants, les
êtres humains, qui violent les Lois cosmiques.
Ses quatre mains dans toutes les directions du cosmos représentent Sa mission divine de sauvegarder les
intérêts des processus évolutifs de la création.
Elle porte la guirlande de 51 crânes humains ou têtes décapitées qui représentent les
51 lettres de l'alphabet Devanâgârî (sanscrit).
Kâlî porte un tablier fait de têtes humaines coupées peut signifier son contentement quand nous
lui dédions notre travail et elle en garde les
résultats sous sa garde. Après la dissolution de l'Univers Manifesté, la Mère Kâlî conserve les graines des
actions de ses enfants humains sous une
forme causale.
L'arrière plan des représentations de Kâlî suggère mort et dévastation. A moins
que nous ne détruisions l'attitude égotique dans notre coeur,
la Mère ne dansera pas dans nos coeurs impurs.
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