Plan du chapitre |
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Accès aux photos dans les paragraphes
L'Himachal Pradesh est une superbe région du nord de l'Inde. Limitée au nord par le Cachemire, à l'est par le Tibet, à l'ouest par le Penjab et l'Haryana, au sud par l'Uttaranchal, elle a pour capitale et ville principale Shimla. Largement montagneuse, ses paysages sont somptueux, avec des sommets qui dépassent largement les 6000 mètres d'altitude et de superbes forêts de cèdres de l'Himalaya (Deodar).
Le tourisme n'y est pas encore très développé car les infrastructures de communication imposent des déplacements lents (par exemple 15 heures de bus de Delhi à Manali pour 500 km). Cependant, les Indiens aisés apprécient depuis longtemps le climat tonique et frais de Shimla ou de Dalhousie pendant les périodes excessivement chaudes qui embrasent les basses terres. Dharamsala est connu pour être le lieu où le Dalai Lama et de nombreux tibétains se sont réfugiés depuis l'invasion de leur pays et son annexion par la Chine. Quant à Manali, sa popularité tient à sa situation à l'extrémité de la vallée de Kulu et à l'engouement auprès de jeunes touristes étrangers ainsi que de jeunes mariés indiens en lune de miel.
L'Himachal Pradesh est un Etat qui couvre 55 670 km² soit le dixième de la superficie de la France. Quelque 6,2 millions de personnes y vivent, à 95% dans des villages. Au fil des siècles, de nombreuses dynasties y régnèrent, en sorte que les sites historiques sont nombreux.
Chamba |
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La vallée de Chamba, au nord de l'Himachal Pradesh, est encadrée entre deux chaines de hautes montagnes, le Pir Panjal au nord, et le Dhaula Dhar au sud, qui la sépare du pays de Kangra et des hauteurs de Dharamsala. Elle est traversée par la rivière Ravi qui, au niveau de la ville de Chamba, est un gros torrent tumultueux coulant dans un large lit encaissé entre des rives abruptes et encombré de grosses pierres. Pendant plus de 1000 ans, la vallée de Chamba a formé l'Etat princier le plus ancien du nord de l'Inde.
On accède à Chamba depuis Dalhousie (56 km), bourgade dispersée sur des flancs de montagne à 2000 m d'altitude. Chamba,
à 1000 m d'altitude, est perchée sur la rive droite de la Ravi. On y visite divers temples d'un style particulier, en particulier le groupe
des six temples de Lakshmî Narayan (Lakshmî Narayan est le nom du Dieu Vishnu
quand il est accompagné de sa parèdre -Shakti- Lakshmî
),
mais sans oublier d'autres monuments moins prestigieux tels que le temple de Harirai, à proximité nord de la
prairie de Chowgan, le temple de Champavati, le temple de Sitaram, le temple de
Radha Krishna et enfin, sur une colline proche à laquelle
on accède par un long escalier partant en face de la station des bus, le temple de Chamunda.
A l'exception du temple de Chamunda, tous ces temples se caractérisent par des tours shikhara
,
c'est à dire de plan carré avec des
arêtes courbes, surmontées de petits toits de protection couverts d'ardoises et se terminant par un pinacle doré.
Lorsqu'elles sont visibles, les statues des divinités honorées dans le sanctuaire central de ces temples, sont le plus souvent en bronze, parfois en marbre blanc. Celles en bronze sont les plus anciennes et l'on admirera la beauté des visages et la patine admirable du métal. On prendra aussi le temps de détailler les statues de pierre enchassées dans des niches sur les murs extérieurs, en particulier dans les temples du groupe de Lakshmî Narayan.
C'est dans ce dernier lieu que Ganesh se rencontre sous deux formes : l'une assise, l'autre debout, cette dernière étant beaucoup plus rare, comme l'on sait.
On n'omettra pas de visiter le Buri Sing Museum (entrée 50 Rs, appareil photo 100 Rs), belle introduction aux
différentes formes d'art qui se sont développées dans la
région: peintures de miniatures dites Pahârî ("de la montagne")
, fines broderies sur toile (Rumal) représentant des scènes de la
mythologie religieuse de Krishnâ
, et bien entendu une salle de sculptures avec quelques divinités et des plaques ornementales gravées
provenant de fontaines anciennes. On notera aussi des portes en bois sculpté, quelques remarquables petits bronzes anciens (vitrine dans
l'entrée), des armes et des monnaies, sans compter d'intéressantes photos anciennes de la ville.
Sur la route de Dalhousie (il existe deux routes, une par la vallée, une par la montagne, beaucoup plus belle et pittoresque), on
s'arrêtera au site de Khajjiar (jolies promenades), où se trouve un petit temple de Shiva
où l'on peut voir de rares sculptures en
bois représentant, en pied, chacun des cinq frères Pândava
, que l'épopée du Mahâbhârata
a immortalisés.
Brahmaur |
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Ce gros village, à 56 km de Chamba (3 heures quand tout va bien; c'est une route montagneuse et sujette aux éboulements dans la partie qui longe la Ravi), porte aussi le nom de Bharmaur ou Bharmour. Perché à 2200 m d'altitude sur les flancs de la montagne, Brahmaur est le point de départ de treks, mais aussi le lieu de passage pour les pèlerins qui se rendent au lac de Manimahesh (altitude 4170 m). Depuis Brahmaur, les bergers Gaddi conduisent leurs troupeaux vers les alpages d'altitude.
Avant que le Raja Sahil Varman fonde Chamba en l'an 920, Brahmaur fut pendant 400 ans la capitale de la région de Chamba. Elle en garde un
magnifique groupe de temples, les Chaurasi temples (chaurasi signifie 84). Ils sont groupés sur une large
esplanade en haut du village mais, à moins que l'on ne compte pour temple chaque Shiva Lingam
, ils sont beaucoup moins nombreux !!
Le plus important d'entre eux est le Manimahesh temple dédié à Shiva : on le reconnaît
aisément au beau Nandi
de bronze qui, assis sous un dais, lui fait face. Le second temple d'importance est le temple de
Narasimha (Narsingh)
où une impressionnante statue de bronze de deux couleurs de cette divinité effrayante (un avatar de Vishnu
sous la forme d'un Homme-Lion) réside dans le sanctuaire.
Un troisième temple attire l'attention : c'est le temple de Lakshna Devî, remarquable par son porche
de bois finement sculpté, sur lequel on voit le Dieu Vishnu chevauchant l'aigle Garuda
.
Quant à Ganesh, il habite discrètement le premier petit temple sur la droite lorsqu'on arrive sur l'esplanade. C'est une extraordinaire statue de bronze datant environ de l'an 750, en faisant l'une des plus anciennes figurations de bronze qui nous soit parvenues. Le visage est très puissant avec ses yeux proéminents et l'harmonieuse courbure de la trompe; il est surmonté d'une jolie couronne ornementée en forme de trois croissants de lune stylisés.
Dharamsala et alentours |
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Se rendre à Dharamsala, c'est presque changer de pays. Bien sur, on est en Inde, mais les tibétains ici sont suffisamment nombreux pour imprimer leur marque et rendre l'ambiance différente. Il existe en fait deux Dharamsala : Dharamsala du bas (1200 m), ville sans intérêt particulier et Dharamsala du haut (Upper Dharamsala) que l'on appelle aussi MacLeod Ganj, accrochée à la montagne à l'altitude de 1700 m, où réside Sa Sainteté le 14ème Dalai Lama. De l'une à l'autre, deux routes : l'une, assez longue, empruntée par les bus, l'autre, atrocement étroite et pentue, mais beaucoup plus courte, qu'empruntent les taxis et, évidemment, les piétons.
Le point central de Mac Leod Ganj est évidemment le complexe monastique tibétain, banal et quelque peu décevant ensemble de bâtiments ordinaires qui abritent deux temples : le Tsuglagkhang et le Kalachakra temple.
De Mac Leod Ganj, on peut faire à pied de fort agréables promenades au milieu des forêts de Deodar (cèdres) jusqu'à Bhagsu (2km), Dharamkot (3 km) ou encore jusqu'au lac Dal (4km).
A Bhagsu, petit village paisible, on visitera le temple de Bhagsu Nath (plusieurs Ganesh peu anciens) et l'on remontera le vallon où coule un torrent jusqu'à une petite cascade.
De Dharamsala, on pourra prendre des bus, ou louer un taxi, pour faire les excursions suivantes :
Kangra. Voir ci-après
Masrur. Voir ci-après, paragraphe Kangra
Jwalamukhi. Voir ci-après, paragraphe Kangra
Temple de Chamunda Devi (voir des photos).
Situé sur la rive gauche du torrent de la Banganga
à 15km à l'est de Dharamsala, ce temple semble moderne, à examiner les bâtiments récents et les grandes statues
brillamment colorées de diverses divinités postées ça et là. Mais le sanctuaire central où réside la
terrifiante Déesse (qui demeure cachée sous un voile rouge) est très ancien
(700 ans) et vénéré par de nombreux pèlerins.
Baijnath. Ce superbe temple, à 46 km à l'est de Dharamsala, peut
être visité sur la route qui mène à Mandi, si l'on dispose d'un moyen de locomotion indépendant (voir paragraphe plus loin).
Kangra et alentours |
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La grosse bourgade de Kangra (autrefois Nagarkot), à une vingtaine de km de Dharamsala, se trouve dans une belle région de collines fertiles, dominée au nord par la chaine des montagnes de Dhaula Dhar. Ce fut la capitale de la dynastie Chand qui régna sur l'Etat princier de Kangra, fameux pour ses arts, en particulier les miniatures de style Kangra.
De nos jours, on vient y visiter le temple de Bajreshvari, nom local de la Déesse (Devi). Ce temple est fort ancien mais il fut pillé à nombreuses reprises, tant des richesses inouies y étaient accumulées. C'est ainsi que Mahmoud de Ghazni le mit à sac et le détruisit en l'an 1009. Feroz Shah Tughlaq en fit autant en 1306. Des reconstructions et destructions se succédèrent donc au cours de l'histoire, mais le plus terrible et le plus récent évènement fut le tremblement de terre du 4 avril 1905 qui bouleversa toute la région (voir ce site).
Le temple, tel qu'il est aujourd'hui, fut rebâti en 1920. On y accède en remontant les allées d'un bazar animé. Un Ganesh, protégé par une grille, garde la porte de l'enceinte. En pénétrant dans le temple proprement dit, on admire les portes du sanctuaire, recouvertes de plaques d'argent martelées en relief, de même que le dais d'argent abritant la déesse. De celle-ci, on voit peu de chose car elle est entièrement vêtue.
Ce lieu est très sacré : c'est l'un des 51 Shakti Pitha (Sièges -lieu de résidence- de la Déesse). Lire la légende. Ici, tomba un sein de la Déesse Satî.
A côté du temple pousse un gros banyan; les femmes y accrochent des pièces de tissu rouge frangé de doré. La vaste cour dallée est bordée, à sa périphérie, de niches peu profondes contenant diverses représentations de la Déesse sous ses multiples noms. Quelques Ganesh se rencontrent aussi.
A quelques kilomètres de Kangra, s'élève le fort de Kangra dont les ruines majestueuses ont été restaurées
avec soin (entrée 100 Rs). En remontant le chemin d'accès, on passe une porte en chicane. Deux Ganesh aux formes rustiques et simples, dans des
niches de la muraille, gardent l'entrée du fort. Sur l'esplanade intérieure, s'élève un petit temple Jain
, honorant Adinath,
le premier des Tirtankhara
de cette religion. Un petit couloir derrière l'un des côtés de ce petit temple fait découvrir quelques statues
anciennes. Un peu plus loin, des vestiges admirables d'un temple plus important se dressent fièrement, avec de superbes décorations
murales.
En redescendant vers l'entrée, on consacrera quelques minutes à visiter un petit musée où sont présentées des sculptures (parmi lesquelles un Ganesh aux lignes épurées) découvertes sur place lors des travaux de restauration, ainsi que quelques miniatures de style Kangra.
Le site de Masrur, à 32 km à l'ouest de Kangra par une petite route, est tout à fait étonnant. Il s'agit d'un groupe d'une quinzaine de temples (entrée 100 Rs) excavés au 10 ème siècle dans des rochers, suivant la forme en tour shikhara des temples du nord. On a parfois comparé cette réalisation de Masrur au temple de Kailash d'Ellora (Maharastra), mais les dimensions ne sont pas du tout les mêmes. Malgré les dégâts subits au cours du tremblement de terre de 1905, l'ensemble de ces monolithes garde une allure majestueuse.
Un escalier, taillé dans le rocher, permet d'accéder à un niveau supérieur d'où l'on voit, de l'autre côté d'un long bassin, les shikhara en ruine qui ne manquent pas d'une certaine grandeur tragique. Les linteaux des portails, ainsi que certains éléments, comme le motif du vase d'abondance sur les montants, démontrent l'habileté des tailleurs de pierre de l'époque.
Le temple le plus important, autrefois dédié à Shiva, a été redéfini en temple de Râma
, Lakshmana et Sîtâ.
Voir ce site.
Encore un lieu religieux d'importance, à 35 km au sud de Kangra puisque, là encore, il s'agit d'un des Shakti Pitha (Lire la légende), vers lequel convergent chaque année des millions de pèlerins. On dit que c'est ici que tomba la langue de la Déesse et qu'elle se manifeste depuis sous la forme de langues de feu émergeant du rocher. Neuf petites flammes (des émanations naturelles de gaz inflammable d'origine volcanique) se manifestent à différents endroits du temple et chacune a un sens particulier (ce détail témoigne de la profusion de l'imaginaire indien).
On dit que l'empereur Akbar
fit don d'un parasol en or, et que le Maharaja Ranjit Singh donna les dômes dorés du temple.
Plusieurs Ganesh récents se retrouvent dans l'enceinte du temple.
Lorsque l'on arrive sur l'esplanade principale, un premier bâtiment, sur la droite, abrite le lit, richement décoré, de la Déesse. Des représentations de Celle-ci ornent les murs. Un deuxième bâtiment, sur la gauche, est surmonté de deux dômes dorés; la foule s'y presse, les offrandes dans les mains. C'est là le lieu principal de la manifestation divine. Une autre file d'attente se presse à l'entrée d'un autre bâtiment, sur l'arrière. En faisant la queue, on finit par descendre quelques marches pour entrer dans une minuscule grotte carrée aménagée. Dans un trou du rocher formant une vasque pleine d'eau, une petite flamme bleue semble sortir de l'eau. Le prêtre fait reculer les personnes présentes, approche une mèche de la flamme, l'allume puis la présente devant un orifice naturel du rocher, un peu plus loin. Un grondement sourd se fait entendre et une grosse flamme bleue en surgit brutalement. Le prêtre prélève de l'eau dans ce trou et en asperge les assistants : c'est la bénédiction de la Déesse.
Baijnath |
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Ce beau temple du 8-9ème siècle (sa construction daterait de l'an 804, mais la légende fait remonter son origine à l'époque mythique des Pandava), a été épargné, tant par les invasions et destructions des envahisseurs musulmans que par le tremblement de terre de 1905. Il est entouré d'une pelouse bien entretenue et le cadre naturel, avec les montagnes enneigées en toile de fond, est remarquable. En pénétrant dans l'enceinte gardée par Ganesh et Hanuman, tous deux peints en rouge vermillon intense, on est frappé par la beauté et l'harmonie de l'architecture de type shikhara. Des balcons ouvragés agrémentent les faces nord et sud. Des petites niches, tout au pourtour des murs extérieurs du temple, mais aussi sur le mur d'enceinte, contiennent de nombreuses jolies petites statues représentant souvent diverses formes de la Déesse. Face à l'entrée qui, inhabituellement, fait face à l'ouest, se tiennent deux Nandi de pierre, le plus grand derrière le plus petit.
Pour pénétrer dans le mandapa, on franchit un portail bien ouvragé. Un Ganesh gardien, fort beau, se tient devant ce portail, à main gauche. A l'intérieur, le porche du sanctuaire central est, lui aussi, superbe. La divinité vénérée ici est Vaidyanath (ou Baidyanath), une forme de Shiva en tant que "Seigneur des médecins", représentée par un Shiva Lingam.
Pour souligner son importance, on précisera que ce temple de Vaidyanath est l'un des douze Jyotir Lingam (Lingam de Lumière) de l'Inde. C'est pourquoi des foules de fidèles y viennent de loin à l'occasion de la fête religieuse de la Shivaratri.
Mandi et Rewalsar |
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Mandi, à 800 m d'altitude, est une agréable petite ville sur les rives de la rivière Beas. C'est un carrefour des routes menant vers le sud (Chandigarh et Shimla), l'ouest (Dharamsala) et le nord (Manali et Leh) et, par conséquent, un centre commercial animé.
Dans le bazar et sur les rives de la rivière se trouvent plusieurs temples (on dit qu'il y en aurait en tout 81....). Le Bhootnath temple est situé dans le coeur de la cité, en haut du bazar. Il est fort ancien et date du début du 16ème siècle. Pendant la Shivaratri, de nombreux palanquins décorés transportant des divinités des temples alentour sont acheminés jusqu'ici.
Le Symakali temple (ou Syamakali, ou encore Tarna Devi) se trouve sur une montagne qui domine la ville. Il fut édifié au 17ème siècle par le Raja Syama Sen, en hommage à la déesse qui l'avait comblé de ses bienfaits.
Beaucoup des temples de Mandi sont dédiés à Shiva, tel le fort beau Triloknath temple, où Shiva apparaît comme le Seigneur des Trois Mondes (ce qui est le sens de Triloknath). Construit en 1520, on admire la pureté de ses lignes, ainsi que des pierres sculptées, disséminées dans la cour, qui dateraient de la période du 13-16ème siècle.
Dans l'Ardhanarishvara temple, dans le quartier de Lower Sumkhetar, à l'ouest du bazar principal, le Seigneur Shiva se manifeste sous sa forme composite mi-mâle-mi femelle. On cite encore le Panchvaktra temple, au confluent des rivières Beas et Suketi, où se trouve une image à cinq visages du Seigneur Shiva.
Le Mahamritunjaya temple est situé en centre ville. Shiva y est montré assis en posture de méditation, le troisième oeil figurant sur son front.
Diverses représentations de Ganesh peuvent se voir dans plusieurs de ces temples. Mais il faut aussi citer le Siddha Ganapati temple près de l'hopital régional. Il fut édifié par le Raja Siddha Sen pour les besoins de ses pratiques tantriques.
A 25 km de Mandi par une petite route montagneuse (1 heure de bus), Rewalsar (Tso Pema pour les Tibétains) est un village à 1360 m d'altitude, au bord d'un petit lac entouré de montagnes. C'est un lieu sacré, à la fois pour les hindous, les bouddhistes et les sikhs. C'est en effet ici que le Rishi Lomas aurait accompli son ascèse, c'est d'ici que Padmasambhava, le grand Maître tantrique, partit pour répandre la foi bouddhiste de la branche du Mahayana au Tibet, où il est plus connu sous le nom de Guru Rimpoche (le Précieux Guru). C'est ici enfin que le Guru sikh Gobind Singh vint pour se retirer un temps afin d'élaborer avec les Seigneurs de la région, une stratégie commune de résistance envers l'empereur Moghol Aurangzeb.
A Rewalsar, on visite donc trois temples hindous; le premier est dédié au Sage Lomas, le second à Krishna et le troisième à Shiva. Trois monastères tibétains accueillent les tibétains résidant ici (environ 500). Le plus connu, et le plus ancien puisqu'il fut fondé par Padmasambhava lui-même, appartient à la branche des Nyingmapa. Enfin, une Gurudwara (temple sikh) fut construite en 1930 par le Raja Joginder Sen de Mandi pour commémorer la visite de Gobind Singh.
Rewalsar est un lieu plein de calme et d'harmonie. La beauté de son petit lac, habité par d'innombrables carpes que viennent nourrir (bien que ce soit interdit) les touristes et pèlerins, n'y est pas étrangère. Quelques représentations de Ganesh sont disséminées ici et là.
Kullu |
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La grosse bourgade de Kullu s'étire le long de la rive droite de la rivière Beas dans la partie médiane de la vallée de Kullu. C'est un centre routier important sur cet axe nord-sud qui relie Mandi à Manali, au fond de la vallée et, de là, à ces régions éloignées du Ladakh et du Lahaul/Spiti.
Kullu ne présente pas beaucoup d'attrait. On y visitera cependant le Raghunath temple, sur la falaise qui surplombe la rue principale. Mais si une visite ne doit pas être omise, c'est celle du Basheshvar Mahadev temple (=Shiva), à Bajaura, quelque 15km avant Kullu, quand on vient de Mandi. Le temple est isolé, à l'écart (200 m) de la route dans la direction de la rivière.
Se dressant au milieu d'un petit jardin bien entretenu, il est lui-même en excellent état, bien que datant du 8ème siècle.
Sa tour-shikhara, d'un style très pur, s'élance vers le ciel. Elle est creusée, sur trois de ses faces, de niches profondes où ont pris place de grandes
et belles statues de Ganesh au sud, Vishnu à l'ouest et Mahîshâsuramardinî
(Durgâ
) à l'est. Du portail d'entrée, on débouche
directement dans le sanctuaire central qu'habite un Shiva Lingam.
Naggar |
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Bâti à flanc de montagne, à une altitude de 1760m, au dessus de la large vallée de Kullu au fond de laquelle coule la rivière Beas, le village de Naggar est environné de forêts de conifères et de vergers de pommiers et pruniers. C'est un lieu de repos et de promenades. Les vieilles maisons en bois au toit de lauzes d'ardoise se serrent les une contre les autres en contrebas du château de Naggar, vieux de 500 ans. Car Naggar fut pendant près de 1500 ans la capitale de la vallée de Kullu.
Plusieurs temples édifiés dans divers styles caractéristiques de la région se trouvent à Naggar ou dans les environs immédiats. Le style avec tour-shikhara, déjà rencontré à Mandi ou à Bajaura (Kullu), se retrouve dans le temple de Gauri Shankara (=Shiva/Pârvatî), le temple de Krishna ou le temple de Vishnu, quoique avec des différences sensibles de l'un à l'autre. Le style avec pagode étagée, comme le temple d'Hadimba à Manali, se retrouve dans le temple de Tripura Sundari (un autre nom pour Pârvatî). On rencontre de rares représentations de Ganesh dans certains de ces temples.
Hormis les temples et le château (en cours de restauration importante en avril 2007, entrée 15 Rs), une visite à ne pas manquer à Naggar est
celle de la Roerich Art Gallery (entrée 30 Rs, appareil photo 25 Rs) qui fut autrefois la maison de Nicolas Roerich,
un Russe qui s'établit à Naggar en 1923 pour y exercer ses talents d'artiste peintre, botaniste et chercheur en spiritualité.
Voir ce site et encore
cet autre site.
Le domaine de quelque 16 ha où cette maison se trouve abrite aussi un musée d'art populaire dont la visite vaut les marches qui y mènent. Là sont rassemblés sculptures sur bois de la région, peintures de style Pahari, mannequins vêtus de beaux costumes régionaux, etc.
Manali |
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Manali est une grosse bourgade touristique, en fait scindée en trois centres distants les uns des autres de quelques km.
Manali proprement dit, dans la vallée, principalement sur la rive droite du
torrent de la Beas, est le lieu où arrivent tous les cars. Quelques rues où se serrent boutiques de tout et n'importe quoi, guest houses et
petits hôtels, restaurants bon marché, agences de voyages et de trek, changeurs de devises, boutiques Internet : rien d'attirant dans cette
animation bruyante. Il faut monter quelque 2km en rickshaw jusqu'au Hadimba temple pour se dire qu'on a bien fait de venir à Manali.
Le temple de la Déesse Hadimba (16ème siècle) est du type "pagode". Doté d'un toit à trois niveaux, dont le dernier est surmonté d'un petit
toit de protection conique se terminant par un pinacle doré, le temple de la Déesse s'élève au centre d'un superbe parc de
cèdres centenaires géants. Le peintre Roerich disait que certains d'entre eux devaient être millénaires. Quoiqu'il en soit,
l'ensemble est saisissant et les gros rochers moussus qui émergent entre les arbres ajoutent à la solennité du lieu. Construit en
maçonnerie alternant avec de grosses poutres en bois, selon une technique fréquente dans
la région, le temple montre, sur sa façade s'ouvrant sur le sanctuaire intérieur, de remarquables éléments
décoratifs de bois (fausses fenêtres, piliers, porche, etc...) délicatement gravés de sculptures d'un style fruste mais
élégant. La cella du temple est à l'évidence, beaucoup plus ancienne que le bâtiment qui l'abrite. Le coeur du sanctuaire est
une petite grotte, en fait une anfractuosité sous un rocher. On y voit la Déesse sous la forme d'un beau visage de laiton doré. A sa
gauche est assis un Ganesh sans doute plus récent.
Old Manali : situé à quelque 3 km de Manali centre, on y accède
par une petite route en pente forte. Se succèdent là de nombreuses guest houses. Il faut monter tout en haut de Old Manali pour voir un
vrai vieux village avec ses maisons de bois couvertes de lauzes d'ardoise. Un temple dédié à Manu,
le premier homme selon la légende hindoue, se dresse en ce lieu mais il a été lourdement modernisé... Dans la ruelle étroite
qui y mène, les maisons rurales en bois sont très anciennes.
Le temple de Manu s'élève sur une haute plate-forme. Il a été reconstruit récemment dans le style local, mais l'ensemble
n'est pas très heureux. A l'intérieur sont exposées quelques belles statues de bronze : Ganesh, Shiva, Râma, Kâlî
... et bien sûr une statue en mabre de Manu
. La cella est très ancienne et contient un peu en contrebas, trois
stèles de pierre noire fort anciennes que l'on n'aperçoit qu'à travers un rideau de fumée d'encens. La stèle
principale représente Manu, Brahmâ
et Shiva.
Vashisht est un village ravissant auquel on accède par une route en forte pente,
en rive gauche de la Beas. De nombreuses guest houses et quelques boutiques d'articles touristiques se pressent sur un espace restreint et gâchent
quelque peu l'environnement des trois temples que l'on visite en ces lieux : le Vashisht temple, dédié au
Rishi du même nom, le Râma temple, et le Shiva temple.
On entre dans l'enceinte du temple de Vashisht par un monumental porche en bois. Le temple, lui aussi, possède des éléments de
décoration en bois. La statue dans la cella représente le Rishi barbu. C'est une femme âgée qui reçoit les offrandes et
distribue les prasad. Sur le côté du temple, un mur en chicane donne accès à des petits bassins ou jaillit une eau thermale
chaude (un pour les hommes, et un séparé pour les femmes).
Le temple de Râma est tout proche du précédent et surélevé sur une haute esplanade. C'est un temple à shikhara dont
la partie sommitale est protégée par une superstructure de bois couverte d'ardoises. Sur deux des faces de ce shikhara, on reconnaît
l'image à trois visages, dite Bhadramukha (ces trois visages représentent trois formes de Shiva). Des niches vides peu profondes sur trois faces de la tour sont délimitées par des
colonnettes. Dans la cella, sont repésentés le Dieu Râma, son épouse Sîtâ et son frère Lakshmana.
En poursuivant la visite du village au delà du groupe des temples, on découvre de vieilles
maisons traditionnelles en bois, recouvertes de lauzes d'ardoise. Les montagnes de l'Himalaya, avec les sommets de plus de 6000 m dans le lointain,
constituent un cadre naturel exceptionnellement beau.
Mise en page © 2008 Elephorm et Alsacréations, modifié en 2009 par Ganapati