Les postures de Ganesh paraissent simples. Rien n'est plus trompeur. Elles manifestent, dans l'ensemble comme dans les détails, des différences qui témoignent de la capacité de l'artiste à innover, dans le cadre d'une iconographie respectant des caractéristiques générales fixées par la tradition.
Les postures assises représentent Ganesh sur un siège (pîtha) généralement surélevé (trône) ou sur un piédestal de lotus.
Ainsi, des peintures murales du Shekavatî
au Rajasthan
montrent Ganesh
assis sur une sorte de table basse de forme carrée
(33 ko), hexagonale ou octogonale
(22 ko);
quelquefois, il est assis à même le sol. Ces peintures célèbres
qui décorent les murs des haveli
des
18ème et 19ème siècles sont relativement nombreuses à
représenter Ganesh (allez voir les photos du Rajasthan
).
Une image de même facture, quoique plus ancienne (1639) orne le fronton
de l'entrée du palais des rois Rajpût d'Amber (près de
Jaïpur, Rajasthan) qui, pour cette raison, porte le nom de Ganesh Pol
(porte de Ganesh, 34 ko).
La posture la plus commune, est dite
"posture d'aisance" (lalitasana) : Ganesh
(20 ko) est assis sur un
trône plus ou moins surélevé, avec la jambe gauche
repliée, la jambe droite pendant ou reposant sur le sol (l'inverse est
également rencontré).
La jambe sur le sol indique qu'un aspect de la personnalité du dieu
s'occupe des choses de ce monde, alors que l'autre jambe, celle qui est repliée
dans la position de la méditation, rappelle la concentration parfaite sur
la suprême Réalité. Bien que vivant dans le monde, il est
totalement concentré sur l'Atman
qui vit en lui. Cette
idée est symbolisée par cette posture, la plus commune de Ganesh.
Une autre forme voisine est dite "posture de l'aisance royale"
(râjalîlâsana ou ardhaparyankasana
, 30 ko). Ganesh est assis
une jambe repliée vers l'aine; l'autre jambe est partiellement
repliée, le pied droit posé sur le rebord du trône, sur un
lotus, quelquefois sur la souris, ou bien alors pendante.
On notera que les auteurs ne s'accordent pas nécessairement sur le sens à donner à ces définitions, d'autant que diverses variantes sont connues.
Dans d'autres cas, les deux genoux reposent sur le sol, de part et d'autre du
corps, et les plantes de pied sont proches l'une de l'autre mais non jointes
(photo
, 22 ko).
Une variante représente la même posture mais les plantes de pieds sont
jointes et pressées l'une contre l'autre. Cette posture de Ganesh assis est
surtout caractéristique des Ganesh du 8ème siècle du Plateau de
Dieng
(19 ko) à Java (Indonésie).
Elle a également été trouvée en Malaisie. Elle est
censée s'accorder plus aisément, du point de vue morphologique, avec
la corpulence du dieu.
Quelquefois, Ganesh est assis en méditation
(24 ko), jambes
croisées en demi-lotus, pied droit sur la cuisse gauche, voire en lotus complet
(padmasana
).
Dans d'autres cas enfin, Ganesh est accroupi, de diverses manières,
exceptionnellement dans la position d'un archer
(16 ko).
On connaît aussi Ganesh assis en amazone
(27 ko) sur sa
monture (vâhana
). Le rat
prend alors des proportions démesurées. Exceptionnellement, Ganesh
chevauche sa monture comme un cavalier
(60 ko).
Les postures debout affectent dans certains cas un maintien raide et
hiératique (photo
, 21 ko) à
la manière de Vishnu ou encore des Tîrthankara
. On les désigne alors sous
le nom de abhanga (sans courbure), ou encore samapâda ou samabhanga.
Il est plus fréquent que le corps affirme sa présence par une
gracieuse double courbure (dvibhanga), voire même une triple courbure (tribhanga).
Ces déhanchements accentués d'un Dieu plutôt ventripotent,
produisent une impression très spécifique
(photo
, 24 ko)
Il n'est pas étonnant que la "sensibilité artistique" occidentale, avant qu'elle ne se forme à la plastique subtile de l'art Indien, ait mal compris et interprété ces particularités. En fait, les déhanchements (bhanga) que la statuaire religieuse indienne accorde souvent aux divinités s'inspirent du principe de la danse.
Les différentes expressions de l'art Indien de la danse (quelle que soit
sa tradition, Bhârata-Natyam
, Orissi, etc.) ont de nombreux sens. Le danseur
ou la danseuse ne prend pas ces postures d'une complexité, et d'une
précision extrêmes, très difficiles pour le corps, pour le plaisir
plus ou moins esthétique de se contorsionner. Traditionnellement, on distingue
108 postures du Bhârata-Natyam (ces postures sont d'ailleurs montrées sur
des frises et bas-reliefs de certains temples, comme à Hampî au Karnataka).
C'est un art d'origine divine, dont le but est d'honorer les Dieux. Et les multiples
nymphes et apsarâ
de Khajuraho (Madhya Pradesh), par exemple, sont
là pour nous rappeler qu'elles sont les compagnes et les accompagnatrices des Dieux.
Les postures déhanchées de Ganesh se placent dans la même perspective du "non-humain".
Debout, il peut aussi ne reposer au sol que sur un pied, le second étant
posé sur sa monture, le rat, souvent exagérément grossi
(photo
, 15 ko).
Beaucoup des statues de Ganesh le représentent dansant. Le Linga-Purâna rapporte d'ailleurs que Ganesh, à peine créé par Shiva pour contrecarrer les actions néfastes des démons, commença aussitôt à danser devant les dieux réunis.
On dit également que les Gana
, sont des créatures
qui aiment à jouer de la musique et à danser, aussi fait-il de même.
Mais Ganesh danse aussi et surtout pour imiter son père Shiva Nâtarâja
.
C'est sur un relief de la grotte 1 de Badami, au Karnataka (fin du 6ème
siècle), que Ganesh, les pieds bien plantés sur le sol, effectue sa
première danse. Les autres Ganesh dansants de même époque ancienne
sont également associés à Shiva Nâtarâja
(Aïhole, Elephanta), ou bien encore aux Saptamâtrikâ
.
Ce n'est qu'à partir du 8ème siècle que l'on commence à
voir apparaître Ganesh dansant seul, entouré éventuellement de
dévots portant des offrandes, et de musiciens ou joueurs de tambour. C'est la
forme Nritya-Ganapati ou Nritya-Ganesha qui
s'élabore progressivement. L'un de ses bras est d'ailleurs dans une position
caractéristique (tendu pour figurer une trompe d'éléphant) que
l'on nomme dolahasta
(29 ko).
Le mouvement de danse de Ganesh est plus ou moins dynamique; on peut distinguer les figures suivantes :
Le pied droit est levé, la jambe gauche fléchie mais la danse
semble comme suspendue; c'est probablement la forme la plus fréquemment
rencontrée. Elle est assez semblable à la danse ûrdhvajanu,
danse de Shiva que l'on retrouve souvent chez les Ganesh du nord, dans laquelle
le pied droit repose au sol, jambe fléchie, tandis que la jambe gauche est
levée et pliée, pied tendu vers le sol, ou l'inverse
(photo
, 16 ko).
Quelquefois, dans la même posture, Ganesh est debout sur sa monture.
Une interprétation, peu fréquente, du rôle de la souris, affirme
qu'elle signifie le pouvoir du souffle de vie. En posant son pied gauche sur sa
monture, Ganesh exerce son contrôle sur Ida Nadi
.
Le mouvement est extrêmement dynamique
(photo
, 19 ko), même violent
(Népal). Dans certains cas, Ganesh, auréolé d'une couronne
de flammes, jambe fendue en Ardhapradilasan
(32 ko),
rappelle les divinités courroucées du Mahâyâna
.
Dans quelques images tantriques
de Ganesh, le dieu
pose le pied gauche sur la
souris et le pied droit sur le lion, symbole de Pingala Nadi
et véhicule de sa mère sous la forme
de Durgâ
. On peut alors y
voir la neutralisation des deux Nadi, procédé de pratique du Pranayama
dans le Yoga.
Extrêmement populaire, l'image de Ganesh dansant est répandue dès l'époque médiévale dans toutes les régions de l'Inde; certains sites comme Khajuraho (Madhya Pradesh) ou Halebîd (Karnataka) en offrent de belles représentations. Dès le 10ème siècle, Nritya-Ganapati est cité dans des textes de littérature poétique et narrative. Ainsi, dans le célèbre Kathâsaritsâgara, recueil de contes dû à Somadeva, de brèves invocations à cette forme de la divinité témoignent de la ferveur des dévots :
"Gloire au Seigneur des Obstacles ! Lorsqu'il danse à la nuit tombée, des étoiles qui paraissaient nées de son front tressent une guirlande autour de ses genoux "
ou encore
" Nous nous prosternons devant Ganesha, car lorsqu'il danse, les montagnes elles-mêmes semblent s'incliner à ses pieds et la terre fléchir sous le poids de Nishumbha".
Sous cette forme de Nritya-Ganapati, Ganesh compte au nombre des 16 (ou des 32) formes de méditation (dhyâna) admises dans le culte et offertes à l'adoration des fidèles.
Certaines images de Ganesh dansant imitent strictement la danse cosmique du Shiva Natarâja
(127 ko); d'autres rappellent la danse de Krishna
(41 ko),
perché sur le serpent Kâliya
qu'il vient de terrasser.
On se souviendra d'ailleurs que l'une des légendes relatives à la
filiation de Ganesh, rapportée par le Brahmavaivarta-Purâna, fait
du dieu une incarnation de Krishna.
La Ganesha-Gîtâ et le Ganesha-Purâna sont
également deux ouvrages construits sur le même mode que les très
Krishnaïtes Bhagavad-Gîtâ et
Bhâgavata-Purâna (Livre X). Certaines représentations
de Ganesh sont encore plus évocatrices du Grand Avatar et directement
inspirées de l'iconographie de Krishna comme Ganesh jouant de la flûte
(31 ko) ou Ganesh enfant
(28 ko), que l'on appelle
Bâla-Ganapati (Bala = enfant).
Mais d'une manière générale, la danse de Ganesh s'apparente
à celle de son père Shiva. Cette danse rythme le mouvement sans fin
du monde, et aussi le rythme continuel des courants du Prana
(Ida et Pingala). Le monde apparaît et disparaît
entre deux pas de la danse, de même que la suspension du souffle est une
préfiguration du non-manifesté.
On connaît des représentations modernes (en bronze, en bois polychrome,
etc.) de Ganesh allongé sur un canapé, plus ou moins mollement
adossé ou accoudé à un gros pelochon
(photo
, 33 ko). Une image peu fréquente
(photo
, 22 ko) montre Ganesh couché
et endormi, tel Vishnu Shesheya, sur le serpent Ananta
qui le protège de
son septuple capuchon de têtes.
Beaucoup de dieux sont associés à des animaux bien spécifiques
que l'on appelle animaux-véhicules ou montures (vâhana
); ainsi,
les sculptures, dessins, etc. montrent-ils les dieux soit accompagnés de leur
vâhana, soit le chevauchant.
La monture de Ganesh est un rat ou une souris. C'est le plus souvent un animal de
petite taille, posté près du pied gauche ou droit de son Maître,
dans une attitude de prière, ou d'attention fervente, ou encore occupé à grignoter quelque reste de
nourriture (photo
, 30 ko).
Quelquefois, Ganesh pose le pied sur cette souris, réduite ainsi à
sujétion. Mais elle peut aussi prendre des proportions redoutables au point
d'atteindre dans certains cas une taille voisine, voire supérieure à
celle du dieu, lorsqu'il la chevauche (Vijaya Ganapati,
Ekâkshara Ganapati, Shrishti Ganapati)
en amazone ou bien encore à califourchon. Quelquefois, plusieurs rats musardent
aux pieds de Ganesh, grapillant parmi les offrandes des fidèles; ou encore, on
les trouve postés aux quatre coins du trône (photo
, 41 ko). Dans d'autres exemples, témoignant d'une grande
créativité, Ganesh est assis ou debout sur un char tiré par plusieurs de ces animaux
(photo
, 36 ko).
Dans des temples à Ganesh du Mahârâshtra et du Madhya Pradesh,
le rat est représenté seul
(photo
, 17 ko), devant l'entrée du temple,
tout comme Nandi
est posté devant l'entrée
des temples de Shiva
.
Ganesh était autrefois un dieu de la moisson, surtout des planteurs de canne
à sucre du Deccan et du Sud. Les plus grands ennemis des agriculteurs sont les
rongeurs, et à l'époque on ne disposait pas de raticides : seul
l'éléphant semblait capable de les détruire en masse en les
piétinant sous ses larges pieds. Le culte voué par les agriculteurs
à l'éléphant a trouvé son expression dans ces effigies
où un énorme Ganesh s'assoit, de manière à première
vue incongrue, sur une minuscule souris. Le contraste est frappant mais intentionnel.
Voilà qu'un être surhumain montre son autorité sur l'animal nuisible,
tout comme Shiva danse le Tandava
sur un démon terrassé. En tout cas, le
rat n'apparaît que dans l'ouest et le sud, où Ganesh était une
déité des moissons, mais parait-il jamais au Cachemire ou dans les
Himalaya occidentaux.
En Inde le rat, comme le renard des fables chez nous, représente la ruse, l'habileté, la sagacité de ce monde, la finesse politique. Et il est tout naturel qu'il ait été d'abord conquis, puis dompté et employé par Celui qui est la force spirituelle, et devant qui il devait forcément un jour s'incliner, en qui il devait discerner son supérieur, qui le guiderait mieux encore que sa propre perspicacité.
On voit ainsi s'associer la force habile de l'éléphant à la malice du rat qui déjoue les pièges. Ganesh et sa monture peuvent, dans cette perspective, être vus comme deux aspects complémentaires et distincts d'une même puissante volonté.
Aux pieds de Ganesh, sur le sol se trouvent souvent des fruits ou autres nourritures. Près de ces offrandes, le rat de Ganesh veille, debout sur ses pattes arrière. La nourriture, ce sont les biens matériels, le pouvoir et la prospérité. Quand un homme suit des principes de vie élevés, la prospérité peut venir tout naturellement à lui. Que les biens matériels soient ou non à sa disposition, cela ne change absolument rien à son attitude mentale : ils lui sont tout à fait indifférents.
Le rat ne touche pas cette nourriture offerte mais regarde Ganesh pour quémander son autorisation. Le rat symbolise le désir. C'est un animal avec une petite bouche et de minuscules dents pointues, mais il est le plus vorace de tous. Sa gourmandise et son avidité sont si grands qu'il vole plus qu'il ne peut manger et qu'il amasse plus qu'il ne peut s'en souvenir, abandonnant souvent par distraction des terriers pleins de grains stockés. Ce trait prédominant du rat justifie amplement qu'il soit le symbole de l'avidité.
De même, un petit désir pénétrant l'esprit de l'homme peut détruire tout ce qu'il a gagné aux plans matériel et spirituel pendant des années. Par conséquent, en levant les yeux vers Ganesh, le rat montre, que chez un homme accompli, les désirs sont absolument maîtrisés.
Les activités d'un homme parvenu à ces accomplissements sont davantage motivées par sa capacité de discrimination et de jugement sain que par l'envie émotionnelle irrésistible de jouir de toute la panoplie des objets du monde.
La monture de Ganesh / Ganapati est une souris que l'on nomme mûshaka. La souris a pour domaine l'intérieur des choses.
Le Soi, l'Atman
omniprésent,
est une souris qui vit dans un trou appelé
l'intellect, à l'intérieur du coeur de tous les êtres. C'est lui qui
profite des plaisirs de toutes les créatures. Ce soi de tous est un voleur comme
la souris car sans être vu, il s'approprie tout ce que possèdent les
êtres. Il se dissimule derrière les formes cachées de l'illusion
et nul ne sait que c'est lui qui jouit des plaisirs que les êtres croient ressentir.
"C'est même à lui que va le bénéfice de toute ascèse", (Bhagavad-Gîtâ).
Le mot musha (souris) vient de la racine mush qui veut dire voler. Bien qu'elle
vole aux êtres vivants tout ce dont il ont la jouissance, la souris se moque de
savoir s'il s'agit des fruits du vice ou de la vertu. De même, le
Souverain-intérieur de toutes choses (comprendre le Brahman
, caché sous
l'indétectable Illusion (Maya
), jouit des plaisirs
de tous, mais n'est en rien affecté par les distinctions de vertu et de vice.
"La souris est son glorieux véhicule que tous peuvent chevaucher et admirer. La sagesse éternelle l'appelle Chevaucheur-de-souris. La racine mush veut dire voler. Le vol est le métier de l'être-immense qui, invisible, est l'âme de tous les noms et de toutes les formes. Etant leur cause, il est dans tous les plaisirs, celui qui en a la jouissance. Ceux qui sont égarés par l'orgueil du Moi sont seuls à ne pas le savoir. Il est celui qui jouit de tout, le Seigneur-souverain, installé en nous comme un voleur. Instigateur de l'homme, on l'appelle souris" (cité dans Bhagavat Tattva, rapporté par Daniélou).
Donc, de même qu'une souris entre à la dérobée dans les choses et les détruit de l'intérieur, de même l'égoïsme pénètre inaperçu dans notre mental et, tranquillement, détruit toutes nos entreprises. Ce n'est que lorsqu'il il est maîtrisé par la sagesse divine qu'il peut être utilisé avec profit.
Ou bien la souris qui vole peut représenter l'amour qui vole les coeurs humains. Tant que l'amour humain reste au niveau inférieur, il peut causer des ravages. Mais une fois qu'il est dirigé vers le Divin, il nous élève. La souris qui a l'habitude de voir l'intérieur de toute chose peut signifier l'intellect pénétrant. Et puisque Ganapati est le seigneur de l'intellect, c'est à juste titre qu'il l'a choisie comme véhicule. Et cela veut dire aussi que le seigneur Ganapati maîtrise le mental parfaitement.
Si le rat (ou la souris) constitue le véhicule habituel du dieu au point que Ganesh sans sa monture semble manquer de "quelque chose", on n'en connaît pas moins des exceptions :
Le paon, monture occasionnelle de Ganesh, sous sa forme de
Mayureshwar (photo
, 145 ko). On sait cependant que le paon est la monture typique
du frère de Ganesh, Skanda
, appelé
encore Kârtikkeya.
Très exceptionnellement, la monture de Ganesh peut être
l'éléphant
(photo
, 77 ko), comme mentionné dans le
Skanda Purâna.
Dans des formes tantriques comme Heramba Ganapati,
Simha Ganapati, Pañchamukha Vinâyaka,
Vakratunda, la monture de Ganesh est le lion
(photo
, 101 ko).
Dans le cas de Moolâdhâra
Ganapati, la monture de Ganesh est un serpent à têtes multiples sur lequel il est assis
(photo
, 105 ko). Cette association
est limitée dans la statuaire classique, à certains Ganesh Jains; on cite aussi la tortue comme
véhicule de Ganesh dans le Jainisme. Par ailleurs, Vighnaraja, une Incarnation de Ganesh, utilisa
aussi le serpent, comme véhicule, sous la forme de Shesha, le Serpent Divin. On ne confondra pas ce type de
représentation avec celle qui montre Ganesh dansant sur un serpent, comme on en parle dans le paragraphe ci-dessous.
Le mimétisme entre Ganesh et son auguste père, le grand Dieu Shiva, fait que
l'on représente parfois Ganesh assis sur le taureau Nandi
(photo
, 127 ko)
Dans un cas unique, il nous a été donné de trouver une
représentation de Ganesh accompagné d'un perroquet
(photo
, 89 ko). C'est le Ganesh Manmatha qui emprunte là
l'animal habituel du Dieu de l'Amour, que l'on nomme aussi Manmatha.
Le serpent est fréquemment lié à Ganesh et ceci depuis la
plus haute antiquité. Des textes tantriques décrivent Ganesh tenant un
serpent. Curieusement, le Satapatha Brahmana utilise souvent le terme Nâga
pour désigner l'éléphant... Ganesh, surmonté de la canopée
d'un Nâga
à quintuple (parfois septuple) capuchon
(photo
, 38 ko), est vénéré par plusieurs
sectes ésotériques. De nombreuses effigies du dieu montrent le serpent
enroulé autour de son estomac (photo
, 28 ko), de son cou ou de sa tête
, cependant que sur certaines statues du Népal ou de
l'Orissa, il tient le serpent dans les deux mains, au-dessus de sa tête
(photo
, 102 ko), de son cou ou de sa tête
(photo
, 32 ko). Dans l'artisanat, on voit également Ganesh dansant sur le serpent Kalinga,
qu'il a terrassé.
Comme on l'a vu plus haut, Ganesh est parfois assis sur le serpent enroulé.
Les effigies traditionnelles et anciennes de Ganapati, surtout celles trouvées sous les arbres ou en plein air dans le Deccan, sont souvent accompagnées de "pierres des Nâga", gravées de serpents entrelacés (Nâgakkal). Dans plusieurs images primitives de Ganesh, le serpent étale sa tête au-dessus de celle de la divinité.
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