Les textes décrivent Ganesh comme étant de couleur rouge. C'est
pourquoi beaucoup de Ganesh sont peints de couleurs vives, variant entre le rouge franc
(27 ko), l'orangé
du minium
(21 ko) ou le rose chair
(86 ko). Mais on connaît également des représentations
de Ganesh noir
(22 ko), bleu
(14 ko), voire jaune
(53 ko) .
Les noms de diverses variantes de Ganesh (variantes quant à l'aspect et aux fonctions assumées) sont spécifiques selon la couleur :
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Mais il n'existe pas forcément de correspondance entre la couleur de telle ou telle forme de Ganesh, telle qu'elle est perçue par des Sages, au cours d'une méditation profonde sur la divinité, et un objet d'artisanat dont la couleur est surtout fonction du matériau ou de l'imagination créatrice de l'artisan.
Dans certains cas, la couleur de la tête de Ganesh est différente
de celle de son corps, par exemple la tête de couleur brique sur un corps de couleur chair
(22 ko).
Ganesh est généralement pourvu de quatre bras
((34 ko). Mais
il peut aussi n'en avoir que deux
(74 ko)ou, au contraire,
six
(23 ko),
huit
(42 ko),
dix
(19 ko),
douze
(32 ko),
voire seize
(30 ko).
Les rares Ganesh à deux bras sont d'une grande ancienneté
(16 ko), bien
que l'on en voit beaucoup dans l'artisanat actuel car,
dès l'époque Gupta (5-8ème siècle), les
statues connues de Ganesh
sont souvent pourvues de quatre bras. La multiplicité des bras
est précisément l'attribut iconographique qui
différencie les divinités de la religion Hindouiste
des innombrables figures accompagnatrices :
Apsarâ
,
Dvârapâla
,
Devadâsî
,
Yaksha
etc., sculptées aux côtés
des Dieux dans les grands temples.
Cette caractéristique des figures divines, qui n'est
cependant pas systématique, indique la Puissance du dieu.
Les formes de Ganesh à bras multiples (plus de quatre) sont souvent népalaises.
En tant que Roi de l'Univers, Ganapati (autre nom de Ganesh)
a quatre bras car c'est lui qui créa les quatre sortes
d'êtres, c'est lui aussi qui établit les
quatre castes
et
révéla les quatre voies de la
connaissance, les quatre Veda
.
"Dans le ciel, cet enfant établira la prédominance des dieux, sur terre celle des hommes, dans le monde inférieur, celle des anti-dieux et des serpents. Ô prêtre, c'est par lui que se meuvent les quatre principes des éléments. Il a donc quatre bras. Il existe beaucoup de choses qui vont par quatre, c'est lui qui les a toutes établies".
Les quatre bras représentent les quatre outils du corps subtil, à savoir :
manas
,
buddhi
,
ahamkara
,
chitta
.
Ganesh représente la Pure Conscience,
l'Atman
qui fait que ces quatre outils peuvent fonctionner en nous.
La main qui donne, qui accorde des dons, ou varada mudrâ
(28 ko) montre sa
générosité envers ceux qui l'invoquent (dans la photo présentée, la main en varada mudra tient un mâlâ).
La main qui éloigne la crainte et accorde la protection divine, ou abhaya
mudrâ
(17 ko)
indique que Ganesh est au-delà de l'atteinte du temps et de la mort.
L'abhaya mudrâ représente la main paume ouverte vers l'avant, doigts pointés vers le haut. Le varada mudrâ représente la paume ouverte vers l'avant, doigts pointés vers le bas.
Dans le bouddhisme du Tibet se trouve la description d'un mudrâ spécifique à Ganesh.
Les mains de Ganesh portent habituellement des objets que l'on désigne sous le nom d'attributs ou d'emblèmes.
Ce sont des objets porteurs d'une signification symbolique en
rapport avec les pouvoirs ou fonctions du dieu. Certains de ces
attributs peuvent également être considérés
comme des armes, destinées à combattre des forces
négatives ou des forces d'ignorance, symbolisées par
les démons (Asura
).
Les écrits de la tradition conçoivent Ganesh à
quatre bras arborant la défense, la hache, le lotus fermé
et un bol rempli de friandises sucrées (modaka
).
D'autres ouvrages citent, par exemple, l'aiguillon (crochet à
éléphant, le serpent, le trident (trishula
).
Le Kâsyapa-Silpa
mentionne le noeud coulant ou lasso ainsi que le mâlâ
, ou le serpent.
De temps à autre, Ganesh tient un fruit dans l'une de ses mains, par exemple la mangue (Srî Lankâ, Inde du sud), le citron, le fruit du jambosier.
Apparemment, les attributs les plus fréquemment utilisés sont :
La hache, le noeud coulant, le bol de friandises, l'aiguillon à éléphant, la défense cassée, le mâlâ |
La hache (parashu) est un attribut habituel
de Ganesh
(134 ko). Il la tient souvent dans sa main droite supérieure.
La hache est héritée de Shiva et dévolue aux
divinités Shivaïtes (sauf Parashurâma, avatar de Vishnu,
qui précisément a reçu de Shiva une hache).
En sa qualité de "Seigneur des Obstacles", il est normal que Ganesh soit doté d'une arme puissante qui tranche et abat. La hache symbolise la destruction de tous les désirs et attachements, ainsi que de leurs conséquences, l'agitation et le chagrin.
Ganesh tient un lasso ou noeud coulant (pasha)
(32 ko) pour capturer l'erreur (moha
),
l'ennemie des chercheurs de Vérité. Le noeud coulant signifie
également l'attachement (raga), la servitude de
l'âme, ainsi que l'ouïe. Comme le noeud,
l'attachement nous lie. Cette corde permet au chercheur spirituel
de se hisser au-delà de ses limitations humaines et le relie
à la félicité éternelle de son propre Soi.
Ce noeud coulant est parfois interprété comme un petit serpent enroulé sur lui-même, que l'animal soit reconnaissable ou non.
Son aiguillon ou crochet (ankusha) pour diriger les
éléphants est le symbole de son empire
sur le monde
(69 ko). Ce crochet signifie également la colère
(krodha). La colère nous blesse comme le crochet.
L'ankusha représente aussi le toucher et par extension la
connaissance supérieure qui permet l'affranchissement des
passions.
Le gâteau de friandise (modaka) est
le plus célèbre et le plus constant des attributs de
Ganesh (en Inde tout du moins). Tenu le plus souvent par la main gauche
inférieure, soit directement soit dans une coupe, c'est
un gâteau de riz à gros grumeaux; la trompe de Ganesh, lorsqu'elle est
recourbée vers la gauche est en contact avec cette friandise dont on dit
que Ganesh raffole. Le modaka, c'est la récompense joyeuse
du chercheur de Vérité progressant sur le chemin spirituel.
Mais aussi, pour les dévots Gânapatîya
, les offrandes
de modaka représentent les germes de tous les univers contenus
dans l'énorme ventre de Ganesh. Enfin, pour le
Padma-Purâna, les modaka seraient plutôt le
symbole de la sagesse suprême (mahâbuddhi).
La défense : dans la main droite
du bas, Ganesh tient fréquemment un objet que l'on
identifie comme sa défense de droite ou de gauche.
Avant le sixième siècle et à une époque plus récente, disons entre le 9 ème et le 12 ème siècles, on trouve, en particulier en Orissa et au Bengale, des exemples de représentations du dieu portant à l'évidence un radis ou un navet (moolakakanda, en fait un raifort), et on a pu supposer que la défense brisée dans la main droite de Ganesh n'était en fait que ce moolakakanda.
Des textes anciens comme le Yâjñavalkyasmrti disent en effet que le radis est un attribut approprié car c'était une offrande à Vinâyaka, tout comme l'étaient les friandises. Les Vinâyaka, petits génies anciens, d'abord démoniaques, puis tantriques, étaient censés se régaler de tubercules, comme le radis, mais aussi l'oignon et l'ail. De nombreuses controverses entre experts ont donc eu lieu quant à l'identification de l'attribut tenu par la main droite de Ganesh : défense brisée ou radis ?
Pour Brown (1992, p 194) les attributs tenus par la main droite
inférieure des Ganesh Indiens primitifs
(c'est à dire d'époque Gupta
ou antérieure) ne sont ni systématiquement les
mêmes ni d'ailleurs aisément identifiables. Dans
certains cas même, les Ganesh les plus anciens de Mathurâ
ne portent pas d'attributs. En tout état de cause, il n'y a
aucune certitude que la défense brisée soit un attribut
ancien classique. Divers experts se réfèrent à des
textes :
Par conséquent, dans un certain nombre de cas, il y lieu
d'être attentif à propos de la soi-disant
défense brisée. Dans d'autres cas, il n'y a aucun
doute que l'attribut en question soit réellement un
légume, compte tenu de sa forme. C'est en particulier le cas
au Népal (
(51 ko).
Et, dans un certain nombre de cas, le mâlâ
: ou akshamâlâ à 50 graines de rudra
, correspond
aux 50 lettres de l'alphabet sanscrit et, par conséquent,
symbolise le son et l'ouïe.
Ces attributs sont les plus usuels. Ils sont parfois difficiles
à identifier sur les statues de pierre anciennes, ou les bronzes
usés par les pûjâ
, surtout ceux des mains
supérieures, à cause de l'usure ou des casses. Les haches
peuvent alors ressembler à des bâtons ou à des massues
de belle taille...
Les autres attributs sont :
le lotus
(92 ko) à peine ouvert, qui représente le but
suprême de l'évolution humaine que Ganesh, en
le montrant, propose à tous ses fidèles,
le trident
(127 ko), emblème classique du Dieu Shiva que son fils Ganesh (lire les
légendes sur la naissance de Ganesh)
le lotus bleu dressé (utpala
)
associé à la lune,
la grenade,
le kamandalu
(pot à
eau lustrale),
le luth
(145 ko)
,
des épis de riz,
le foudre-vajra
,
un livre
(42 ko), etc.
Les formes ésotériques du dieu portent encore
d'autres emblèmes tels que le vase à eau (kalasha
),
le disque (chakra
),
l'arc (dhanus
)et la
flèche (bâna).
Depuis les toutes premières représentations connues du dieu, elle est sa caractéristique la plus constante. Elle est restée, au long des siècles, permanente et inchangée.
Les dieux hindous sont rarement figurés avec des têtes animales. Cependant, cette caractéristique se retrouve dans d'autres pays, Assur à tête d'oiseau à Babylone, Horus à tête de faucon et Anubis à tête de chacal en Egypte, Minos à tête de taureau en Crête, sans compter les déesses (Sekhmet à tête de lion, Hera à tête de vache).
Ganesh n'est normalement doté que d'une
seule tête (quelquefois associée au lingam
,
comme dans une représentation à l'Indian Museum
de Calcutta.
Dans les représentations anciennes, on connaît, en Inde comme au Népal, des formes de Ganesh à plusieurs têtes. Cependant, elles ne se rencontrent que sur quelques miniatures et de rares statues.
En revanche, en artisanat moderne ou récent, il est assez fréquent
de trouver des Ganesh, en bois, en pierre tendre (stéatite, serpentine)
ou en bronze, dotés de trois ou cinq têtes . On les considère comme des
formes tantriques puissantes. Ces têtes sont superposées en deux
étages
(19 ko), voire trois.
Dans certains cas, les différentes têtes sont représentées
sur le même plan et vues de face
(26 ko).
Les formes à deux têtes sont dites Dvimukha Ganesh.
Ces deux têtes symbolisent les aspects microcosmiques et macrocosmiques
connus dans la philosophie et la religion comme, respectivement, pindânda
(ou
sukshmânda) et brahmânda
(immense Oeuf
Cosmique d'Or d'où tout provient). En effet, l'hindouisme
ésotérique considère le corps humain comme une réplique
du macrocosme, c'est à dire de l'Univers. Les mêmes forces
sont à l'oeuvre et gouvernent les deux niveaux, ce qui a des conséquences
sur les buts des pratiques yogiques.
Assimilables aux Dvimukha Ganesh sont les Ganesh doubles
(20 ko).
Les Ganesh à trois têtes (Trimukha Ganesh)
(48 ko)
représentent les trois "états d'être",
inhérents à toute manifestation, que l'on appelle les Guna
, c'est à dire :
Par exemple, chez l'homme, l'excès de tamas engendre dépression, mélancolie, l'excès de râjas engendre l'hyperactivité, la colère, l'avidité, etc.
Les Ganesh à quatre têtes
(Chathurmukha Ganesh) peuvent être vus comme les aspects
psychiques sous lesquels Brahmâ apparaît dans le monde (
d'ailleurs Brahmâ
a très
souvent quatre têtes)
: ce sont manas, chitta
, buddhi et ahamkara.
Ce sont les mêmes désignations que celles indiquées pour les quatre bras...
Les Ganesh à cinq têtes,
(Pañchamukha Ganesh)
(45 ko)
relativement courants alors que ceux à
quatre têtes semblent exceptionnels, prêtent à de nombreuses
interprétations, tant il est vrai que les séries de cinq sont
fréquentes en matière ésotérique. Ils peuvent
rappeler les cinq Maha Bhûta
de
la théorie des Tattva
dans le Sâmkhya
avec leurs organes correspondants.
Mais l'interprétation probablement la plus pertinente pour les
Ganesh à cinq têtes est que ces têtes représentent
les cinq kosha
dans l'anatomie subtile expérimentée par les yogi :
annamaya kosha : le corps de chair, de matière
pranamaya kosha : le corps du souffle ou encore corps d'énergie
manomayakosha : le corps mental
vighnânamayakosha : le corps de la Conscience supérieure
anandamayakosha : le corps de Félicité.
La cinquième tête de Ganesh symbolise ainsi l'état
le plus haut d'anandamayakosha. C'est encore Sat-Chit-Ananda
, la Conscience
Pure non qualifiée. Elle est située au-dessus des quatre autres têtes qui sont au même niveau, chacune étant orientée vers un point cardinal.
On trouvera exceptionnellement Ganesh à dix têtes
(51 ko)
Les Ganesh népalais possèdent souvent plusieurs têtes,
tout comme ils sont dotés d'une multitude de bras. L'influence
de l'art tantrique
du Vajrayana
(forme tibétaine du Mahâyâna
) explique cette floraison et cette profusion
ornementale. C'est au Népal, d'ailleurs, que se rencontre une
forme tantrique menaçante à douze bras, cinq têtes, dansant
dans une auréole de flammes, à l'instar d'autres
divinités terrifiantes du Mahâyâna (Mahâkâla,
Heramba, Hayagriva, etc. ).
Ganesh possède deux yeux, mais très souvent, le troisième
est esquissé sur le front
(36 ko), entre les sourcils. Une autre marque fréquente sur le front de
Ganesh est le trident stylisé de Shiva. Sa forme simplifiée est assez semblable à un W majuscule
(27 ko).
Elle est généralement courbée, tordue (vaktra). Les textes disent :
"Tandis que la forme extérieure du monde semble intelligible pour l'esprit et la parole, le divin ne peut être directement approché; il est donc "tordu". On dit aussi que sa trompe est courbée parce qu'il contourne les obstacles".
Cette trompe de Ganapati est tantôt courbée vers la gauche
(Idamburi Vinâyaka), plus rarement vers la droite
(Valamburi Vinâyaka
31 ko), orientation
considérée auspicieuse. Ces
deux directions correspondent aux deux voies par lesquelles les obstacles
peuvent être contournés et le but suprême atteint. Ces deux voies
sont appelées la voie de la main droite et celle de la main gauche. Cette
distinction s'applique aussi à la svastika
dont les branches peuvent
être courbées à droite ou à gauche.
Dans certains cas cependant, la trompe est complètement déroulée
(28 ko) et s'étend sur le devant du corps; ou bien, au
contraire, elle effectue une torsade, c'est à dire qu'elle est
enroulée
(13 ko)
sur elle-même dans sa partie inférieure.
L'extrémité de la trompe est le plus souvent plongée dans le
bol (ou le plat) de friandises (modaka
). Mais lorsque
la trompe est déroulée, l'instrument qu'elle tient est
plutôt un pot de nectar.
La forme de la trompe recourbée suggère la
représentation graphique du son AUM (=OM). C'est donc aussi une
représentation d'Omkâra ou
Prânava
, le symbole de Brahman
, l'Absolu.
Ainsi, l'attribution d'une trompe à Ganapati est l'indication qu'il est
Brahman lui-même. Que ce soit en sanscrit ou en tamoul, la manière
dont OM est écrit rappelle en effet la trompe de l'éléphant ou
le profil de la tête de cet animal.
Une autre façon de voir est suggérée par la trompe
déroulée sur le devant du corps, figuration rare de Ganesh. Ainsi,
l'orientation de la trompe représenterait l'action prédominante de
l'un ou l'autre des Nadi
principaux du corps :
La trompe tournée vers la gauche touche fréquemment la friandise tenue dans la main ou
contenue dans un plat
(156 ko), implication du mental dans le sensoriel, alors que la trompe déroulée
symbolise le parfait équilibre.
Elle
(74 ko)est l'une
des caractéristiques les plus étranges de Ganesh. Et
cette défense est le plus souvent tenue par la main droite. Les explications
habituelles concernant la défense manquante de Ganesh restent
curieuses, car les règles iconographiques traditionnelles (qui cherchent à
transcrire la Perfection sur un plan visible) ne devraient pas accepter un être
divin muni d'une seule défense.
Sens global
Autrefois les talismans d'ivoire étaient réputés pour conjurer le mauvais oeil et autres empêchements. La perte d'une défense signifiait peut-être que le dévot pouvait se voir transmettre la protection par une amulette d'ivoire. La défense peut aussi faire office de massue à lancer contre un ennemi (voir, à ce sujet les légendes qui concernent Ganesh)...
Il n'est pas exclu que la défense ait pu avoir des connotations en rapport avec l'agriculture, vu sa ressemblance avec une charrue...Cette association trouve quelque consistance dans les autres attributs "agraires" de Ganesh, comme la canne à sucre, la gerbe de blé et, plus tard, le gâteau de friandises fait de semoule et de sucre, qui est une offrande de la moisson.
On représente fréquemment Ganesh se servant de la défense
brisée, pointe en bas, tenue dans sa main droite comme un instrument à
écrire. On connaît d'ailleurs les images qui montrent Ganesh assis
écrivant les Veda
sous la
dictée de Vyasa
(29 ko)
avec sa défense (voir les légendes
).
Une autre légende de Ganesh suggère que sa défense lui a servi d'arme.
Donc, trois interprétations de la défense brisée :
Sens ésotérique
La légende rapportant que Ganesh brisa sa défense en luttant
contre le démon Gajamukhâsura n'a pas d'autre sens : le
démon, c'est le côté de l'ego ordinaire
et en brisant la défense pour le supprimer, du même coup Ganesh atteint
l'état du Un-sans-second (Advaita
).
Un autre mythe dit que Ganesh perdit une défense dans un combat contre
Parashurâma; il utilisa ensuite cette défense comme plume pour
écrire l'épopée
du Mahâbhârata
dictée par
le sage Vyâsa. D'autres
légendes encore voient Shiva ou d'autres divinités coupant la
défense. Voir également la légende
de Ganesh et de la lune.
Sens psychologique
Une explication moins symbolique et plus "psychanalytique" de la défense coupée fait appel au concept de mutilation ou de castration, en termes similaires à la décapitation mais, de même que pour la tête d'éléphant, ces explications reposent sur des mythes probablement créés pour expliquer un attribut déjà préexistant.
Celles
(19 ko) de
Ganesh sont énormes, assez grandes pour écouter les supplications
de chacun, mais, comme le van des moissonneurs, elles peuvent séparer
ce qui est bon pour le suppliant de ce qui ne l'est pas. Il jette donc au vent
la poussière du vice et de la vertu et seules les vertus réelles
demeurent. De même, il peut distinguer dans les prières des hommes
la vérité du mensonge, les paroles nées de la foi de celles
qui sont entachées d'impiété.
"Car c'est seulement en vannant que le blé devient libre de poussière et tel que tout homme peut en faire sa nourriture. C'est pourquoi, très charmant, Celui qui néglige de vénérer les oreilles qui vannent ne découvrira jamais l'Absolu noyé dans les formes changeantes des apparences. Les hommes cherchent la protection des oreilles qui vannent et qui rejettent les impuretés de tout ce qui change, pour que le Grand-être puisse s'établir parmi eux et qu'ils puissent s'identifier à lui."
(cité dans Bhagavat Tattva, rapporté par Danielou)
La coiffure portée par Ganesh est très variée et de nombreux
détails peuvent y être relevés. Parfois, c'est un jatâ-mukuta
(25 ko),
qui est une sorte de chignon
.
Le karanda-mukuta
(22 ko),
haute couronne en tronc de cone à éléments
étagés est plus commun. Dans certains cas, la coiffe est
carrément conique
(28 ko).
Dans d'autres cas encore, Ganesh porte une couronne à pointes
(23 ko).
Le kirîrita-mukuta
(37 ko) est
une couronne de joyaux.
Sur les Ganesh Népalais, on observe parfois une couronne faite de têtes de mort, symbole tantrique par
excellence (photo
, 60 ko). D'autres Ganesh de cette même région sont
coiffés d'une haute couronne dont la forme rappelle, dit-on, celle d'une chaîne de montagnes
(photo
(37 ko)
Quant aux Ganesh anciens des premiers siècles, ils se contentent
généralement d'un bandeau
(27 ko) simple ou double,
parfois décoré de clochettes, qui entoure les bosses frontales.
Le ventre de Ganesh est de proportions généreuses, souvent
orné d'une ceinture faite d'un serpent (Cf. légende
de Ganesh et de la Lune). Il porte aussi le cordon sacré des
Brâhmanes
(yajñopavita), fait soit de fil, soit également
d'un serpent
(25 ko).
Ganapati est obèse parce que la manifestation toute entière est contenue en lui. Lui-même n'est contenu dans rien.
"Il n'y a pas de doute que beaucoup d'univers immenses sont nés de son ventre"
(Bhagavat Tattva, cité par Danielou).
On souligne l'obésité du dieu sous sa
forme de Lambodara. Pour les dévots Gânapatîya
,
qui font de Ganesh le Dieu suprême et le Maître de l'Univers,
les friandises apportées en offrande sont vues comme les germes des
myriades d'univers peuplés de créatures innombrables, et le
ventre du dieu est immense qui contient en lui ces univers immenses et innombrables.
Ce ventre volumineux signifie aussi qu'un homme qui s'évertue à suivre un chemin de progrès spirituel, dans la recherche de la Vérité, peut ingurgiter et digérer toutes les expériences qu'il vit. La chaleur ou le froid, la guerre ou la paix, la naissance ou la mort, et tous les autres soucis et épreuves, ne l'abattent ni ne l'exaltent. Il conserve un maintien non affecté à travers tous ces changements. Au sens figuré, on représente cela comme la capacité à supporter et digérer tous les types d'expériences.
Mise en page © 2008 Elephorm et Alsacréations, modifié en 2009 par Ganapati