Beau Ganesh en bois d'Orissa Le phonème sacré OM

Ganesh en d'autres pays d'Asie







Plan du chapitre

Afghanistan
Bangladesh
Birmanie
Cambodge-Vietnam
Chine
Indonésie
Japon
Mongolie
Sri Lanka
Thaïlande
Tibet
Conclusions

Le culte de Ganesh a diffusé dans pratiquement tous les pays d'Extrême-Orient. On en connaît des représentations, plus ou moins nombreuses, plus ou moins discrètes, dans les pays suivants :

Afghanistan, Chine, Indonésie, Vietnam, Cambodge, Thaïlande, Birmanie, Japon, etc.

Afghanistan

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Les longues périodes de guerre récentes et encore actives ont détruit la plupart des musées et des sites archéologiques de ce pays.

C'est l'un des pays où l'on a retrouvé des traces très anciennes de Ganesh, sous le nom de Maha-Vinâyaka. On cite les représentations suivantes :

Trouvé à Gardez, mais ensuite déposé au Dargah Pir Rattan Nath (Musée de Kaboul), un Ganesh de marbre est daté de l'an 753. Son ancienneté est attestée par des inscriptions qui le signalent comme un Mahâvinâyaka Malgré de nombreuses dégradations, on reconnaît une influence du style du Gandhara . Il se tient debout dans la posture alidha et son corps est musclé. La trompe tournée vers la gauche est endommagée, de même que ses quatre bras. Sur sa tête, il porte une petite couronne étroitement ajustée ainsi que des colliers autour du cou. Ses oreilles sont semblables à du feuillage. Un serpent lui sert de cordon sacré (yajnopavita) et le léger vêtement dont son corps est drapé est orné d'une peau et de griffes de tigre. Ce Ganesh est Lambodara, c'est à dire doté d'un ventre proéminent.

Provenant de Sakar Dhar, au nord de Kaboul; une autre statue de Ganesh se trouverait maintenant au Narsinghdvara de Kaboul. Ganesh est accompagné de deux Gana comme dans certaines représentations Gupta . Ceci incline à accorder une grande ancienneté à ce Ganesh, peut-être du 4 ème siècle.

Akra est une localité proche de l'Afghanistan, au nord-ouest du Pakistan. Une terre cuite du 5ème siècle (période Gupta) y a été découverte (Getty). Une autre terre cuite provient de Parkahar, qui pourrait être un peu postérieure. Ces tablettes sont très probablement des ex-voto offerts par des fidèles. Dans les deux cas, c'est la forme du Ganesh dansant qui est figurée.

Bangladesh

Photos

Les sources d'information sur la statuaire, ou les autres formes artistiques culturelles traditionnelles, sont peu nombreuses concernant le Bangladesh. On peut citer :

L'Encyclopédie Banglapedia
Virtual Bangladesh
Archeological Sites in Bangladesh
Bangladesh Tours and Travel

Ce pays fut partie intégrante de l'Inde avant les indépendances et connut évidemment des développements culturels semblables à ceux du Bengale occidental, par exemple en ce qui concerne l'art Pala.

Les sculptures hindoues les plus anciennes retrouvées remontent à la période Kushana tardive (3-4ème siècle). Les divinités masculines les plus fréquentes sont Brahma (plus populaire au Bengale qu'ailleurs en Inde), Vishnu, Surya, Shiva et Ganesh). Parmi les divinités féminines, on cite une très belle Durga Mahishasuramardini.

Ganesh est, au Bengale, une divinité mineure mais cependant populaire. On le trouve assis ou debout, mais aussi dansant et, ici au Bengale, cette forme est spécialement séduisante.

Ganesh apparaît ainsi comme une divinité indépendante, quoiqu'il soit parfois représenté en compagnie de la Déesse Lalita, une forme particulière de la Déesse Pârvatî, ou bien encore enfant avec Gauri et Shiva, avec les Matrikas (les Déesses-Mères) ou encore avec les Navagrahas (les neuf Planètes Divinisées).

Ganesh est enfin connu dans le contexte du Bouddhisme (voir Tibet) au temple de Paharpur et Halud Vihara (Bangladesh).

La forme la plus gracieuse connue du Ganesh assis provient de Mandhuk (Comilla), et se trouve maintenant au Musée Mainamati. Cette image porte une inscription et appartient à la première année du règne de Gopala II (env. 9ème siècle). Le Dieu est assis dans la posture d'aise royale (maharaja-lila) et il porte dans ses quatre mains, dans le sens des aiguilles d'une montre : un fruit (matulunga ou bijapura), un radis avec ses feuilles (mulaka), un bol de friandises (modaka-bhanda) et une hache de guerre (parashu). Le radis est un attribut particulier de Ganesh sur ses représentations du Bihar et du Bengale. Un serpent fait office de cordon sacré (yajnopavita) de la divinité, et un rat (musaka) musardant, sa monture (vahana), est montré sur le piedestal.

La seconde plus importante représentation de Ganesh assis est celle trouvée à Narayanpur (Comilla); elle est maintenant au Bangladesh National Museum (BNM), à Dhaka; on la date de la 4ème année du règne de Mahipala, le roi Pala (env. 11ème siècle). Cette belle et grande sculpture porte, dans ses quatre mains, dans le sens des aiguilles d'un montre, un chapelet (akshamala), un radis muni de ses feuilles (mulaka), une hache de guerre (parashu) et un pot de friandises (modaka-bhanda). En haut, figurent des grappes de mangues avec leurs feuilles, une particularité des Ganesh du Bengale. Le rat (musaka) est représenté en dessous du pied droit de Ganesh.

Une image unique d'un Ganesh à cinq têtes assis sur un lion rugissant provient de Rampal (Munshigan) mais l'on ignore où il se trouve actuellement. Datée du 12ème siècle, cette représentation possède dix bras, quelques uns des attributs sont endommagés. Six Ganesh assis figurent sur l'arrière au-dessus de Vidyadharas volants. Ce type unique de Ganesh a été désigné sous le nom de Heramba Ganapati par Bhattasali, suivant en cela les indications du Sharadatilaka.

La gracieuse forme dansante de Ganesh, Nrtya Ganapati, est une oeuvre de maître des sculpteurs Bengali. Ces Ganesh dansants ont six ou huit bras et deux musiciens les accompagnent : Go-karna (au oreilles de vache) et Gaja-karna (aux oreilles d'éléphant). Le Ganesh dansant est aussi représenté sur un lotus ou sur un rat.

Une représentation du 11ème siècle provenant du nord-Bengale, de la déité à huit bras, dansant sur un rat, se trouve dans la collection du Museum of Indian Art à Berlin. Dans le sens des aiguilles d'une montre, les mains de Ganesh font le geste de l'abhaya mudra et portent un chapelet, la hache de combat, la défense brisée, nrttya-hasta, un lys bleu (utpala), un serpent et un pot de friandises. Les deux musiciens, Gaja-karna, et Go-karna jouent des cymbales et du tambour. Le rat contemple avec admiration la danse du Seigneur.

Nous disposons de peu de références iconographiques. Deux sites sont indiqués :
- Pour l'artisanat, le site commercial Lotus Sculpture dont nous reproduisons quelques oeuvres : Cliquer ici
- Pour les oeuvres anciennes, c'est grâce au site Huntington Archive, que nous pouvons admirer quelques Ganesh du National Museum de Dhaka et constater ainsi leur similitude avec les Ganesh indiens de l'époque Pala : Cliquer ici.

Birmanie (Myanmar)

Bon nombre de figurations de Ganesh ont été découvertes en Birmanie du sud. Divinité levant les obstacles et les difficultés, l'image de Ganesh était transportée par les marchands itinérants qui quittaient l'Inde pour chercher fortune en d'autres pays. Mais ces images connurent aussi un certain succès autochtone, surtout auprès des commerçants et hommes d'affaires. Les images trouvées sont habituellement de facture grossière.

Le nom de Ganesh en Birmanie est Mahâ-Binna et cette dénomination est encore utilisée de nos jours. Un autre nom est Mahapeine (Grande Joie). Son culte y est antérieur aux premières inscriptions qui le mentionnent et qui ne datent que de 1270. A partir de l'époque Ava, le culte de Ganesh est introduit à la cour royale et il y est vénéré à l'occasion des mariages.

Au musée de Rangoon, deux représentations de Ganesh peuvent être signalées. Toutes deux sont de petite taille et gravées en bas-relief. L'une d'elles montre le dieu assis en padmasana et pourvu de six bras. Les attributs tenus par les mains ne sont pas réellement identifiables. La main gauche du haut semble tenir un disque (chakra) et un noeud coulant et les mains inférieures le fruit bilva (wood-apple, Aegle Marmelos).

A Patan, Ganesh se trouve en plusieurs endroits :

 Dans la pagode Shwesardaw, Ganesh est figuré en déité-gardienne, ainsi que d'autres divinités hindoues. Toutes ont été placées aux points cardinaux comme déités protectrices des sanctuaires bouddhistes
 Dans les ruines d'un temple brahmanique se trouve un Ganesh à quatre bras assis en padmasana . Il est pourvu de quatre bras; sa main droite en haut tient une hache et la droite en bas un chapelet; la main gauche en haut tient une conque et celle du bas, posée sur son genou, tient sans doute une sorte de lingam. L'image d'un crocodile gravée en bas-relief de face sur le piédestal est tout à fait unique. Les côtés de ce piédestal sont gravés à gauche d'un poisson, à droite d'une tortue. L'association de Ganesh avec ces créatures marines n'a jamais été observée nulle part ailleurs.
 un Ganesh à trois têtes du 12 ème siècle
 D'autres représentations de Ganesh, des 11ème et 12ème siècles, ont été repérées à Pagan sur des stèles, plaques votives et statuettes qui sont pour la plupart rassemblées au Musée de cette ville. Ce Musée présente aussi un Ganesh du 11 ème ou 12 ème siècle, assis en padmasana.

Cambodge-Vietnam

Photos

Ganesh est connu sous le nom de Prahkenes au Cambodge. Il est d'habitude représenté assis jambes croisées et il a deux, parfois quatre mains pour les représentations tardives. La trompe est droite mais recourbée à l'extrémité, parfois relevée. Les images pré-Khmer le montrent nu tête, mais après le 8ème siècle, le karandamakuta apparaît. Une statue du Musée Guimet, à Paris, montre un Ganesh jambes croisées, portant une élégante couronne ornée de joyaux. Il porte un cordon sacré fait d'un serpent et des bracelets de bras également en forme de serpents. Des quatre bras, deux sont brisés, les deux autres mains sont posées sur les genoux.

En fait, dès le 6ème-7ème siècle, c'est à dire bien avant les Khmers, on représentait Ganesh dans la pierre et le bronze. Selon Georges Groslier, il y avait, en 1931, dans les collections du Musée Albert Sarraut de Phnom Penh, une vingtaine d'images pré-Khmers et Khmers de Ganesh. Ce Musée, devenu le Musée National en 1951, a organisé une exposition spécialement consacrée à Ganesh en l'an 2000. Vingt cinq statues en pierre, sept en bronze, une en bois ont ainsi illustré la richesse de l'art Khmer depuis la période pré-Khmer (6-8ème siècle) à Khmer (9-15ème siècle).

On considére ici, par commodité de présentation, le Cambodge et le Vietnam comme une seule entité géo-historique. Cette région, voisine de la Thaïlande, a été totalement hindouisée jusqu'à l'arrivée beaucoup plus tardive du bouddhisme, et abonde, surtout le Cambodge, en temples et dieux Hindous. La région du Champâ, à l'est du Cambodge, fut un bastion du Shivaïsme. Ganesh y migra avec le culte de Shiva dès l'époque préangkorienne (7 ème et 8 ème siècles) et on en trouve mention sur des inscriptions de temples.

Les représentations Khmers ou Cham ignorent les formes indiennes telles que Ganesh dansant, Ganesh avec sa Shakti ou encore Ganesh dans son contexte familial (Umâ-Maheshvaramurtî). Le Ganesh dansant est tellement fréquent en Inde qu'il est étonnant qu'il n'ait pas essaimé dans d'autres pays. De même, les représentations tantriques avec la Shakti sont rares et discrètes. Quant à celles de Ganesh dans son contexte familial, elles sont assez tardives et l'associent fréquemment à Shiva, mais moins souvent à Pârvatî et Skanda .

Les siècles, les guerres, les déprédations et vols dont ont souffert les monuments, voire les musées, ont sévèrement réduit le nombre de statues anciennes (au nombre desquelles ne figurent évidemment pas les innombrables copies actuelles en vente sur le Web) encore visibles. Nous en citons quelques unes ci-après :

Au Cambodge :

  Ganesh assis en grès de Tuol Pheak Kin (Kandal, Cambodge) d'époque pré-angkorienne (7ème-8ème siècle) au Musée National de Phnom-Penh. Il tient un bol dans sa main gauche, dans laquelle trempe sa trompe, et le radis dans la main droite.

  Ganesh assis en bronze dans le style du Bayon (fin 12 ème début 13 ème siècle) au Musée National de Phnom-Penh. Le dieu à tête d'éléphant est assis dans la position d'un yogi sur une plaque de bronze triangulaire qui était fixée à l'origine sur un socle plus grand au moyen d'anneaux.

  Un certain nombre d'autres statues, en plus ou moins bon état, indiquées sur l'opuscule : "Ganesha du Musée National" (de Phnom Penh); cet opuscule fut édité à l'occasion de l'exposition citée plus haut.

  Ganesh de Triton (musée de Rochefort, France). C'est une statue debout à deux bras qui, complète, atteignait 2 m de hauteur (coupée aux genoux, elle mesure quand même 1,40 m). Ganesh porte un pot à eau (kalasha ) dans la main gauche et un rosaire (mala ) dans la main droite. L'oreille est ornée d'une volute, élément de stylisation que les spécialistes estiment typiquement Cham et non Khmer. Ganesh porte une belle ceinture tressée; des pans d'étoffe sur les côtés. La trompe est très fermement enroulée sur elle-même.

  Ganesh assis à deux bras du 7ème siècle, h : 0.80 m. Phú Ninh.

  Le temple de Prasat Bale du 10ème siècle était consacré au culte de Ganesh. Des représentations du dieu ont d'ailleurs découvertes au voisinage du temple de Kuk Trapeangkul.

Au Vietnam :

  Au très célèbre Musée d'art Cham de Danang (ancien Tourane, Vietnam), on peut admirer deux oeuvres majeures de cet art : Le premier est un Ganesh assis à deux bras, bien trapu, et sa longue trompe se déroule largement vers la gauche; il est daté du 9ème-10ème siècle; il provient du temple B3 du site Cham de Miso’n et a été exposé à Paris (Musée Guimet) fin 2005; il ressemble quelque peu au grand Ganesh Khmer assis de Tuol Pheak Kin (Musée de Phnom Penh, Cambodge).
Le second est un Ganesh debout (hauteur 0.80 m) et a quatre bras, dont deux manquants. Il porte un dhoti comme pièce de vêtement, retenu à la taille par un cordon. La main inférieure gauche porte un bol plein de sucreries que la trompe vient goûter. Ganesh porte quelques bijoux et un cordon sacré fait d'un serpent. Sa tête est nue. Sa silhouette est globalement trapue et rustique; elle contraste ainsi avec les Ganesh Khmer de la même époque, beaucoup plus élaborés.

C'est dès 1932 que Henri Parmentier signale dans une publication, l'existence de ces Ganesh de Mi-So'n. Mi-So'n, à une soixantaine de km de Danang, est le plus lieu le plus fameux de l'important centre du shivaisme retrouvé à Quangdom, qui comporte de nombreux sanctuaires datés du 4ème au 7ème siècle.

  Au Musée de Saigon, un Ganesh à trois yeux profondément enfoncés, une protubérance usnisha sur le sommet de la tête, spécifique de la statuaire bouddhiste. Assis et doté de deux mains, il est malgré tout relativement dégradé.

Dès le 8ème siècle, il apparaît donc que le culte de Ganesh avait élevé cette divinité à un rang majeur. Ces statues du Champa, ainsi d'ailleurs que celles de Thaïlande, avaient leur temple propre. C'est ainsi que des inscriptions dédiant des temples à Ganesh se retrouvent :

A Angkor Borei, datée de 611; elle rapporte le don d'esclaves au temple dédié à plusieurs déités, dont Ganesh, désigné comme Mahâganapati.
Au même endroit, une inscription datée du règne de Jayavarman Ier (656-681) dédie un sanctuaire à Shri Ganapati.
Le roi Yashovarman Ier (899-910) fonda un ashram à Neek Buos, dédié à Ganesh Chandanagiri (Chandanâdriganesha = Ganesh de la Montagne de Santal). Cet évènement est attesté par une inscription du 9ème siècle, retrouvée dans la région de Kmopong Thom. Le terme Chandanagiri qui signifie "montagnes de santal" a été identifié comme désignant le Chocung Prey. Des ruines d'un temple de Shiva, sur une colline, s'y trouvent justement. Cette inscription est importante car elle identifie Ganesh comme une divinité importante par elle-même, associée aux montagnes.
Une inscription Champâ datée de 817 indique qu'un temple a été érigé pour Shri-Vinâyaka à Po-Nagar.
Un autre temple du 10ème siècle est signalé à Prasat Bak, mais on a également trouvé des effigies de Ganesh dispersées dans diverses régions de ce pays, où il était connu sous le nom de Prah Kenes, et associé à Shiva, le dieu de la montagne.
Une inscription du 7ème siècle à Prasat Prei Kuk se réfère à un Ganesh, décrit au début du siècle, mais maintenant disparu, dans une niche en briques.

Les noms utilisés pour désigner Ganesh sont Vinâyaka, Vighneshvara (Seigneur des obstacles) et Vighnapati. Dans les inscriptions de l'époque angkorienne, on cite surtout Vighneshvara, le Maître des Obstacles. Aujourd'hui encore, il est l'un des dieux les plus populaires du pays; il intervient essentiellement dans le domaine des pratiques magiques. Son image se retrouve encore dans l'artisanat, aussi bien au Cambodge qu'au Vietnam, avec des formes différentes.

Chine

Depuis des temps très anciens, l'Inde a développé des relations avec la Chine, particulièrement sur le plan commercial, mais aussi sur le plan spirituel et religieux. Par exemple, dès l'époque d'Ashoka, l'Empereur dépêcha des émissaires en vue de la propagation de la foi bouddhiste dans les régions Himalayennes, ainsi que des inscriptions de Sanchi (Madhya Pradesh) le rappellent. C'est ainsi que le bouddhisme finit par atteindre la Chine. En retour, des moines-voyageurs chinois vinrent s'instruire en Inde, en particulier à la très réputée Université bouddhique de Nalanda (actuel Bihar). Ces échanges facilitèrent l'arrivée en Chine des images de Bouddha, mais aussi des divinités de l'hindouisme. Ces dernières, comme l'usage s'en propagea également dans d'autres pays, furent incorporées dans le bouddhisme comme divinités protectrices du Dharma (Loi du Bouddhisme).

En fait, les premières représentations de Ganesh datent du 6ème siècle, à une époque politiquement trouble où l'unité du pays n'était pas encore chose faite. Les spécialistes ont recensé pas moins de douze textes consacrés à Ganapati dans le canon bouddhiste chinois.

Néanmoins, les oeuvres d'art religieux dédiées à Ganesh en Chine sont relativement limitées. Il est très probable que cette divinité a été vénérée plus ou moins secrètement dans des temples de sectes ésotériques tantriques. Les sites suivants sont répertoriés :

  Tun-Huang : peinture (grotte 285) d'époque Wei de l'Ouest (environ année 539), montrant Ganesh en compagnie du Soleil, de la Lune et des Navagrahâ . Vinâyaka a deux bras et il porte le radis et la hache.
A. Getty décrit ainsi la scène : "Ganesh et son frère Kartikeya figurent ensemble, leur père Shiva, assis sur le taureau, son véhicule, étant au-dessus d'eux. Portant un vêtement plissé couvrant le bas du corps et une écharpe floue, Ganesh est assis avec la jambe droite pliée et la gauche levée, (pied au sol). Sa main gauche porte la défense brisée et sa trompe vient vers la droite toucher une boule de friandise que tient sa main droite".

  Khotan (Turkestan, Sin-K'iang); sur un panneau provenant d'Endere (8ème siècle), on voit Ganesh de couleur brun foncé, muni de quatre bras, vêtu d'une peau de tigre sur un pantalon ajusté. Dans les images de cette région, Ganesh porte une couronne. Il tient un radis dans une main.

  Khaklik (120 km de Khotan), une peinture montre un Ganesh décharné (!), et sur une autre image, il est doté d'une auréole, et assis sur un coussin. Les deux portent le radis, le gâteau de friandises et un aiguillon.

  Bezakhlik : dans des temples rupestres, plusieurs fresques représentent Ganesh à six bras, portant la lune, le soleil, une bannière et un gâteau; derrière la tête, un halo.

  Kung-Hsien (nord du pays) : une effigie de pierre datée, d'après une inscription, de 536 (Dynastie des Wei de l'Est), découverte en 1907, montre Ganesh à deux bras, assis jambes croisées. Il tient le lotus dans la main droite et le joyau Chintamani dans la gauche. Une inscription le décrit comme le "Roi Spirituel des Eléphants".

  Ping-Yang : dans une grotte de Lung-Men, on trouve une gravure de Ganesh, datant d'environ 522-523; seule la tête et le tronc sont visibles. Là encore, il figure en tant que "Roi Spirituel des Eléphants".

  Musée de Cleveland : bronze bouddhique d'un Ganesh assis d'époque T'ang , avec les bras étendus, une jambe reposant sur le piédestal, et une déité chthonienne supportant le trône.

  Museum für Indische Kunst, Berlin : sur un fragment de manuscrit manichéen du 9ème-10ème siècle trouvé à Kotcho, au Turfan (Asie Centrale) par la mission Grünwedel-Le Coq en 1909, Ganesh est bien reconnaissable. Trompe tournée vers la droite, yeux grand ouverts et deux défenses bien pointées vers l'avant, il est agenouillé, ainsi que trois autres personnages, sans doute devant un personnage royal.

  British Museum Londres : provenant de Dandan Uiling (Turkestan chinois ou Sin-T'chang), une fresque du 8ème siècle montre Ganesh assis sur un coussin.

Si Ganesh en Chine même est donc assez rare, l'origine chinoise des Ganesh du culte de la secte Shingon au Japon remonte au 9ème siècle, selon les traditions orales et écrites. On constate que le concept de Ganesh en Chine était celui du Vinâyaka créateur d'obstacles, se dressant sur la route qui mène à la Libération : il convient donc de s'assurer de sa bienveillance par des rites appropriés.

La popularité de Ganesh s'accrut progressivement au cours des 8ème et 9ème siècles. Ainsi, vers la fin du 8ème siècle, Amoghavajra, maître bouddhiste réputé né à Ceylan, vint en Chine où il fut disciple de Vajrabodhi. Il fit en Inde, entre 741 et 746, un séjour qui lui permit de rapporter en Chine les plus récents développements sur le tantrisme de l'Inde du sud. Ainsi, les thèmes sur le contrôle de l'action néfaste de Vinâyaka par les rituels sont-ils similaires en Inde et en Chine.

La prééminence de la connotation négative attachée à Vinâyaka a cependant empêché le développement du culte de Ganesh en Chine. En tout cas, dès le 11ème siècle, un édit de l'empereur Chen-Tsung interdit l'insertion des sutra relatif à Ganesh dans le Tripitaka ainsi que la réalisation et le culte de ses images.. Par la suite, Ganesh tomba dans l'oubli dans ce pays jusqu'à ce que les souverains Mandchous de la dynastie Qing se convertissent au bouddhisme tibétain au 18ème siècle et que Ganesh ait l'occasion de réapparaître sous des aspects similaires aux représentations tibétaines.

Ainsi P. PAL (1995) cite deux exemples de l'Asian Art Museum de San Francisco:

  Un bronze doré de Mahakala à six bras, dansant sur un Ganesh allongé, de la période Tao-kuang (1840) (p131)
  Sita-Chintamani Mahakala (Mahakala Blanc, divinité de la richesse), en bronze doré, debout sur deux figures de Ganesh (18ème siècle).

Indonésie

Une page particulière est consacrée aux Ganesh d'Indonésie, spécialement ceux de Bali et de Java.

Japon

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Cette divinité porte aussi le nom de Kankiten ou encore Shouten/Shouden, une abréviation de Daishoukangiten. La déité indienne à visage d'éléphant, Ganesh, que l'on nomme parfois Nandikesvara, Ganapati ou Vinayaka. Il est cité dans le Ryoukai mandara comme un dieu à visage d'éléphant appelée Binayakaten. En Chine et au Japon, on a fini par le nommer Kangiten. Bien que dans les Ecritures il soit mentionné avec deux, quatre ou six bras, au Japon, Kangiten est la plupart du temps représenté comme un couple de divinités à deux bras se tenant enlacés. Les images de Kangite sont rares et la plupart du temps tenues secrètes dans les temples et chapelles. Beaucoup sont de petite taille et faites de métal car leur rituel amène à verser de l'huile sur ces statuettes.Le rituel associé à Kangiten était secret et inclus dans d'autres observances rituelles, tels que le goshichinichi no mishuhou. Sur le plan populaire, ce rite apporte l'harmonie conjugale et la longévité. Un dessin de Kangiten par Chinkai (1091-1152), se trouve à Touji, Kyoto.

Ganesh, sous la forme de Vinâyaka, est donc honoré au Japon, principalement dans le culte ésotérique des sectes Shingon et Tendai, sous le nom de Kangi-ten ou Daishô Kangi-ten (le dieu de la joie et de l'harmonie), ou encore Shôten-sama, Tenson-sama, Tanshin Binayaka, Sho-ten ou Shoden qui signifie Dieu Saint et bien d'autres encore. Il aurait été introduit dans ce pays, en provenance de Chine, au 9 ème siècle (en l'an 806) par Kobo Daishi (période Kukai 774-834), le fondateur de la branche Shingon du Bouddhisme japonais. Les doctrines, rituels et croyances de cette branche ont nombre de parallèles avec le culte des Ganapatyas, auxquels se rattachent des saints tels que Gajana Maharaj de Shegao, au Maharashtra.

La Chine, pays par lequel la Divinité au visage d'éléphant a transité pour arriver au Japon possède des sculptures datant du 4ème siècle qui, de manière surprenante, semblent antérieures aux Ganesh de l'Inde. Les deux pays reconnaissent avoir été convertis au Bouddhisme.

Kangi-ten est fils de Daijizai-ten (Shiva) et de Shô Kannon Bosatsu (Âryâvalokiteshvara) sous une forme identique à celle d'Umâ, l'épouse de Mahesvara-Shiva. C'est aussi Nandikeshvara "Celui qui écarte les obstacles". Dispensateur des richesses, il serait doué d'une puissance considérable.

Lorsque Kangi-ten est représenté seul, son image est publique (voir photo) et le culte est pratiqué par la plupart des fidèles.

Mais, le plus souvent, Kangi-ten est réputé pour être une divinité secrète; d'ailleurs, peu d'ouvrages en parlent. Dans les temples, son image n'est pas exposée. Des rites particuliers (immersions de sa statue dans l'huile, par exemple) sont pratiqués par la secte Shingon.

Symbolisée par un couple enlacé à têtes d'éléphant (Kangi-ten et sa parèdre), cette représentation se rapporte, dit-on, à la division de l'oeuf cosmique dans le Verseau. Ce Ganesh ou Vinayaka double ou "Kangi enlacé" est reprrésenté par deux figures, à visages d'éléphant mais à corps humain, mâle et femelle, se tenant enlacées. La partie féminine porte une couronne de joyaux, une robe de moine rapiécée et un surplis rouge.

Ces statues, considérées comme Hibutsu, c'est à dire Buddha secret, sont la plupart du temps enfermées dans une chapelle (Zushi) secrète, comme par exemple au temple de Hôkai-ji à Kamakura depuis 1333. Elles sont mises à l'écart du grand public car peu de moines Japonais osent invoquer cette forme divine. L'on dit que son énergie est si puissante qu'elle pourrait dresser des obstacles insurmontables tout au long de notre vie si son culte est mal exécuté. Kangi-ten est alors doté d'une nature simultanément masculine - féminine ce qui l'affecte de façon évidente à des cultes tantriques.

Les représentations connues de Kangi-Ten sont peu nombreuses. Nous pouvons rapporter les exemples suivants :

 En France, près du petit village de Villeneuve les Genets en Bourgogne, le lieu-dit "La montagne" se caractérise par le temple de Kômyô-In, premier temple Shingon de France et d'Europe, fondé en 1989. Deux divinités principales y sont vénérées, dont un Kangi-ten, le Dieu de la Joie dont la statue provient du temple de Hozan-ji au Japon.

 Dans la ville de Yokohama, au Japon, le temple Yokohama Gumyo-ji (quartier de Minami) est fameux, dans cette région, pour son ancienneté. Il aurait en effet été construit en 737 et serait ainsi le plus vieux temple de Yokohama, bien que la salle principale ait été rebâtie à la Période Edo (1600-1868). L'image du Bouddha, sculptée dans un tronc de bois de Zelkova, est considérée comme une oeuvre majeure. Doté de 11 visages, la statue est censée symboliser les joies, tristesses et autres émotions que nous expérimentons dans ce monde. Et, bien qu'elle ne soit généralement pas exposée en public, sauf si une cérémonie de groupe est sollicitée, une statue de Kangiten se trouve aussi dans ce temple.

 Le temple Hoikaiji, de la branche Tendai, près de la gare de Kamakura à Kanagawa, recèle, dans son angle sud-est, un oratoire de Kangiten {kan-ghe-ten}. La statue de 1.52 mètres de hauteur, formée de deux corps humains enlacés à têtes d'éléphant, a été réalisée au cours de la première partie du 14ème siècle. Elle est unique et on lui attribue le pouvoir de renforcer les liens conjugaux et d'accorder sa bénédiction aux couples ayant des enfants. Malheureusement, la statue n'est pas visible par le public car la porte de la châsse où elle est enfermée est toujours close.

 Le temple Yakuri-ji, le 85ème du pèlerinage Shikoku est fameux pour son Kangiten, vénérée dans le hall Shooten-doo. Visible une fois seulement tous les 50 ans, il attire néanmoins de nombreux visiteurs lors d'une cérémonie du Feu accomplie le 1er et le 16 de chaque mois.

 Le temple Ikomayama Houzanji, connu aussi sous le nom de temple Toshitasan Daishomudouji, est un temple indépendant de la branche Shingon-Ritson du bouddhisme. On dit qu'il recèle des grottes sacrées où vivent des ascètes des montagnes, les yamabushi. Housan Tankai Rishi (1629-1716), qui vint dans ces rudes rochers pentus en 1678 redonna une impulsion à ce temple. Parsemés sur la raide pente orientale de l'Ikomayama, se trouvent le Hannyakutsu où une statue de Miroku Bosatsu est conservée, le bâtiment principal dans lequel on vénère Fudou Myouou et le Shoutendu où se trouve le Kangiten. Ce Kangiten, connu ici sous le nom de "Ikoma no Shouten-san" est considéré comme le Dieu tutélaire des marchands par les gens de la région et d'Osaka.

 Une statue de Kangi-ten serait conservée secrètement dans le temple à treize niveaux d'Umamachi. En bronze, haute de 16,6 cm, elle daterait du 13ème siècle, donc de l'époque Kamakura Per. Une exposition au Musée National de Kyoto en Octobre-Novembre 2001 a permis au public de voir cette modeste mais rarissime statue de Kangi-ten à six bras.

 On pourra enfin voir Kangi-ten au Musée Guimet, à Paris.

 Par ailleurs, on dit que de nombreux temples japonais comportent des images sacrées d'éléphants à deux têtes sur leurs portes. Ces divinités ont de longues robes et s'enlacent l'une l'autre

Un livre de Matsumoto Jitsudo "Avec le Bouddha" décrit le culte de ce Deva au Japon sur plus de 100 pages. L'auteur est un moine de la secte Shingon qui fut le Supérieur du Temple Hozan Ji (préfecture d'Ikoma). On peut citer aussi "Panthéon bouddhique au Japon - Collections d'Emile Guimet" (Bernard Frank) qui expose différents articles sur Daisho Kangiten "Maître de l'obstacle et Guide vers la réussite, Dispensateur d'Harmonie". Voir également, "Les Dieux du Bouddhisme" de Louis Fréderic (1992) qui lui aussi contient un court article sur la divinité et son culte. On attend la parution, dans quelques années, d'un monumental dictionnaire du bouddhisme d'après les sources Chinoise et Japonaise (HOBOGIRIN).

Mongolie

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Ganesh est également arrivé en Mongolie, toujours dans le sillage du bouddhisme Mâhâyana , mais assez tardivement, avec P'ags-pa, le moine Tibétain, selon la tradition. Sa forme dansante de Nritya-Ganapati y fut populaire, et il est représenté au milieu des 500 dieux de Narthan.

Une exposition à Paris (Trésors de Mongolie) a permis d'admirer un thangka de la 2 ème moitié du 19ème siècle. Attribué à l'école d'Urga, il appartient au Palais du Bogd-khan à Ulân-Bâtar. Ganapati y est identifié comme Mahârakta Ganapati (en mongol Erdem-khuriyachi, c'est à dire "Collectionneur de mérites", le terme erdem "connaissances", ayant dans le bouddhisme mongol le sens de "mérites"). Voir Beguin, Gilles et Dashbaldan D. (1993) et P. Pal (1995).

Témoins de la dynastie Tangouts (982-1227), des peintures ont été retrouvées au stupa de Khara Koto, au sud du pays, par P.K. Koslov en 1909. Elles sont maintenant conservées au Musée de l'Ermitage à Saint Petersbourg (Russie), et représentent, entre autres, Ganesh.

Sri Lanka

Une page particulière est consacrée aux Ganesh de ce pays voisin de l'Inde mais où la religion majoritaire est le bouddhisme.

Thailande

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Depuis le 7ème siècle, Ganesh est représenté sur les principaux monuments et dans l'art de la Thailande. Le Musée de Bangkok possède une ancienne statue de bronze de Ganesh. Quant à la Bibliothèque Nationale de Bangkok, elle conserve une peinture d'un manuscrit du 19ème siècle provenant de Tamra Thewaru, avec Ganesh assis sur une tortue.

Les découvertes commencent avec la période Srivijaya (8-13ème siècle) pendant laquelle les influences indonésiennes étaient fortes; peu nombreuses, elles concernent la Thailande centrale; on cite un gros Ganesh assez endommagé, provenant de Maung Pra Rot, province de Prachinburi et conservé au Musée National de Bangkok, un petit Ganesh du 6ème siècle, à deux bras et longue trompe déroulée trouvé dans le District de Sathing Phra et conservé à Matchimawas, au Musée National Sonkla, et enfin un groupe en bronze de Shiva, flanqué de Vishnu et Ganesh de Pra-Kon-Chai, datant du 8-9ème siècle, conservé au L.A. County Museum of Art (Californie, USA).

Plus tard, les périodes Ayuthayya (13-14ème siècle) et Sukhothai (14-18ème siècle) ont produit d'assez nombreuses images de bronze. Ganesh devint, avec le Bouddhisme, un dieu mineur de cette religion; on le plaçait hors des temples mais néanmoins dans leur enceinte.

Le Musée National de Bangkok expose deux Ganesh de bronze : l'un, assis, est pourvu de deux bras, de deux défenses mais n'a pas de rat l'accompagnant. Le second, à quatre bras et une seule défense, est de datation incertaine entre le 13 et 20ème siècle.

L'iconographie des Ganesh de Thailande prescrit qu'ils n'aient pas le ventre rebondi (Lambodara, alors que c'est fréquent en Inde). Ils portent une couronne karandamakuta indiquant qu'originellement ils sont venus d'Inde du sud. Ils ont généralement deux défenses (contrairement aux Ganesh Indiens) ce qui ne les empêche pas d'en porter une autre dans la main. Ils ont deux, quatre, six ou huit bras. Ils ont indifféremment un rat d'accompagnement ou non. Parfois, leur véhicule est la tortue.

Certains noms désignant Ganesh en Thailande ne sont pas employés en Inde, comme Deva Karma, Shivaputra ou Kunjaranana.

Ganesh, de nos jours, est surtout vénéré par les prêtres brahmanes, descendants des émigrés d'Inde du sud aux premiers siècles de notre ère. Liés à la Cour royale et à l'Etat, ils avaient en charge la conduite de cérémonies importantes. De cette position prééminente, il résulte que des temples des trois divinités principales, Shiva, Ganesh et Vishnu furent édifiés à Bangkok et dans les villes principales.

Tibet

Une page particulière est consacrée aux Ganesh de ce pays où une forme spécifique de bouddhisme s'est développée.

Autres pays

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Les migrations indiennes vers divers pays sont relativement récentes, pour l'essentiel 18ème et 19ème siècle. Elles ont concerné l'Ile Maurice, la Réunion, l'Afrique du Sud, les Iles Fidji, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane Britannique, Trinidad, etc.

Conclusions

Les spécialistes conviennent que les Ganesh des pays du sud-est asiatique (Thaïlande, Vietnam, Cambodge, Birmanie, Malaisie) présentent des parentés culturelles frappantes et une grande homogénéité stylistique et iconographique, bien que les sites soient distants de plusieurs milliers de kilomètres. L'Indonésie, archipel très vaste, présente ses propres particularités.

Dans le rôle de Destructeur des Obstacles, Ganesh a donc été une déité majeure au Cambodge, en Thaïlande et au Vietnam, avec une iconographie qui avait écarté l'aspect extrêmement ventru et ramassé des Ganesh primitifs de l'Inde.

On a étudié (Brown, 1992) les modalités selon lesquelles les artistes du sud-est asiatique ont suivi les modèles indiens et en quoi ils s'en sont écartés. Il est également intéressant de comprendre quelle signification fut donnée à l'image de Ganesh dans ces pays.

Généralement, il ne s'agit pas de styles différents, corrélés avec un style indien spécifique, mais de quelques styles indigènes, influencés par l'Inde, qui sont apparus subitement et se sont disséminés rapidement. En fait, ils ont beaucoup plus de points communs entre eux qu'ils n'en ont avec les prototypes indiens.

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